La salle du Palais de la CEMAC a servi de cadre à la cérémonie du lancement de la campagne pour la prévention de l’incitation à la haine et à la violence sous la présidence du Président de la République, Son Excellence Pr Faustin Archange TOUADERA et en présence des hautes autorités du pays.
Dans son allocution, M. Mankeur NDIAYE, Représentant Spécial du secrétaire général des Nations-Unies et chef de la MINUSCA a affirmé que les Nations-Unies ont pu observer que les discours de haine se sont révélés être des précurseurs d’atrocités commises dans tous les continents du globe.
Selon Mankeur NDIAYE, la vitesse des informations, la diversité des canaux de communication ainsi que la largesse des audiences amplifient la moindre tentative de divulgation des discours incitatifs à la haine ».
Pour M. José Richard POUAMBI, président du Haut Conseil de la Communication, la présence du Président TOUADERA à cette cérémonie témoigne de l’intérêt qu’il accorde à la question de la paix, la concorde nationale, le vivre ensemble et la réconciliation nationale.
Selon Richard POUAMBI, les crises militaro politique successives que la RCA a connues ont créé des composants d’incitation à la haine ethnique, régionale, culturelle, religieuse ayant causé des blessures identitaires. Ces blessures, dit-il, sont en train d’être cicatrisées grâce aux efforts du Président TOUADERA qui ne cesse de ménager aucun effort pour le retour de la paix à travers à l’accord du 06 février.
Il a affirmé que face à ces défis, les médias en général ont une responsabilité sociale qui consiste à contribuer au maintien et au renforcement de la paix et de la cohésion sociale. Car, selon le Comité pour l’aliénation de la discrimination raciale, les messages de haine proviennent le plus souvent, des groupes de personnes et sont relayés à travers les médias audiovisuels, la presse écrite, orale ou au sein de l’espace public par écrit ou par le biais des Médias électroniques, notamment les réseaux sociaux, transformés de plus en une tribune par excellence » de toutes formes de déviances ».
M José Richard POUABI, Président du Haut Conseil de Communication ajoute que la compagne pour la prévention de l’incitation à la haine et à la violence est organisée à l’intention de toutes les couches de la société et, surtout de la presse qui constitue un « partenaire de premier plan en raison du rôle non négligeable qu’elle joue en tant que pilier essentiel au fonctionnement de la démocratie. Cette responsabilité de la presse dans la prévention de l’incitation à la haine et à la violence est inscrite dans la mission du régulateur de médias qui est le Haut conseil de communication.
M. POUAMBI constate que les médias centrafricains sont devenus les « propagateurs par excellence des messages de haine avec son apothéose la violence et des maux qui dérogent à la responsabilité sociale du journaliste ».
Il a fait savoir que son institution a reçu de nombreuses plaintes, dénonçant des publications « tendancieuses appelant à la haine et à la violence » par voie de la presse et aussi la prolifération des contenus haineux sur les réseaux sociaux.
Enfin, M. Richard POUABI a rappelé au Président de la République que l’ordonnance, relative à la liberté de Communication en Centrafrique, l’unique arsenal juridique qui encadre les médias, est obsolète. Cette ordonnance, dit-il, contient des « vides juridiques qui ne donnent pas les coudées franches » au Haut Conseil de la Communication d’assurer pleinement sa mission constitutionnelle, qui est celle de protéger les citoyens et les institutions de la République contre « l’utilisation abusive de la liberté de la presse par certains journalistes véreux qui, confondent la liberté de la presse à la liberté de vilipender, la liberté d’injurier , la liberté de s’immiscer dans la vie privée de leurs compatriotes ».
Aussi, a-t-il, relevé que cette ordonnance n’a pas prévu de sanction pour des délits commis par la presse en ligne, par la simple raison que ladite ordonnance est antérieure à la « révolution exponentielle des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ». C’est pourquoi, poursuit-il, le HCC a les yeux tournés vers le gouvernement pour l’examen de l’avant-projet de la loi sur la liberté de la communication et son adoption par l’Assemblée Nationale pour permettre la régulation des médias.