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Centrafrique : les grandes manœuvres du scrutin présidentiel de 2015
Publié le jeudi 11 decembre 2014  |  Les Plumes de RCA
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Alors que l’environnement sociétal a favorisé pendant de très longues années une communauté de vie et de destin aux Centrafricains de toutes obédiences, la crise du temps actuel a instauré un climat de défiance entre les musulmans et les chrétiens. Bien que l’opinion nationale et internationale aient compris que le conflit est plutôt politique qu’interconfessionnel, force est de constater que la relocalisation de certains musulmans vers le nord et la résistance acharnée du bastion du Km 5 auraient jeté les bases du communautarisme et de l’autodétermination de cette catégorie de la population centrafricaine.

En dépit des actions entreprises par tous les acteurs impliqués dans la crise contemporaine pour endiguer la fracture sociale, la crainte des représailles taraude encore les deux communautés. Même si les dignitaires religieux assènent que le vivre ensemble régénère peu à peu entre les différentes confessions, il n’en demeure pas moins que celles-ci s’arc-boutent encore derrière le manteau du clivage pour affronter les affres de la société. Puisque chaque Communauté voit midi à sa porte, les Seleka et les Anti Balakas en ont profité pour prendre la casquette d’un parti politique dans l’unique but de conquérir désormais le pouvoir à travers les urnes. Il suffit d’observer à la loupe le paysage sociopolitique Centrafricain pour affirmer sans sourciller que les deux protagonistes de la crise sont les seules formations du pays qui disposent plus d’adeptes.

En revanche, les partis politiques traditionnels ressemblent de plus en plus à une caserne dans laquelle il n’y a aucun porteur de tenue. Mués dans le clivage,les antagonistes de la crise représentent à coup sûr un portefeuille électoral hyper important. Quand bien même les Anti Balakas ne s’accordent pas à l’instar des Selekas, ils constituent un atout considérable pour les futures échéances électorales. Si l’électorat des Antibalaka se révèle versatile, très accessible et facilement manipulable par les nombreux prétendants qui lorgnent le fauteuil présidentiel, celui des Selekas resterait par contre compact, impénétrable, inviolable. De surcroît, la relocalisation des musulmans vers le nord et leurs regroupements dans des sites bien précis s’avèrent un atout non négligeable pour l’enrôlement et le recueil du suffrage.

N’eut été la machination de guerre interconfessionnelle, le clivage n’aurait aucun impact sur les prochaines élections générales. A priori, le spectre de la crise interconfessionnelle aurait affecté le relief électoral. A ce niveau de précarité sociale, il est préférable que les potentiels candidats dédoublent de stratégie afin d’attirer les électeurs qui deviennent de plus en plus exigeants. La réussite d’une telle approche passe nécessairement par la popularité du candidat, le réseautage des grandes formations politiques et une parfaite compagne électorale. Que le candidat soit chrétien ou musulman, il est important qu’il soit un rassembleur, capable de porter le pantalon de la réconciliation et de restaurer la communauté de vie. Visiblement, cette option semble faire l’unanimité au sein de la Communauté chrétienne et musulmane. Qui serait donc ce candidat susceptible de jouer le rôle primordial dans cette télé-réalité ?

Il semblerait que plusieurs états-majors des partis politiques centrafricains seraient en discussion avancée autour de certains candidats pressentis. Même son de cloche dans les rangs des Selekas et Anti Balakas. Nul doute que plusieurs personnalités telles que: Gaston Nguérékata, Ngombe Barkès Kette, Guy Moskit,Mathias Morouba, Armel Doubane, Marie Hassein, Anicet Dologuelé, Martin Ziguelé, Fidèle Ngouandjika et Karim Meckassoua figureraient dans les starting-blocks de nombreux partis politiques et autres formations. D’après une information, le sieur Meckassoua serait pressenti pour prendre la tête d’une large coalition aux futures élections présidentielles. Il serait en ce moment en discussion avec les différentes structures et personnalités.

Étant donné qu’une élection présidentielle se gagne généralement au deuxième tour, il est fort probable que les alliances et accords conclus précédemment puissent servir de base à la redistribution des cartes du futur quinquennat. Qu’on se l’avoue, le hasard n’existe pas en politique. Le candidat, qui s’appropriera une partie de l’électorat des Selekas, des musulmans, des Anti Balakas et de la Centrafrique profonde, pourra prétendre au fauteuil présidentiel. Qu’on le veuille ou pas, nous brandirons les mots contre les maux au moment opportun.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
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