Bangui (République centrafricaine) —le projet du nouveau code électoral présenté à l’Assemblée nationale par le gouvernement continue de faire l’objet du débat entre les députés qui sont de plus en plus à douter de sa fiabilité. Pourtant, le chef de l’État et son parti le MCU continue d’y croire en misant sur des moyens financiers pour le faire adopter.
Après son premier rejet en première lecture à l’Assemblée nationale puis son contrôle de constitutionnalité par la Cour constitutionnelle de la République centrafricaine, le nouveau projet de loi du code électoral est revenu depuis 26 juin sur la table des députés à l’Assemblée nationale pour examen.
Faisant l’objet d’un bras de fer sans précédent depuis près d’un an entre le législatif d’une part et l’exécutif appuyé par le judiciaire d’autre part, le projet de loi relative au nouveau code électoral est considéré comme une mine d’or pour le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA qui envisage de se représenter en 2020, et le mouvement présidentiel cœurs unis dont l’ambition est de rafler une large majorité à l’Assemblée nationale en 2021.
Hors mis les débats autour de la hausse vertigineuse du montant des cautions aux élections et l’exigence relative aux diplômes des candidats à la législative, le mode du déroulement des divers scrutins présenté dans ce projet de loi portant code électoral est le souci principal des partis politiques et des députés centrafricains. Ceci dit, pour les législatives, il y aura un scrutin uninominal à deux tours et sur liste, dans les zones ayant plusieurs circonscriptions. Pour les autres zones, il est prévu un scrutin uninominal à deux tours.
Des mots simples qui cachent d’énormes magouilles électorales du clan présidentiel.
D’après notre calcul estimatif, si ce nouveau code électoral est adopté par les députés à l’état actuel des choses, le Mouvement Cœurs unis pourrait rafler sans trop de soucis au moins 110 sièges à la prochaine législative. C’est par ailleurs le rêve du clan présidentiel qui voudrait maintenir à tout prix son emprise sur l’Assemblée nationale afin de faire passer des projets des lois mafieuses sans tracas. Et pour y arriver, des réseaux de corruption massive des députés ont été mis en place à l’Assemblée nationale depuis une semaine.
Selon nos informations, le député en charge de ces réseaux mafieux est l’honorable Ndotizo du 7e arrondissement de Bangui. Une somme de 2 millions est proposée à chaque député qui voterait ce projet de loi électorale cette semaine.
En tout état de cause, les Centrafricains ne sont pas prêts à voir le bout du tunnel avec cette politique digne de l’État soviétique.
Rappelons que le code électoral est une loi qui détermine les règles d’organisation des élections présidentielles, législatives, sénatoriales, régionales, municipales, et des consultations référendaires, en République centrafricaine (Rca).