François Bozizé est sorti de son silence. Dans une longue adresse à la nation, l'ancien président centrafricain est revenu sur son départ, et a livré sa lecture de la situation socio-économique et politique centrafricaine, tout en dessinant ses projets politiques. Une lettre datée du 10 décembre, deux ans après l'émergence de la Seleka qui a abouti à la prise du pouvoir en mars 2013 par les désormais ex-rebelles.Pour François Bozizé, la prise du pouvoir par la Seleka en mars 2013 a mis un coup d'arrêt à plusieurs projets majeurs de développement du pays qui, affirme-t-il, étaient sur le point d’aboutir. Selon l'ancien président, la production de coton s'apprêtait à battre des records. Le pétrole de la Vakaga était sur le point d'être exploité. Les négociations avec Areva « étaient en cours » pour « l’exploitation de l'uranium de Bakouma ». Idem pour l'exploitation industrielle de l'or de Ndassima dans le sud du pays.
Sur le plan sécuritaire, François Bozizé dénonce « le caractère inopérant de l'accord de cessation des hostilités », signé à Brazzaville en juillet. Il se dit par ailleurs, dans cette adresse faite au peuple centrafricain, en faveur de la cour criminelle spéciale. Mais l'ancien président a surtout un agenda politique. Il entend bien prendre part au dialogue intercentrafricain, explique Bertin Béa, secrétaire général du KNK, le parti fondé par Bozizé : « Pour résoudre la question centrafricaine aujourd’hui, il faut bien impliquer tous les acteurs nécessaires. Nous ne pensons pas seulement au président Bozizé, mais nous pensons notamment Djotodia et que sais-je encore. »
Ce retour vise-t-il a prendre date en vue de la présidentielle prévue l'été prochain ? « Le président Bozizé n’a pas perdu ses droits civiques ni politiques, rappelle le leader du KNK. Il est le président fondateur du KNK et c’est le candidat le mieux placé au sein du KNK pour être notre représentant pour les futures élections présidentielles. »
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