Le préfet du Haut-Mbomou, Judes Ngayoko, a décidé, au cours d’une réunion, lundi 24 juin à Obo (1425 km au sud-est de la capitale Bangui), de baisser le prix de la cuvette de manioc, de 14.000 francs CFA à 5.000 francs CFA, a constaté sur place un journaliste de l’ACAP.
La décision du préfet Ngayoko fait suite à la flambée généralisée des prix dans la ville d’Obo, et en particulier celui de la cuvette de manioc, passé à la surprise générale de 5.000 francs CFA à 14.000 francs CFA entre 6 heures et 11 heures du matin, dimanche 23 juin 2019 au marché hebdomadaire.
Tenue en présence de la présidente de la délégation spéciale de la ville, des responsables des commerçants et représentants des organisations communautaires, la même réunion a permis lundi de sensibiliser les bouchers de la ville afin de ramener de 1500 à 1000 francs CFA le prix du kilogramme de la viande de boucherie.
Au cours de son intervention, le préfet a fait remarquer que la flambée des prix peut être à la base du découragement sinon de la réticence des fonctionnaires affectés dans la localité à venir occuper leurs postes. Idem pour ceux qui y sont et qui sont tentés de sortir définitivement.
Tenant compte de la saison des pluies et de l’insécurité qui entoure la ville, empêchant les agriculteurs de se rendre dans les champs, il est ressorti de la réunion de crise que ceux qui fixeraient désormais les prix suivant leur humeur se verront dépossédés de leurs denrées, qui seront remises immédiatement aux malades dans les hôpitaux.
Deux semaines plus tôt, la présidente de la délégation de la ville d’Obo, Mme Agathe Mokofio, avait pourtant fait circuler dans les lieux ce culte et les organisations communautaires une note plaidant pour la réduction des prix.
A titre d’exemple, une boîte de sardine était vendue à 1 250 francs CFA, une paire de chaussons en plastique à 2 500 francs CFA, un poulet à 5 000 francs CFA, un morceau de savon à 600 francs CFA et la bouteille de bière à 2 000 francs CFA.
La flambée des prix à Obo s’explique par l’insécurité grandissante qui affecte la ville. "il est très risqué de s’aventurer au-delà de cinq kilomètres, de peur d’être tué par des braqueurs, des coupeurs de route ou même des éléments rebelles de la LRA (Armée de libération du seigneur) de Joseph Kony, très connus dans la localité sous le sobriquet de ’Tongo-Tongo’, a confié à l’ACAP un habitant de la localité.