Bangui (République centrafricaine) – officiellement dissous par ses membres depuis samedi, le tristement célèbre mouvement requin du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA continue de recevoir des dotations en fonds et matériels de la part du gouvernement et du Président Touadera.
Constitué en majorité des anciens miliciens Anti-Balaka, de quelques officiers et sous-officiers de l’armée nationale, des comédiens et des fonctionnaires de l’État, le mouvement « Requin », créé le 2 janvier 2019 par des membres du parti présidentiel « Cœurs unis » avec un objectif de parer à toutes les actions subversives de l’opposition, est officiellement dissous par sa base le 13 juillet 2019, si l’on se réfère au communiqué de sa coordination publié sur les réseaux sociaux.
Pourtant, selon notre enquête sur cette milice présidentielle, elle continue non seulement de recevoir de l’aide du gouvernement, mais aussi de recruter des membres parmi les anciens combattants malgré l’annonce officielle de sa dissolution.
Hormis la face visible du mouvement requin parrainée par le sulfureux Héritier Doneng devenu directeur de l’information, éducation et communication au ministère des Jeunesses et de Sports, plusieurs personnalités proches du chef de l’État se cachent derrière la coordination dudit mouvement pour piloter à distance ses activités dont le budget s’élève à 5 millions par mois, selon un cadre du requin contacté par CNC.
Le commandant Charles Ngremangou, ex-chef d’État major des Anti-Balaka nommé directeur de cabinet du chef d’État-major de l’armée est aussi l’un des coordonnateurs plus ou moins invisible des requins.
Outre le commandant Ngremangou, le directeur de cabinet du ministère de la jeunesse et des sports, le faux-monnayeur Arsène Ngrepayo (Premier secrétaire national à la jeunesse du MCU), le comédien connu au nom de Gbavini Ondimba ainsi que le sulfureux Didatien Kossimatchi ( premier secrétaire national à la stratégie globale, à la sensibilisation et à la mobilisation du MCU) sont aussi des cadres influents qui pilotent aux ordres cette milice criminelle armée du pouvoir qui a son état-major au ministère de la jeunesse et des sports à Bangui.
Alors que le mouvement Requin vient d’annoncer sa dissolution le samedi dernier, on vient d’apprendre de sources concordantes que le gouvernement vient de doter tous les requins en costumes. Ils ont reçu même ce dimanche 14 juillet des fonds en provenance de la présidence de la République.
Évidemment, selon un cadre de la société civile, la dissolution de la milice requin n’est qu’un leurre du chef de l’État à l’endroit de la ministre française des armées qui s’est rendue à Bangui la semaine dernière pour demander au chef de l’État centrafricain de respecter certains principes élémentaires de la démocratie dans son pays.
Il y’a lieu de rappeler que le but de la création du mouvement requin selon leurs ententes est de parer à toutes les éventualités à savoir : contrôler toutes les actions subversives de l’opposition ; de dénoncer certains opposants nuisibles et venimeux ; de lutter contre les actes de terrorisme dans les arrondissements et les quartiers ; d’identifier certains auteurs et co-auteurs des désordres dans le pays ; de mettre la main sur certains fauteurs de trouble pour les remettre aux forces de l’ordre ou de les éliminer.
Bizarrement, le mercredi dernier, les requins ne sont pas intervenus lors du combat du KM5 alors que leurs statuts le prévoient. Ils brillent cependant dans des violences contre les opposants politiques civils et du vandalisme de leurs sièges à Bangui.