Bangui (République centrafricaine) – considéré comme stratégique et régalien, le Ministère de la Sécurité publique, tout comme celui de la Défense, est devenu depuis quelques années un lieu où les parrains de la mafia centrafricaine se bousculent pour y faire affaire. Et ils ne sont pas les seuls, d’autres personnalités de la République y font partie aussi. Enquête.
Il y’a quelques années, les parrains de la mafia centrafricaine, se cachant derrière des entreprises fictives, faisaient pomper illégalement des frics à l’État avec de fausses factures de livraison des fournitures de bureau.
Or, depuis l’arrivée du président TOUADERA au pouvoir en 2016, le temps a changé, et les mafieux le sont aussi. Désormais, en plus des marchés de fourniture d’équipement, les parrains mafieux centrafricains placent stratégiquement leur bras à l’intérieur des certains ministères dits régaliens pour mieux pomper le trésor public.
Au ministère de la Sécurité publique, notamment à la direction financière, les mafieux utilisent des failles dans le système, surtout celles liées à l’octroi des marchés publics pour y faire affaire.
Alors que le soupçon de collusion avec les entrepreneurs mafieux continue de peser sur la directrice financière de la sécurité publique madame Patricia Mamadou, on vient de découvrir malheureusement qu’elle est directement citée dans plusieurs affaires de conflit d’intérêts.
Nommée en 2016 chef de service des finances au Ministère de l’Administration du territoire, madame Patricia Mamadou, épouse du chef d’État-Major Zéphirin Mamadou, avait rejeté en bloc sa nomination au département de l’administration du territoire. Utilisant son réseau, elle est finalement parachutée au ministère de la Sécurité publique comme directrice financière. Ce qui est très gênant pour les cadres dudit ministère qui voient en elle de sérieux manquements, mais personne n’ose lever le ton pour dénoncer, vu son rapprochement direct avec le chef de ce département le général Henri Wanzet LINGUISSARA, aussi cité dans plusieurs affaires de fausseté.
S’agissant de l’octroi des marchés au sein de ce grand département ministériel, Madame Patricia Mamadou, de sources concordantes, est aussi propriétaire de deux entreprises fictives prestataires de son département. Ce qui est par ailleurs contraire à la loi de la République centrafricaine qui interdit formellement à tous les fonctionnaires de l’État de faire de commerce sur le lieu de leur service. Un cas flagrant de conflit d’intérêts que personne n’ose en parler.
Ceci dit, Madame Patricia Mamadou, « depuis son arrivée à la tête de la direction financière de la sécurité publique, toutes les opportunités d’achats des équipements des gendarmes et des policiers sont automatiquement octroyées à ses deux propres entreprises fictives qui ne tardent pas à surfacturer leurs prix ». Selon un cadre de sa direction contactée par CNC, même les PGA des forces de l’ordre sont aussi dans le viseur de la directrice qui est pratiquement rare au bureau.
Contactée par la Rédaction, madame Patricia Mamadou refuse nos sollicitations sous le fallacieux prétexte de “je ne suis pas disponible de vous rencontrer”.
D’autres dossiers sur cette affaire dans nos prochaines publications.