Après la guerre du pétrole et la guerre de religion, qui se profile à l’horizon, devrons-nous prochainement faire face à la guerre de l’eau en Centrafrique ?
Telle est la question qui se pose désormais à tous centrafricains, depuis la prise du pouvoir en Centrafrique par coup d’Etat de la Coalition Séléka contre le Président François BOZIZE.
Dans sa publication du 18 novembre 2009, le journal Le Confident avait abordé le problème de transfert des eaux de l’Oubangui vers le Lac Tchad, emboîtant ainsi le pas à d’autres médias tant locaux qu’internationaux dont, par exemple, Jeune Afrique N° 2541 du 20 au 26 septembre 2009.
Notre compatriote Clément BOUTE-MBAMBA, chercheur, prenant la balle au bond, a interpellé sur cette importante problématique le Président François BOZIZE, ses homologues des deux Congo (Brazzaville et RDC), les Présidents de l’Ouganda et du Soudan ainsi que les parlementaires, les intellectuels et la Société Civile des pays concernés par cette opération de grande envergure. Malheureusement, sa ‘’Lettre ouverte à tous les Oubanguiens’’ (les Oubanguiens sont ressortissants des pays riverains du fleuve Oubangui), écrite en 2009, est presque passée inaperçue à cette époque-là.
Avec l’invasion depuis le 24 mars 2013 du Centrafrique par une armée étrangère (principalement composée de mercenaires djihadistes tchadiens et soudanais), ce problème récurrent reviendra sûrement sous les feux de l’actualité et risquera d’empoisonner pendant des années encore les relations entre la RCA et le Tchad.
Le titre de cet article pourrait paraître provocateur ou surréaliste voire alarmiste pour certains lecteurs, mais la réalité est là…Notre pays est vraiment menacé à cause de ses richesses minières, mais également pour ses ressources hydrauliques, halieutiques et fauniques. En effet, de nos jours, l’eau constitue une richesse inestimable au même titre que le pétrole transfrontalier avec nos voisins tchadiens et soudanais, qui ont déjà commencé à l’exploiter depuis plusieurs années.
Nous pensons qu’il est tout à fait pertinent de poser la question de la gouvernance de l’eau à travers cet article. En effet, dans plusieurs régions du monde, et plus particulièrement autour du Lac Tchad, les multiples tensions que suscite son partage inégal pourraient soulever des passions et dégénérer en conflits violents.
L’EAU, SOURCE DE VIE :
L’eau constitue un élément vital pour l’homme, étant la boisson naturelle par excellence. Elle représente l’un des quatre éléments classiques mythiques avec le feu, la terre et l’air, et qui ont été de tout temps considérés par les bouddhistes comme les éléments de base de l’Univers.
C’est aussi l’un des cinq éléments chinois avec la terre, le feu, le bois et le métal, associé au Nord et à la couleur noire, et l’un des cinq éléments japonais. Dans le Coran, livre sacré des musulmans, l’eau est considérée comme la source de la vie (EAU = VIE).
Chez les chrétiens, l’eau symbolise la purification, le renouveau : par exemple, l’eau bénite du baptême. L’eau donne donc un caractère presque sacré à certaines croyances.
L’eau est également guérisseuse et protectrice. On considère que le contact avec certaines eaux peut contribuer à guérir de certaines maladies. Nous citerons comme exemple le pèlerinage à Lourdes (en France) qu’effectuent chaque année des milliers de personnes, afin de se baigner dans sa source. Du point de vue scientifique, les propriétés curatives de l’eau ont été maintes fois démontrées, d’autant que l’hydrothérapie est courante dans le traitement de certaines maladies (celle de la peau par exemple).
L’eau joue un rôle très important dans les secteurs vitaux de l’économie d’un pays : le transport, la transmission, la communication, la pêche, l’énergie, etc.
Tout cela donne à l’eau un caractère presque sacré dans certaines croyances. En effet, outre la purification extérieure que confère l’eau, il y a aussi cette faculté d’effacer les difficultés et les péchés des croyants à son contact, et de les laver de toute souillure.
C’est ainsi qu’en allant se laver dans le Gange, les adeptes de l’hindouisme pensent qu’ils sont purifiés. Dans l’Islam et ainsi que le christianisme, les ablutions à l’eau constituent des rituels de purification.
L’eau occupe aussi une place prépondérante dans les cultures et les mythes ancestraux : la mythologie et certaines religions ont lié l’eau à la naissance, à la fécondité, à la pureté ou à la purification. Plusieurs dieux et déesses romains et grecs sont issus des eaux : Vénus (celle qui sort de la mer) issue de la mythologie romaine, Amphitrite (déesse de la mer) et Poséidon ou Nérée (divinité marine), tous issus de la mythologie grecque.
Pour revenir à notre sujet, le fleuve Oubangui représente pour une grande partie des populations riveraines une importante source de revenus : la pêche représente la principale activité de celles-ci.Notons que la pêche est l’activité consistant à capturer des animaux aquatiques (poissons, crustacés, céphalopodes, etc.) dans leur milieu naturel (océans, mers, fleuves, rivières, étangs, lacs, mares, etc.). Elle est pratiquée par les pêcheurs comme une profession ou un loisir.
Une grande partie des villes du Centrafrique est traversée par des cours d’eau, qu’on soit au nord, au sud, à l’est comme à l’ouest. Il en est ainsi des villes de Mobaye, Kouango, Ouango-Bangassou, Bangui, Zinga, Mongoumba, etc., situées le long de l’Oubangui, ou des villes de Bria, Sibut, Bambari, Mbi, Mbata, Mbaïki…, situées à l’intérieur du pays, pour ne citer que celles-là.
La plupart des populations habitant dans les villes précitées pratiquent la pêche, depuis des temps immémoriaux, comme une activité de subsistance ou pêche alimentaire. Celle-ci est essentiellement tournée vers l’autoconsommation(le poisson est souvent autoconsommé en grande partie, et ce qui reste vendu à la population locale). Dans la mesure où elle n’exclut pas la commercialisation, la pêche est également devenue une activité professionnelle.
Pour ces habitants, le poisson constitue une source importante, voire vitale de protéines animales, ainsi qu’une ressource économique substantielle pour la population. C’est un aliment de base qui est conservé sous diverses formes : séchage et/ou salage.
Par conséquent, décider de priver ces populations de leur source de vie devrait faire l’objet d’une mûre réflexion et de la consultation (par voie référendaire par exemple) de toutes les personnes concernées. C’est ce que nous essayerons d’expliquer dans les parties suivantes.
HISTOIRE DU BASSIN DU LAC TCHAD
Situé en bordure du Sahara, partagé par quatre (4) pays : le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigéria, le Lac Tchad forme la deuxième plus grande étendue d’eau douce d’Afrique. Pourtant, les habitants de la région, les pays frontaliers et la communauté internationale s’inquiètent de plus en plus de son éventuelle disparition.
Afin d’éviter cet évènement possible, qui serait une véritable catastrophe naturelle, les projets de sauvetage se multiplient. Mais, est-ce seulement le Lac Tchad seul qui a besoin d’être sauvé ?
Le Lac Tchad est un grand lac peu profond d’Afrique Noire dont les eaux douces, ce qui est rare pour un lac endoréique, n’atteignent pas la mer ou l’océan, mais se perdent dans des dépressions fermées.
Son rôle économique est très important, car il permet de fournir de l’eau à plus de 40 millions d’âmes ou riverains directs habitant les quatre (4) pays limitrophes précités, qui se limitent pour le moment principalement à deux (2) pays : le Cameroun et le Tchad.
Aujourd’hui, le Lac Tchad a vu sa superficie baisser de façon drastique (elle est passée de quelques 22.000 Km² à environ 8.000 Km² en peu de temps), en passant d’une configuration de ‘’Tchad normal’’ à une configuration de ‘’petit Tchad’’. Le bassin hydrographique du lac est théoriquement de 2.380.000 Km², couvrant 7,8% du continent, mais le bassin actif ne mesure réellement que 967.000 Km².
Il conviendrait de préciser ici que le Centrafrique n’est pas un pays limitrophe du Lac Tchad, mais c’est le Fleuve Oubangui qui, grâce à ses affluents le Chari et le Logone, lui fournit environ 90% de son eau ; tous les deux (le Chari et le Logone) prennent leur source en RCA. Ce qui veut dire concrètement que notre pays, le Centrafrique, n’a rien à voir de loin ou de près avec le phénomène d’assèchement du Lac Tchad sur lequel nous reviendrons plus loin.
Etant donné sa localisation, le Fleuve Oubangui n’a en commun avec le Lac Tchad que le réservoir qui alimente les différents cours d’eau (le Chari et son affluent le Logone, tous deux issus des montagnes de la République Centrafricaine) qui pourvoient ce lac, au départ du territoire centrafricain.
Le fleuve Komadougou Yobé du Nigéria ne participe qu’à hauteur de 10% à l’alimentation du Lac Tchad en eau, du fait que son débit est passé de 7 Km3 à 0,45 Km3 par an, du fait de l’érection en aval de deux barrages de captage d’eau.
Repères historiques concernant le Lac Tchad :
Jadis, le Lac Tchad constituait l’un des plus grands lacs du monde ; il s’est considérablement réduit pendant les quatre (4) dernières décennies. La NASA, qui a mené une étude de simulation climatique sur la région, et plus précisément sur le Lac Tchad, a prédit la disparition de ce lac à plus ou moins brève échéance.
Pour s’en convaincre, il suffit d’observer l’évolution des variations de la superficie du Lac Tchad décrite ci-après :
Vers 50.000 avant Jésus-Christ, le lac couvrait 2 millions de Km² ;
Vers 20.000 avant J.C., il a disparu complètement, à cause de l’aridité des tropiques consécutivement à l’apogée de la glaciation ;
Vers 7.000 avant J.C., le lac mesurait 38 mètres de profondeur avant de revenir à la situation actuelle vers 5.500 avant J.C. ;
Vers 4.000 avant J.C., il a une profondeur de 65 mètres et couvre une superficie de plus d’un million de Km² : le Lac Tchad était alors une véritable mer intérieure de l’Afrique Centrale ;
Vers 1.000 avant J.C., il a une profondeur de 17 mètres, avant de redescendre à la situation actuelle ;
En 1963, le lac couvre, selon certaines sources, de 22.903 à 25.000 Km² ;
En 2001, sa superficie descend à seulement 4.000 Km² ;
En 2008, ses dimensions sont de 30 km sur 40 km (soit 1.200 km²) à l’embouchure du fleuve Chari (Logone) pour une superficie totale de 2.500 Km², et ne couvre plus que 10% de la surface qu’elle occupait dans les années 1960.
Comme on peut le constater, le Lac Tchad a enregistré plusieurs variations au cours du temps. La question qui nous vient tout de suite à l’esprit est de savoir en quoi notre pays est responsable de cette situation ? Aussi, chercherons-nous à identifier les véritables raisons de l’assèchement de ce lac à travers son histoire.
Pour l’exploitation du Lac Tchad par les pays riverains, il a été créé le 22 mai 1964 la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), composée de six (6) pays : Tchad, Cameroun, Nigéria, RCA, Libye, Soudan. L’adhésion du Soudan et de l’Algérie est attendue.
La CBLT est une structure permanente de concertation mise en place par les Chefs d’Etat des pays précités afin de coordonner les actions concernant la gestion et la protection du bassin du Lac Tchad et résoudre pacifiquement les problèmes et différends pouvant apparaître entre ces pays.
Raisons de l’assèchement du Lac Tchad :
Les principales causes sont la rareté des pluies dans le Sahara, l’apparition de sécheresses aux conséquences dramatiques (années 1973,1984 et 2008), mais aussi le déboisement.
Comme le démontre si bien notre compatriote Clément BOUTE-MBAMBA dans sa Lettre Ouverte sus-citée, la responsabilité de cette dramatique situation est principalement imputable aux activités humaines. En effet, selon cet expert : « Tout le monde se cache aujourd’hui derrière le réchauffement climatique pour trouver une explication à ce qui semble être de l’ordre managérial. En réalité, tous les experts savent pertinemment que c’est la mauvaise utilisation des ressources en eau du Lac Tchad et de son environnement qui justifient son assèchement actuel. ».
Géraud MAGRIN, chercheur hydrobiologiste, confirme ces affirmations en rappelant que : « La mise en place d’une agriculture irriguée dans la sous-région comporterait aussi un risque important : le Lac Tchad est endoréique (il ne s’écoule pas jusqu’à la mer)…La pollution qui en découlerait aurait pour effet certain de vider le lac de ses poissons. En réalité, le plus grand problème de la région n’est pas l’assèchement éventuel du lac, mais la fiabilité de l’approvisionnement en ressources agricoles et halieutiques dans un contexte de très fort accroissement démographique…Parler de catastrophe dans la situation actuelle relève de l’imposture ou de l’agitation médiatique, mais ne correspond à aucune réalité car on vit mieux autour du lac aujourd’hui que dans la majorité des régions du sahel.»
Il est scientifiquement démontré que les Tchadiens, par rapport à leurs voisins camerounais ou nigérians, ont fait une très mauvaise utilisation du Lac Tchad, notamment par l’érection à plusieurs niveaux de nombreux barrages de retenue des eaux en vue d’assurer une irrigation à leur agriculture intensive. Les eaux du Lac Tchad ont donc été détournées par des paysans tchadiens pour satisfaire leurs besoins agricoles en irrigation. Ce qui a conduit à une baisse du potentiel hydrique du lac.
Selon une étude réalisée par les hydrauliciens tchadiens eux-mêmes, dont celle de la Société de Développement du Lac (SODELAC), ils arrivent à la conclusion que : « On utilise l’eau du lac pour l’irrigation, en prélevant juste 18.000 m3 par hectare pour les polders de Bérim, Guiné et Mamdi. Le bétail et les ménages s’en servent aussi. Les paysans font des petites irrigations pour arroser leurs champs dans le cadre d’une agriculture intensive ».
Par conséquent, la pression agricole et démographique très dense a joué un rôle très important dans la diminution du niveau du Lac Tchad. Des villes comme N’Djaména et Maiduguri (au Nigéria) ont vu leur population multipliée par dix depuis les années 50, augmentant inexorablement la pression sur les ressources du lac.
Il s’agit donc d’un problème de gestion ou plutôt de mal gouvernance de cette ressource par les tchadiens et les nigérians eux-mêmes. En effet, cette eau servant pour l’irrigation, une fois qu’elle est utilisée, s’évapore souvent au lieu de retourner grossir les cours d’eau naturels.
Cette thèse est également défendue par le Lieutenant-Colonel nigérien Mahamadou IBRAHIM BAGADOMA, dans son mémoire de géopolitique soutenu au Collège Interarmées de Défense : ’’La Commission du Bassin du Lac Tchad, une structure probante ou une coquille vide’’, 10 mars 2007.
Conséquences de l’assèchement du lac :
L’assèchement du Lac Tchad pourrait entraîner la disparition de nombreuses espèces végétales animales et aquatiques, en augmentant ensuite l’érosion. La pêche, qui est passée de 243.000 tonnes de 1970-1977 à seulement 56.000 tonnes entre 1986-1989, pourrait encore diminuer, privant les riverains de revenus substantiels, alors que ces Etats comptent déjà parmi les pays les plus pauvres de la planète.
La raréfaction de l’eau potable pourrait également augmenter les cas de maladies : diarrhée, de choléra et de fièvre typhoïde, etc. L’assèchement du lac pourra également entraîner d’importantes migrations de populations.
La pollution et le réchauffement climatique de la planète constituent les deux principales menaces qui mettent en péril les ressources d’eau douce, qui est accessible mais très inégalement répartie sur l’ensemble de notre planète.
Dans un rapport récent intitulé « Eviter un changement climatique dangereux », le Professeur David KING estime qu’une augmentation de la température, qui pourrait être supérieure à 3 degrés Celsius au cours des prochaines décennies exposerait à la famine jusqu’à 400 millions de personnes dans le monde et entre 1,2 et 3 milliards de personnes souffriraient d’un accès insuffisant à l’eau.
LES PROJETS DE TRANFSERT D’EAU VERS LE LAC TCHAD
Pour protéger le Lac Tchad de la disparition, les Chefs d’Etat des pays de la CBLT se sont réunis en octobre 2010 au 8ème Forum Mondial du Développement Durable à N’Djaména, dont le thème central a été ‘’Sauver le Lac Tchad’’. A la clôture de ce Sommet, la Libye, le Sénégal, le Centrafrique, le Tchad et le Nigéria se sont engagés à sauvegarder ce lac, dont la surface fond comme neige au soleil.
Les projets les plus ambitieux, les uns par rapport aux autres, ont été envisagés pour sauver le Lac Tchad, car il ne représente pas seulement un enjeu écologique et humanitaire majeur. C’est un symbole de l’Afrique, sa deuxième réserve d’eau douce, le dernier espace de fertilité face à l’inexorable avancée du désert Sahara.
C’est ainsi qu’une série de propositions ont été faites, dont celle de classer le Lac Tchad au patrimoine mondial de l’humanité. Par ailleurs, on a fait ressortir des tiroirs un ancien projet conçu au début du 20ème siècle par un ingénieur italien, Marcello VICHI, propriétaire de l’entreprise d’ingénierie Bonfica. Le Projet Transaqua porte sur un transfert d’eau interbassins, au départ de certains affluents du fleuve Congo vers le Lac Tchad, et ce par la construction d’un gigantesque canal d’une longueur totale d’environ 2.400 km, dont à peu près la moitié est située dans le bassin du Chari.
En fait, c’est le Président Ange Félix PATASSE qui, lors de son arrivée au pouvoir en 1993, a ressuscité ce projet, prioritaire pour lui, dans son rêve de créer une République du Logone. C’est finalement en 2005, sous la pression d’Idriss DEBY ITNO (alias IDI, l’actuel Boss d’Afrique Centrale), que les Présidents François BOZIZE de la RCA et Joseph KABILA de la RDC ont donné leur accord pour la réalisation de ce projet.
Ce projet consiste à barrer les cours de plusieurs rivières importantes du nord-est de la RDC au moyen de barrages de régulation, et de soustraire une partie de leurs débits pour les amener vers un lac artificiel construit sur l’Oubangui en amont de Bangui (lieu identifié : le Barrage de Palambo, à quelques 40 km de la ville de Mobaye). De là, un canal conduirait ces eaux vers la ligne de partage des eaux entre les bassins du Congo et le bassin du Chari, à environ 600 mètres d’altitude. Une fois franchi ce seuil, les débits seraient acheminés, toujours par ce canal, dans le lit du Chari, et finiraient par alimenter le Lac Tchad et toute sa région.
Le volume de prélèvement prévu dans ce projet était de l’ordre de 100 milliards de mètres cubes d’eau par an, soit environ 3.150 mètres cubes par seconde. Les travaux prévoyaient de barrer les affluents tributaires de l’Oubangui, de l’Aruwimi, du Lindi et du Lowa, tous affluents de droite du fleuve Congo principalement situés en RDC et Centrafrique.
Concrètement, les experts de la CBLT ont retenu le parcours de Palambo à Bouca, où l’Ouham et la Nana-Barya forment le Bahr Sara en sortant du territoire centrafricain, qui deviendrait ainsi la principale source d’alimentation du Lac Tchad. Par conséquent, environ 85% des eaux proviendraient des affluents orientaux du fleuve Chari, tous situés en Centrafrique. Ce serait donc une partie des eaux de l’Oubangui qui se trouverait ainsi transférée au fleuve Niger pour alimenter en eau cette partie de l’Afrique.
Les conséquences immédiates du détournement d’eau seraient la condamnation à mort des habitants situés à l’est du canal, c’est-à-dire au nord-est de la RCA, qui seront privés de cette source de vie, sans compter l’impact sur l’environnement.
Selon son concepteur, ce canal permettrait d’effectuer la liaison avec la route transafricaine Lagos-Mombassa, par l’intermédiaire d’un port fluvial, et de produire de grandes quantités d’énergie hydroélectrique par la construction d’une série de barrages. Il évalue le potentiel hydroélectrique du projet Transaqua à environ 30 à 35 milliards de Kwh par an. Avec ces ressources, pourront être mises en place les industries de transformation (alimentaires, textiles, etc.) si nécessaires au désenclavement et au développement des pays riverains.
Ce projet est un ‘’éléphant bleu’’ dont tous les aspects présentés sont d’une simplification trompeuse quand il s’agit de pays en développement, c’est-à-dire que son coût est prohibitif (sa construction coûterait environ 100 milliards de dollars selon ses détracteurs) et son impact environnemental désastreux, sa réalisation comportant encore de nombreuses incertitudes.
Ce qu’il nous faudrait retenir, c’est que lorsqu’il y a beaucoup d’argent sur la table, il y en a également beaucoup sous la table (en pots-de-vin). Les projets de transferts d’eaux sont toujours infiniment plus compliqués que prévus. Par exemple, le Projet de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), géré conjointement par la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, dure depuis quarante (40) ans et soulève d’infinies complications.
Autre exemple : les projets de détournement des fleuves sibériens. Le coût de ces projets est astronomique : ils coûteraient plusieurs centaines de milliards de dollars, sans compter les coûts de fonctionnement de plusieurs centaines de millions de dollars par année.
Dans ces conditions, nous voyons mal comment la CBLT, actuellement surendettée, pourrait financer de tels projets ? C’est pourquoi, les gouvernements des pays membres de la CBLT et de la CICOS devraient au préalable mûrement y réfléchir.
A côté du Projet Transaqua, deux autres projets se trouvent sur la table du Secrétaire Général de la CBLT, tous deux prévoyant le transfert d’une partie des eaux de l’Oubangui par un canal de 1.350 km. Notons que : « les Experts de la CBLT ne disposent pas à ce jour d’instruments fiables pour établir que l’Oubangui aurait encore suffisamment d’eau pour alimenter le Lac Tchad à cause des étiages sévères qu’il subit», a déclaré en 2009 Monsieur Benjamin NDALA, alors Secrétaire Général de la Commission Internationale du Bassin Congo-Oubangui-Sangha (CICOS) dans son article intitulé : ‘’Lac Tchad, un projet qui prend de l’eau’’.
Il conviendrait de souligner ici que l’entreprise canadienne CIMA International a été choisie par la CBLT pour réaliser une étude de faisabilité sur le projet de transfert d’une partie des eaux de l’Oubangui vers le Lac Tchad. Une cinquantaine d’experts a été mobilisée en 2011 pour la réalisation de cette étude. Cette firme s’est associée avec un bureau d’études centrafricain spécialisé en géologie et hydrologie, afin d’effectuer les travaux de terrain. Ce bureau a consulté notre Cabinet EXAUDIT, spécialisé en audit et conseils pour l’aider à rédiger les termes de référence de la mission et les propositions (technique et financière).
Il est à noter que l’entreprise canadienne a refusé d’intégrer dans son approche technique l’étude de l’impact environnemental du projet qui lui a été soumis, en affirmant qu’il ne finançait pas cet aspect pourtant très important de l’étude, qui ne lui semble pas primordial.
L’étude de faisabilité nécessite des moyens financiers importants que les bailleurs de fonds institutionnels hésitent à débloquer. Tous les pays de la CBLT, non plus, ne disposent d’assez de moyens pour financer l’une ou l’autre des nombreuses versions de ce grand projet et dépendent de la bonne volonté des bailleurs de fonds internationaux, comme « s’il y avait sur terre des hommes dont seul le bâillement suffirait à créer le développement chez les autres », dixit le Président Thomas SANKARA dans son Discours du 29 juillet 1987 sur le Front Uni contre la Dette.
Lorsque l’on voit les dégâts causés sur l’environnement et les habitations par les projets du Barrage de Mobaye et du Barrage de Boali 2 par exemple, qui ont profondément modifié l’écologie du bassin oubanguien et le système de navigation sur le fleuve, l’on s’étonne de constater que l’aspect écologique du Projet Transaqua a été négligé par ses adeptes.
Les grands projets, particulièrement ceux liés au transfert d’eau, bénéficient généralement de leur effet symbolique et donnent l’impression de pouvoir répondre à tous les problèmes d’un seul coup : ils ont tendance à servir une politique de prestige national, en illustrant la puissance de celui qui parvient à maîtriser la nature.
Néanmoins, Marcello VICHI, le concepteur de ce projet, ne semble pas s’en inquiéter outre-mesure, en soutenant que : « Les effets écologiques de son projet sur l’environnement sont négligeables, étant donné le grand nombre de composantes de l’écosystème et l’immensité des espaces du territoire vierge concernés par le tracé du canal.»
Les principaux pays concernés par ce problème d’assèchement d’eau : Cameroun, Tchad, Niger, Nigéria, Algérie, Libye, etc., sont de grands producteurs de pétrole et d’uranium, et disposent donc de moyens financiers substantiels par rapport au ‘’pauvre’’ Centrafrique, engluée dans ces putschs et guerres civiles qui n’en finissent plus. Pourquoi les dirigeants de ces pays ‘’riches’’ ne s’entendent-ils pas pour exhumer et réaliser le projet Roudaire-Plus au lieu de dépenser leur rente pétrolière en achat d’armes? Faire la guerre à son voisin ne résout pas le problème d’eau chez soi…
En effet, la Libye envisageait (sous le régime de KADHAFI) d’utiliser l’énergie nucléaire pour dessaler l’eau marine à grande échelle, en construisant des usines de dessalement. Le dessalement de la mer constitue une option intéressante pour ces pays ‘’riches’’, subissant les effets d’avancée du désert Sahara, pour satisfaire les besoins de leurs industries et villes.
Ce projet, conçu en 1874 par l’officier français François Elie ROUDAIRE, prévoyait d’inonder la grande dépression salée algero-tunisienne depuis la Méditerranée, afin de recréer un climat humide au Sahara. Revu avec les technologies d’aujourd’hui (dessalement nucléaire d’eau de mer), cette gigantesque mer intérieure pourrait devenir un lac d’eau douce autour duquel pourrait s’articuler un développement humain planifié de la biosphère et permettrait de créer un microclimat pluvieux aux portes du désert Sahara.
Les questions auxquelles les autorités de ces deux pays (RDC et RCA) doivent répondre sont les suivantes : L’avis des populations concernées a-t-il été préalablement demandé ? Remettre de l’eau dans le Lac Tchad à partir de l’Oubangui, pourquoi faire et dans quels intérêts ?
Fort de ce qui précède, nous pouvons affirmer que le Centrafrique n’est pas concernée de près ni de loin par le projet Transaqua dont elle ne bénéficiera pas des retombées financières, ni n’a contribué directement ou indirectement à l’assèchement du Lac Tchad. Doit-on sacrifier gratuitement le peuple centrafricain par devoir de ‘’solidarité’’ envers le Tchad et autres pays concernés?
Devrons-nous devenir étrangers sur nos propres terres et être également dépossédés de ce qui nous reste de plus cher et précieux : notre eau ?
Suite aux différents pillages perpétrés par les éléments de ce pays voisin, sous les régimes successifs de PATASSE, BOZIZE et DJOTODIA, sans oublier l’expédition punitive de Baba Ladé, tous nos biens meubles et immeubles (véhicules, articles électro-ménagers, ordinateurs, bancs d’écoles, etc.), nos usines et nos écoles ont été désossées, pour prendre les chemins du Tchad et du Soudan. Dans ce contexte, pouvons-nous parler de solidarité et de bonne entente avec ces pays ?
Notre pays n’est pas un donneur universel (groupe sanguin O, même si Oubangui commence par un O) pour que notre ressource, faisant partie de notre patrimoine culturel national, soit gratuitement détournée pour alimenter le Lac Tchad et le fleuve Niger. Il s’agit d’un projet qui exige un engagement panafricain et international, et non celui d’un seul pays : le Centrafrique.
Comme le souligne si bien notre compatriote Clément BOUTE-MBAMBA : « Nous ne pouvons pas accepter de nous laisser dicter continuellement des décisions concoctées ailleurs, et au service d’autres intérêts que les nôtres. C’est non seulement une abjuration citoyenne mais c’est surtout un déni de notre souveraineté ; un acte que les générations de demain ne nous pardonneront pas.»
C’est ce qui vient de se passer dans notre pays avec la prise du pouvoir par putsch par la Coalition Séléka, dont l’un des principaux leaders a été légitimé lors des Sommets de Libreville et de N’Djaména, après s’être illégalement autoproclamé ‘’Président’’ de la République et Ministre de la Défense. Continuerons- nous toujours à demeurer passifs et impassibles pendant que nous sommes dépouillés de nos richesses et valeurs?
Si l’étranger vient chez nous nous dicter sa propre loi, c’est bien par notre seule faute : nous vivons dans le désordre au lieu de rester unis et nous organiser !
LE LAC TCHAD, SOURCE DE CONFLITS ENTRE LA RCA ET LE TCHAD
Une guerre de l’eau ou de l’or bleu est-elle à prévoir ? C’est la principale question que se posent la plupart des scientifiques. C’est également la même question que devraient désormais se poser nos gouvernants et concitoyens face au problème de la probable disparition du Lac Tchad.
Les enjeux mondiaux de l’eau pourraient se résumer en une seule phrase malgré leur complexité : l’eau, essentielle à la vie, existe en quantité limitée bien qu’elle se recycle, alors que les besoins humains sont, eux, infinis. Il y aura forcément une crise de l’eau car cette ressource ne peut répondre à tous les besoins, d’autant que cette ressource commence à se raréfier. Si nous ne nous dotons pas de moyens (juridiques, institutionnels et économiques) efficaces pour gérer cette rareté, nous devrons indubitablement faire face à des guerres d’eau.
Que devrions-nous comprendre par les guerres de l’eau ?
Selon Frédéric LASSERRE, Directeur de l’Observatoire de Recherches Internationales sur l’eau à l’Université de Laval (Québec, Canada), auteur du livre ‘’Les guerres de l’eau’’, il existe deux (2) types de guerre de l’eau. « On parle souvent des guerres de l’eau comme des conflits possibles entre des Etats, et les guerres civiles, c’est-à-dire de très fortes tensions entre différentes composantes de la société ».
Pour consolider sa thèse, il fait une analyse détaillée des archives historiques de plusieurs régions différentes. Il y a très peu de guerres de l’eau entre Etats documentées. Il y en a eu une en Mésopotamie datant d’environ 8.000 ans ; il y en a eu une au 18ème siècle en Asie centrale entre deux émirats. On parle aussi du conflit sur le Jourdain dans l’éclatement de la ‘’Guerre des Six Jours en 1967’’. On peut retenir un certain nombre de régions où le risque de conflits est très élevé : dans le bassin du Nil, dans le nord du Mexique, en Asie centrale, dans le Bassin du Lac Tchad, par exemple.
Certaines zones aquifères dans le sud de la Lybie se situent uniquement en territoire libyen, mais d’autres sont aussi sur le territoire tchadien, de l’Egypte et du nord du Soudan. L’exploitation rapide de ces gisements aquifères par la Libye suscite déjà le mécontentement du voisin égyptien. Quant à notre voisin tchadien, redoutant de se frotter à ses puissants voisins libyens et soudanais, le Boss IDI cherchera sûrement à se rabattre sur le ‘’ventre mou ou maillon faible’’ de la région Afrique centrale : la RCA.
Suite à l’intervention des troupes tchadiennes au côté de l’armée française au Mali (opération Serval), la France de François HOLLANDE a une dette morale envers IDI. Alors que les pays d’Afrique de l’Ouest envisageaient de n’envoyer sur le terrain que 3.000 hommes au total, le Tchad a dépêché 2.400 soldats faisant partie de ses troupes d’élites (qui ont payé le plus lourd tribut pendant la guerre). IDI, le « Seigneur de guerre », accompagné de son propre fils, le Général Mahamat IDRISS DEBY ITNO (blessé lors de cette guerre), a même revêtu sa tenue de Général de l’armée tchadienne (identique à celle qu’arbore aussi ‘’notre’’ Nouredine ADAM national, co-leader de la Coalition Séléka).
Etant désormais en position de force, IDI s’est même permis, en février 2013, lors du Sommet de la CDEAO à Yamoussoukro (en Côte d’Ivoire), de tancer ses collègues Chefs d’Etat, leur reprochant leur manque d’empressement à libérer le Mali (Source : Afrique Magazine N° 332 de mai 2013). C’est pratiquement la même (insolente) attitude que ce dernier a adoptée vis-à-vis de ses pairs d’Afrique centrale lors des deux Sommets sur la Centrafrique qu’il a convoqués à N’Djaména.
La France n’a pas levé le petit doigt quand le Centrafrique a été envahi par la horde de mercenaires enturbannés venus du Tchad et du Soudan. La France, qui voulait la tête de BOZIZE et l’a obtenue, ne condamnera pas non plus IDI s’il lui venait la sombre idée de faire main basse sur les eaux de l’Oubangui. Qui pourra actuellement l’en empêcher ? Personne ! Notons que les MISKINE, BABA LADE, DJOTODIA, ADAM, DHAFFANE, etc., constituent des pions (ou têtes-de-pont) dans cette cynique opération planifiée de longue date par IDI. Par ailleurs, il voudrait renforcer son omniprésence sur le territoire centrafricain en promettant de fournir à lui seul la totalité de l’effectif nécessaire à la FOMAC, pour atteindre 2.000 hommes d’ici la fin du mois de mai 2013. Ce qui fera du Tchad le pays le plus représenté au sein de la MICOPAX soit un plus du 4/5ème des effectifs militaires. Le danger réel, c’est que IDI pourra mieux encadrer et gérer le pays de Barthélémy BOGANDA (devenu la 24ème région tchadienne).
Quelques lecteurs avertis pourraient nous reprocher de faire un parallèle entre la géopolitique du pétrole et celle de l’eau. Nous leur accordons qu’il existe tout de même quelques différences entre ces deux problèmes. Le pétrole se trouve dans le sous-sol et ne coule pas, donc il est soit sur notre territoire, soit sur celui du voisin. En général, on sait à qui il appartient. Dans le cas du pétrole transfrontalier entre le Centrafrique et le Tchad d’une part, et notre pays et le Soudan d’autre part, le problème de partage devient plus complexe.
Alors que l’eau s’écoule et implique donc, pour son exploitation, souvent plusieurs Etats. Quand un gisement s’étend sur plusieurs Etats, il y a souvent eu des accords pour son exploitation conjointe.
La valeur du pétrole suscite à la fois des conflits mais permet aussi de rentabiliser son transport (par des pipe-lines : Doba- Kribi par exemple). C’est une autre différence notable avec l’eau, très lourde, et dont le transport sur de longues distances n’est pas du tout rentable.
Vous comprendrez maintenant mieux pourquoi Idriss DEBY veut troquer notre bois contre du pétrole tchadien (qui nous appartient en commun)? C’est pour nous décourager dans notre désir d’exploiter notre pétrole, en annexant le territoire centrafricain, et mettre notre pays sous coupe réglée.
Souvent, à l’intérieur des sociétés où l’on observe de vives tensions, c’est le partage de l’eau pour l’agriculture qui est à l’origine de tensions ; c’est le cas des tensions autour du Lac Tchad. La solution à ces conflits passe donc nécessairement toujours par une réforme du secteur agricole, une amélioration des techniques d’irrigation, et une plus grande autonomie des agriculteurs dans leurs choix économiques.
Le Lac Tchad cristallise les tensions. Avec son assèchement, des terres humides ont été rendues disponibles pour la culture et l’élevage, suscitant l’arrivée massive de paysans dans la zone camerounaise du lac. Une trentaine de villages ont ainsi été créés par des Nigérians au Cameroun, totalement contrôlés par le Nigéria ; d’où la multiplication de différends frontaliers.
Présent au Sommet de la CBLT en décembre 2010, feu Président Mouamar KADHAFI a averti l’Europe qu’elle ferait face à 30 millions d’Africains cherchant à gagner ses rives, si rien n’est fait pour enrayer les changements climatiques et empêcher l’assèchement complet du Lac Tchad, ‘’Poumon hydrique de l’Afrique’’.
KHADAFI, en parfait visionnaire avait déjà prédit que : « La pauvreté dans la région jettera les Africains dans les bras des groupes radicaux islamistes s’en prenant aux intérêts des Occidentaux. Ces gens participent à des actions terroristes parce qu’ils sont dans le besoin et parce qu’ils sont pauvres. Ils resteraient chez eux et auraient de l’espoir s’ils bénéficiaient de projets de développement..»
A quoi assistons-nous en Algérie, au Mali, au Niger, au Cameroun, en Centrafrique…, avec les djihadistes et la secte de Boko Haram?
N’oublions pas non plus qu’à l’origine, les pirates somaliens étaient des pêcheurs. La déliquescence de l’Etat somalien a laissé libre cours à une pêche sauvage de la part des flottes industrielles, accompagnée d’actes de violence. Privés de moyens de subsistance, les pêcheurs ont formé des associations de défense, et certains ont rejoint les bandes de pirates qui rackettent les navires de pêche étrangers.
Or, que constatons-nous actuellement dans le Bassin du Lac Tchad ? Nous assistons à une montée de l’intégrisme musulman (wahhabite, djihadiste, adeptes de la secte Boko Haram etc.). L’une des meilleures solutions au problème de l’assèchement de ce lac, c’est de conseiller à ceux qui veulent multiplier le nombre de mosquées et de fidèles à l’Islam : « Les gens souffrent de malnutrition et vont bientôt manquer d’eau eu Sahara. Il faut donc construire des puits, des hôpitaux, des écoles. Ce n’est qu’après qu’ils pourront s’occuper de leur religion et bâtir leurs mosquées » dixit Jacques CHEMINADE sur le projet du Lac Tchad (dimanche 19 décembre 2010).
Heureusement, au cours des 50 dernières années, près de 200 traités ont été élaborés sur des questions de gestion des ressources en eau comprenant la surveillance des inondations, les projets hydro-électriques et la répartition concernant la consommation ou la non-consommation d’eau des cultures dans des bassins internationaux. De cette manière, les conflits devant mener inévitablement à la guerre de l’eau pourraient être pacifiquement donc politiquement résolus.
En effet, il vaut mieux amener les nations riveraines du Lac Tchad à négocier des accords de partage des eaux frontalières, et à coopérer pour optimiser les usages de l’eau, plutôt que d’essayer de leur faire admettre une perte totale de souveraineté sur la ressource.
L’option qui est privilégiée dans la Convention de New York sur l’utilisation des fleuves consiste justement à amener les Etats de chaque bassin versant à négocier un accord régional.
Saisissons donc l’opportunité que l’actuel Secrétaire Général de la CICOS, notre compatriote Simon SAKIBEDE, puisse amener ce différend potentiel ou larvé devant les institutions internationales mises en place, afin de pouvoir résoudre le problème de dessèchement du Lac Tchad. Par ailleurs, les Forces Armées Centrafricaines (FACA) doivent être profondément restructurées afin de pouvoir assurer la sécurité à nos frontières.
Il importe donc aux centrafricains d’être très vigilants pour prévenir les conflits autour du Lac Tchad et éviter ainsi les rapports de forces que voudrait nous imposer notre encombrant voisin, car sa Majesté IDI est piquée par la maladie hollandaise (attitude belliqueuse) et la paranoïa, étant convaincue que son régime (déjà chancelant) sera un jour déstabilisé à partir du nord de la Centrafrique.
Pour ceux qui pratiquent un sportif collectif (football, hand-ball, basket-ball, etc.), ils savent tous pertinemment que la meilleure façon de DEFENDRE c’est d’ATTAQUER. C’est valable aussi dans le domaine politique, lorsque plus rien ne va en interne…
Ne restons donc pas les bras croisés pour attendre que la tuile ne nous tombe sur la tête !
Roger Sylvestre SIMY-TOWA