L'eau potable devient une denrée rare à Bossangoa. Depuis plus d'une semaine, on observe des va-et-vient des hommes, femmes et enfants avec des bidons dans tous les quartiers de la ville à la recherche de l'eau. A l'origine de cette situation, un problème technique survenu sur le groupe électrogène de la SODECA.
A la longueur de la journée, des gens traînent sur leur tête des bidons, cuvettes et bien d'autres ustensiles pour partir à la quête de ce précieux liquide. Au tour de quelques rares forages fonctionnels, de longues files d'attente se dressent. Après des minutes, voire des heures de bousculades, certains arrivent à en avoir, d'autres par contre, parlent d'un vrai calvaire.
"Auparavant, même si elle ne venait que le matin, l'eau coulait à flot. On s'en servait comme bon nous semblait. Mais maintenant, ce n'est pas le cas" explique Aubierge Gounféï, une habitante du quartier Gbaya.
Dans les quartiers où il n'y a pas de forages, les habitants se butent à d'énormes difficultés. Ils doivent se réveiller très tôt le matin, parcourir des distances pour se procurer de quelques litres de l'eau potable.
"Nous sommes obligées de nous lever très tôt vers 3h du matin pour aller chercher de l'eau. Parfois, nous rentrons tard et bredouilles" se plaint Ornella Kotiyolo
C'est un coup dur pour les populations de Bossangoa qui ne peuvent plus utiliser l'Ouham devenue boueuse suite à son exploitation par une société chinoise à Bozoum.
"Ce manque d'eau ne laisse pas indifférente la SODECA de Bossangoa qui s'active malgré les difficultés pour combler ce déficit dans un bref délai", souligne Guillaume Ouambita-Mabo, chef de centre.
Toutefois, il faut signaler que bon nombre de personnes interrogées plaident auprès du gouvernement de revoir la loi accordant le monopole des centres urbains à la SODECA pour permettre à d'autres partenaires de l'appuyer afin d'aider la ville de Bossangoa à sortir de cette crise.