Le congrès de la Confédération africaine de football (CAF) se tient au Caire, en Égypte, cette semaine. Au total, 54 présidents de fédération y participent. À la veille d’un audit de la CAF par la FIFA, le président de cette instance revient sur la crise interne à la CAF.
RFI : Vous êtes réunis en congrès pour faire valider un audit mené à partir du 1er août par la déléguée générale de la Fédération internationale de football association (Fifa) pour l’Afrique, la Sénégalaise Fatma Samoura. Cet audit des systèmes financiers et juridiques de la Confédération africaine de football (CAF) suscite énormément de frilosité en interne. Jusqu’où cet audit pourra-t-il aller ?
Ahmad Ahmad : Le but, c’est de clarifier tout ce qui touche à la CAF. Depuis deux ans, lors de ma prise de fonction, lorsqu’on a entamé les différentes réformes, nous avons rencontré pas mal d’obstacles. Si je vous dis par exemple, l’institution de la CAF aujourd’hui, je peux dire que c’est une institution qui ne répond plus aux exigences modernes d’une organisation comme telle.
C’est-à-dire ?
Vous voulez des exemples. Il n’y a pas de processus clair pour les appels d’offres. On achète de gré à gré tout ce qui était là depuis.
La finalité de cet audit, c’est d’introduire plus de transparence au sein de la CAF. Est-ce qu’on doit s’attendre à voir des têtes tomber à l’issue de cet audit si des manquements sont constatés ?
Oui, exactement. Il y a des mécanismes internes au niveau de l’organisation aujourd’hui. Cela a déjà commencé, c’est au niveau de la CAF, mais surtout au niveau de notre institution mère qui est la Fifa avec l’assainissement qu’ils ont entrepris. Et c’est pour cela d’ailleurs que j’ai choisi la Fifa pour nous aider dans ce sens.
Comment vivez-vous cette mise sous tutelle qui va durer six mois, qui va démarrer à partir du 1er août ?
Je rectifie d’abord : ce n’est pas une mise sous tutelle. C’est une collaboration et avec une feuille de route bien claire que nous avons fixée ensemble, et pour qu’on puisse aller de l’avant.
Mais j’imagine que le travail d’enquête et d’investigation mené par la Fifa concerne toutes les couches de la CAF, vous y compris ?
Exactement. Bien sûr.
Le mois dernier, vous avez été interpellé à Paris le 6 juin dernier par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) concernant la rupture d’un contrat avec l’équipementier allemand Puma. Contrat qui a ensuite été attribué à un autre prestataire. Vous êtes sorti libre de cette audition, mais cela n’efface pas forcément les soupçons qui peuvent peser sur votre rôle. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qui a justifié ce changement de contrat ?
J’ai été auditionné à Paris dernièrement. J’ai beaucoup apprécié, j’ai remercié la justice française. Au moins, il y avait eu cette opportunité d’expliquer à un organisme légitime et légal ce qui s’est passé. Je rectifie en terme sportif. C’est tout simplement un accord d’achat. Et nous, nous voulons aller avec Adidas, on s’est rendu compte qu’acheter chez quelqu’un d’autre et aller négocier avec un autre équipementier, ce n’était pas correct. C’est pour cela que le comité exécutif a tranché : il faut qu’on aille acheter chez Adidas tout d’abord. Voilà la situation.... suite de l'article sur RFI
Ahmad Ahmad «Le football africain va gagner» Publié le: 17/7/2019 |
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