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« La situation sécuritaire à Paoua s’améliore progressivement », dit le chef du bureau régional de la MINUSCA

Publié le jeudi 4 juillet 2019  |  MINUSCA
Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : une dizaine des prévenus s’évadent des cellules de la gendarmerie de paoua
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La sous-préfecture de l’Ouham-Pende, située à l’extrême Nord du pays, a récemment été l’objet de violences sanglantes ayant occasionné des dizaines de morts, avec des risques de représailles. Une crise qui s’est ajoutée aux défis sécuritaires engendrés par la transhumance. Mais grâce aux multiples efforts du Gouvernement et à la mobilisation de la communauté internationale, la situation y revient peu à peu à la normale. Et pour les habitants, la vie reprend des couleurs. Optimiste aussi, le Chef du Bureau de la MINUSCA à Paoua, Laurent Wastelain, nous parle des progrès enregistrés.

Que peut-on retenir de la situation sécuritaire actuelle dans la sous-préfecture de l’Ouham-Pende ?

Il n’y a plus de présence permanente des groupes armés dans la Sous-préfecture de l’Ouham-Pende. Bien entendu, la situation reste précaire, on l’a vu malheureusement avec les incidents tragiques du 21 mai dernier à Lemouna et Koundjili. Mais elle s’améliore dans la mesure où les casques bleus de la MINUSCA avec les Forces armées centrafricaines (FACA) ont réussi à chasser un grand nombre de groupes armés qui y étaient présents, notamment dans la sous-préfecture de Paoua. Donc la situation s’améliore progressivement, mais on est toujours en alerte pour s’assurer que les 3R restent confinés autour de Koui, afin de permettre le démarrage des opérations du Programme national de désarmement, démobilisation et réintégration et réinsertion (DDRR) et leur plein engagement. Aussi, a-t-on déjà commencé les discussions avec deux petits groupes d’ex-Seleka devenus FPRC ou MPC pour les inciter à participer au DDRR. Certains seraient prêts à déposer les armes et à se faire démobiliser. C’est une bonne chose, mais il faut que ça devienne réalité.

La transhumance est source de conflits entre agriculteurs et éleveurs dans l’Ouham-Pende. Quelles sont les actions entreprises par la MINUSCA pour y remédier ?

Il y a trois stratégies qui sont développées à cet effet. La première concerne la prévention et la sensibilisation. Ensemble, avec les autorités locales, le préfet, le sous-préfet, les maires, les éléments des FACA, les leaders communautaires, et bien évidemment des représentants de la Fédération nationale des éleveurs centrafricains (FNEC), nous nous déplaçons pour mener des actions de sensibilisation. La deuxième stratégie sort un peu du niveau local et concerne tout le pays. Je pense qu’à cet effet, des discussions sont en cours à Bangui pour développer une stratégie nationale et sous-régionale sur la question liée à la transhumance. Et la troisième stratégie est celle de sanction. Cela veut dire la restauration de l’autorité judiciaire de l’Etat, pour que les faits qui sont graves et qui dépassent le niveau du règlement à l’amiable soient jugés. Et à ce propos, la gendarmerie locale s’active énormément pour procéder aux enquêtes et aux arrestations qui concernent des faits graves liés à la transhumance.

Le programme national de DDRR a démobilisé des combattants à Paoua le 17 décembre 2018. Que sont devenus ces démobilisés ?

Il y a déjà eu deux opérations de désarmement et de démobilisation. A la suite de ces deux opérations, ils ont été pris en charge pour la question réintégration et réinsertion par l’Organisation internationale des migration (OIM), et sont actuellement en formation pour environ deux mois. Et ensuite ceux qui sont éligibles pourront intégrer les FACA, et les autres seront soutenus dans des activités génératrices de revenus.

Un mot sur la situation actuelle des déplacés internes retournés au Nord de Paoua ?

Globalement, je dirai qu’elle est satisfaisante. La grande majorité, je veux dire 99% des déplacés internes qui étaient à Paoua sont retournés chez eux. Bien évidemment, la situation dans ces zones rurales très reculées doit continuer d’être soutenue par tous, le Gouvernement en tête, en termes d’accès à l’éducation et à la santé. Les acteurs humanitaires et les acteurs de développement apportent déjà divers appuis à ce niveau-là. Mais au niveau sécuritaire, la situation est sous contrôle. Il y a une dizaine de bases opérationnelles temporaires qui sont installées au Nord de la Sous-préfecture de Paoua. Donc les populations se sentent en sécurité. Il y a beaucoup de projets en cours. La communauté internationale soutient les habitants de Paoua et ses alentours, avec des projets de connectivité rurale, de réduction de violences communautaires, divers projets communautaires à impact rapide de la MINUSCA, le Projet gouvernemental ‘’Londo’’, etc.
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