Centrafrique : « La République centrafricaine n’est pas préparée à affronter une propagation de l’épidémie d’Ebola », selon Docteur Pierre Somse, ministre de la santé.
Publié le dimanche 28 juillet 2019 | RJDH Centrafrique
BANGUI --- Pays frontalier à la République Démocratique du Congo, actuellement ébranlé par Ebola, la Centrafrique est aujourd’hui sous le coup d’une menace imminente de propagation de cette maladie. C’est cette inquiétude qu’avait exprimée le Ministre de la santé, Docteur Pierre Somse, le jeudi 25 juillet lors du lancement officiel du Plan de contingence pour la prévention de la maladie à virus Ebola en République Centrafricaine.
Les défis sont colossaux pour les autorités centrafricaines, même si elles affichent leur volonté à prévenir ou contenir la maladie à virus Ebola qui sévit depuis plus d’un an en République Démocratique du Congo. La RCA, voisin du Congo Démocratique, fait partie des zones considérées à haut risque du fait de la proximité, des déplacements importants de populations dans les pays frontaliers et du contexte.
Les raisons de cette inquiétude, selon le ministre de la Santé, Pierre Somse, se fonde sur « les échanges économiques et humaines incessantes entre les deux nations pourront être le facteur de propagation de la maladie jusqu’à la République centrafricaine. En revanche, la République centrafricaine n’est pas du tout en position de confronter à une propagation de l’épidémie d’Ebola », s’est-il inquiété lors de lancement du plan de contingence d’Ebola, le jeudi 25 juillet.
Après plusieurs années de crise, le pays est marqué par des défis considérables dû aux faiblesses structurelles. « Certains défis relèvent de la faiblesse du système de santé, aux difficultés d’accès à certaines zones, à l’insuffisance en ressources humaines qualifiées sur la question Ebola, à l’état des routes et à l’insécurité », a relevé le Ministre de la Santé, Docteur Pierre Somse.
Face à cette menace réelle, les autorités centrafricaines ont mis en place un dispositif d’alerte avec environ 400 agents formés pour manipuler ce système d’alerte. Nonobstant ces initiatives, le système d’alerte présente encore des défaillances techniques. Sur ce, le représentant de l’OMS, Séverin Von Xylander a réagi face à cette défaillance. « Je pense qu’il y a trois faiblesses qu’il faut améliorer c’est-à-dire le contrôle de la prévention de l’infection. Je pense aussi aux contrôles aux points d’entrée qui avait été mis en place l’année dernière, il y a eu un certain relâchement au niveau des points de contrôle mais il y aussi problème aux points de passage des frontières non officiels. Et on a aussi, je pense, un problème de ressources.»
« La République centrafricaine doit mettre en œuvre un dispositif complexe avec un système de santé sous-financé. Il est temps que le monde entier prenne connaissance et redouble d’efforts. Nous devons travailler ensemble de manière solidaire avec le Congo Démocratique pour mettre fin à cette épidémie et mettre en place un meilleur système de santé », a rappelé le Représentant de l’OMS.
Ainsi, une somme de 22 millions de dollars est nécessaire pour établir le plan de prévention contre l’épidémie d’Ebola qui a déjà provoqué la mort de milliers de personnes en République démocratique du Congo.
En insistant sur les acquis et les défis, Pierre Somse a aussi plaidé pour que le Plan de contingence puisse bénéficier de l’adhésion des partenaires nationaux et internationaux et surtout pour un financement accru permettant de mettre en œuvre de façon efficiente les activités qui y sont inscrites.
Ce Plan d’un coût de plus de 21 millions USD prend en compte entre autres les activités de la Surveillance, de traitement, de WASH, de la communication de et de l’engagement communautaire.