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Le sous-prefet de Paoua retenu en otage par les combattants de R-J, Aile Sayo, pour le paiement de frais d’accompagnement du DDRR : quel paradoxe !

Publié le lundi 8 juillet 2019  |  le Tsunami.net
Armel
© Autre presse par DR
Armel Mingatoloum Sayo, Haut Commisssaire à la JPN lors de la signature de l`accord de Bangui
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Nous verrons tout avec la crise enclenchée par l’ex-coalition Séléka de Michel Djotodia en décembre 2012 et qui se poursuit aujourd’hui. Ce que les Centrafricains n’y s’attendaient pas, se produisent de jour en jour. Avons-nous besoin de revenir sur ces actes barbares ? Ils sont nombreux et variés. Nous citons entre autres, les incendies de maisons et d’édifices tant publics que privés, les carnages, les massacres, les tueries à grande échelle, les attaques des lieux saints, les assassinats des serviteurs de Dieu, les viols et abus sexuels, les disparitions forcées, les traitements dégradants et inhumains, les tortures, les intimidations, la liste est longue. Ce que les Centrafricains n’ont jamais fait depuis que l’Oubangui-Chari est devenu la République Centrafricain, ils le font aujourd’hui.
Mais ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est la prise en otage par les combattants des groupes armés. Au cours de la semaine dernière, le sous-préfet de Paoua a été pris en otage par les combattants désarmés et démobilisés du mouvement Révolution Justice (R-J) branche de Armel Mingatoloum Sayo. A en croire certaines sources, ces ex-combattants réclament du gouvernement le versement de leur 2ème tranche de frais d’accompagnement du DDRR. Pour eux, ils estiment que cette situation a trop duré. Pour faire pression sur le gouvernement, ils ont jugé utile de retenir le sous-préfet en otage en attendant d’avoir gain de cause. Les tractations ont déjà commencé pour obtenir sa libération mais les ex-combattants campent sur leur position : paiement contre libération. Nous ne disposons pas encore d’informations sur le sous-préfet. Est-il bien ou mal traité ? A-t-il subi des tortures ? Nous aurons des réponses à ces questions après qu’il sera relâché par ces ex-combattants démobilisés.
Et la rédaction de Centrafric Matin s’interroge en ces termes : est-ce de cette manière que les ex-combattants démobilisés comptent décompter leur situation ? Qu’attendaient le gouvernement et les partenaires en charge du programme Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement (DDRR) pour leur verser ces frais d’accompagnement ?
Nous osons croire que ce n’est pas par la force que ces combattants ont été désarmés et démobilisés. C’était par les sensibilisations, donc un désarmement pacifique, volontaire, voire négocié. Donc, c’est par la négociation qu’ils doivent parvenir à leurs fins, c’est-à-dire à l’obtention de cette 2ème tranche de paiement de leur frais d’accompagnement et non par la force. Le fait d’arrêter le sous-préfet et de le retenir en otage n’est qu’une forme de violence exercée sur une autorité de l’Etat. C’est un crime. Aussi, nous ne savons pas si ces combattants démobilisés ont mené des démarches auprès des autorités préfectorales en vain, raison pour laquelle ils ont agi de la sorte. Si tel en est le cas, les autorités en Charge du DDRR ne seraient-elles pas responsables ? Dans le cas contraire, que cherchent et que veulent les poulains de Armel Mingatoloum Sayo, nommé par décret présidentiel Haut commissaire à la Présidence de la République chargé de la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN), après l’Accord Politique de Paix pour la Réconciliation en RCA, dit Accord de Khartoum ? S’ils ont agi de leur propre gré, que dira leur leader, Armel Mingatoloum Sayo ?
En outre, si nos mémoires sont bonnes, il nous a été rapporté que le fonds destiné au Programme National du Désarmement, Démobilisation, Réinsertion, et Rapatriement (PN DDRR), est disponible. Ce qui manquait, c’était la volonté des combattants des groupes armés à aller au désarmement. Maintenant, certains combattants veulent volontairement être désarmés. Après le désarmement, il y a la démobilisation, suivie des mesures d’accompagnement. Si le fonds est déjà disponible, qu’est-ce qui empêche les autorités en charge du DDRR et les partenaires à accompagner ces combattants désarmés et démobilisés ? C’est ça le paradoxe, l’ambigüité.
En Centrafrique, on ne prend pas des précautions, des mesures nécessaires avant d’entreprendre une action de grande envergure. Nos dirigeants doivent comprendre qu’un rebelle est un rebelle. Même s’il est désarmé et démobilisé, il a toujours les réflexes d’un rebelle. Pour ce faire, tous les combattants des groupes armés qui ont été désarmés et démobilisés doivent être traités comme il se doit. Si rien n’est fait dans ce sens, ils peuvent valablement reprendre les armes, car ayant encore à l’esprit l’idée de la rébellion. Vous voyez aujourd’hui que ceux qui ont trouvé leur compte dans cette crise, en l’occurrence les soi-disant colonels, généraux, chefs d’Etat-major, commandants des zones, ne veulent en aucun cas déposer leurs armes. Et si certains hommes de rang décident d’être désarmés et démobilisés, il faut prendre soin d’eux afin qu’ils ne repartent pas dans la rébellion.
Le cas de la prise d’otage du sous-préfet de Paoua doit interpeller toutes les personnalités en charge du PN DDRR. Traiter la 1ère autorité sous-préfectorale de la sorte n’est pas digne. Ensuite, si les combattants d’autres groupes armés qui veulent être désarmés et démobilisés apprennent cette triste nouvelle, accepteront-ils de suivre cette voie ? Telle est la question qui se pose aujourd’hui avec plus d’acuité. L’avenir nous dira la vérité.
Nous suivons tout de même de près l’évolution de la prise en otage du sous-préfet de Paoua par les combattants désarmés et démobilisés du Haut Commissaire chargé de la JPN, Armel Mingatoloum Sayo pour informer les Centrafricains en temps réel.
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