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Centrafrique : « Ministère des Finances et du Budget » : quand M. Ramadane revient sur sa décision et invente une nouvelle règle d’affectation du personnel

Publié le dimanche 30 juin 2019  |  le Tsunami.net
Mathurin
© Autre presse par DR
Mathurin Ramadane , directeur général des impôts de la Centrafrique
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Nommée par décret n°19.162 du 5 juin 2019 portant nomination ou confirmation des fonctionnaires à des postes de responsabilité au ministère des finances et du budget, Madame Prudence Larissa Beckondji a jugé impératif et important de procéder à un mouvement du personnel à la direction de la fiscalité des moyennes entreprises.

Pour une meilleure productivité et un relèvement nettement sensible du niveau des recettes dont les services placés sous sa responsabilité ont la charge. Comme il est de coutume, après plusieurs consultations, elle compose sa nouvelle équipe, soumet sa proposition à l’appréciation de son directeur général en la personne de M. Mathurin Ramadane et obtient sa signature, en date du 18 juin 2019.

Mais, au moment de leur prise de service, les nouveaux promus vont se voir opposer une véritable fin de non – recevoir de la part des fonctionnaires et agents qui étaient dans cette si « juteuse direction » depuis plus de dix ans, qui ont fini par nouer d’étroites et excellentes relations avec les administrateurs – gérants de toutes les entreprises de la place et dont la motivation et le zèle dans l’exécution quotidienne de leurs missions de recouvrement des impôts ont connu un certain refroidissement au détriment de la caisse de l’état.

En dépit de l’intervention du chef de service du personnel, ceux – ci ont continué dans leur refus de se soumettre aux termes de la note de service n°154/MFB/DIR.CAB/DGID/DFME du 18 juin 2019. Conformément aux dispositions de la loi portant statut général de la fonction publique et accordant des garanties fondamentales aux fonctionnaires et agents de l’Etat, ce mouvement d’humeur collectif sur fond de recherche d’intérêts personnels, égoïstes et partisans ou ce comportement foncièrement réfractaire et délibéré ne peut être interprété que comme un acte de rébellion, d’indiscipline et d’insubordination notoires et caractérisées, un manque total de respect vis – à – vis de la hiérarchie et un refus d’obtempérer à la décision de l’autorité supérieure. Fort curieusement, cette flagrante violation de la loi et ce défi lancé à l’administration n’ont soulevé aucune réaction de la part du directeur général des impôts et des domaines et du ministre des finances et du budget, M. Henri Marie Dondra.

Mieux, selon les dernières informations en notre possession, M. Mathurin Ramadane aurait pris une note de service en date du 28 juin 2019 assujettissant dorénavant toute affectation à la direction de la fiscalité des moyennes entreprises à un examen interne et faisant de ce fait formellement obligation à tout fonctionnaire et tout agent des impôts, désireux d’être nommé ou affecté dans les services de cette direction, de faire parvenir au secrétariat de la direction générale des impôts et des domaines leur CV à cet effet.

Fort de ce qui précède, et après de sérieux recoupements des informations mises à notre disposition, nous pouvons tout simplement affirmer sans risque de nous tromper et conclure que non seulement en sa qualité d’autorité administrative et politique, ayant la responsabilité de gérer tout le personnel placé directement sous sa direction, de procéder à son affectation selon les besoins des différents services pour une meilleure prestation et l’atteinte des objectifs à eux fixés, et de prendre des sanctions à l’endroit de tout fonctionnaire et tout agent récalcitrant, indiscipliné, irrespectueux et rebelle à toute décision dûment signée et émanant régulièrement de sa hiérarchie, M. Mathurin Ramadane vient de se déjuger et de faire preuve de manque total d’autorité et de fermeté dans l’exercice de ses fonctions, mais surtout sa décision soumettant dans l’avenir toute affectation du personnel à un examen interne est contraire aux pouvoirs de nomination dévolus et reconnus à tout responsable d’un quelconque service ou de plusieurs services et passe manifestement, dans la conscience collective des experts de la fonction publique et dans l’opinion, pour une nouvelle règle d’affectation du personnel de l’état dont il serait l’inventeur ou le créateur.

Alors, puisqu’il en est ainsi, comment cet examen interne d’affectation sera – t – il organisé ? Par la direction générale des impôts et des domaines ou par la direction des ressources du ministère des finances et du budget ? Confiera – t – on le moment venu l’organisation à la direction des examens et concours, à la direction générale de la fonction publique, à l’université de Bangui ou à un comité ad hoc ? Qui siégera dans cette commission ? Quels seront les critères de désignation de ses membres ? Fera – t – on directement appel à l’expertise des inspecteurs d’impôts, des inspecteurs de finances, des professeurs d’université ou des membres d’un cabinet privé ?

Voilà de pertinentes questions qui valent aujourd’hui la peine d’être posées au directeur général des impôts et des domaines qui est considéré par les experts du droit budgétaire et certains hauts cadres du ministère des finances et du budget comme l’un des meilleurs et qui auraient dû gérer ce dossier avec plus de tact, plus d’autorité et de fermeté. Peut – être que les fonctionnaires et agents des impôts qui ont refusé de céder leurs postes à leurs collègues auraient sollicité et obtenu la réaction d’une autorité dotée d’un pouvoir plus large et plus puissant que celui conféré à M. Mathurin Ramadane qui aurait de ce fait été instruit de reculer ? Ou tout simplement Mammon et l’argent auraient eu raison de la rigueur et de l’intelligence de l’homme ?

L’on n’en saura davantage dès le retour de Madame Prudence Larissa Beckondji, absente de Bangui, avant ou après la publication de cette fameuse note de service.
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