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Centrafrique : La situation humanitaire reste complexe

Publié le jeudi 1 aout 2019  |  Autre presse
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BANGUI, Centrafrique - La situation humanitaire en République Centrafricaine, malgré la signature de l’Accord politique pour la Paix, demeure encore une préoccupation majeure et très complexe dans des zones enclavées et sous contrôles des groupes armés. Tel est le cri d’alarme de la coordonnatrice humanitaire en Centrafrique, Denise Brown qui vient d’achever une tournée dans le sud-est et le nord-est du pays. Le conflit armé entre les différents factions a certes diminué, tout en cédant ainsi la place au banditisme et à la criminalité, a constaté Denise Brown.

L’état des lieux à Zemio au sud-est laisse à désirer. Le quotidien des déplacés internes est difficile du fait de l’enclavement de la ville : hausse exorbitante des prix de produits de première nécessité - l’hôpital ne fonctionne pas bien avec une rupture des médicaments– pas de médecin à l’hôpital. La faible présence des agences des Nations Unies et des ONG humanitaires ne permet pas de répondre efficacement à une situation d’urgence.

A Zémio, il y a une forte présence des déplacés internes regroupés dans un camp. Ces personnes en détresse ont tout perdu – leur mode de vie a changé. La coordonnatrice humanitaire rassure sur des dispositions d’urgence à prendre avec le gouvernement centrafricain pour venir en aide à ces milliers de personnes déplacées et appuyer l’hôpital à travers une ONG médicale qui est sur le terrain.

Malgré ces actions humanitaires pour sauver des vies à Zémio, des groupes armés ne cessent d’influencer par des rackets et enlèvements.

La situation à Zemio n’est qu’un exemple parmi tant d’autres – Plus de 2 millions de personnes dans les régions du Sud-Est ont besoin d’une assistance quotidienne pour vivre. Actuellement en Centrafrique, il y a plus de 600.000 personnes qui vivent dans les camps de déplacés. Il faut noter par ailleurs que dans d’autres villes telles que Birao et Ndélé au Nord-Est, les populations ont dépassé le besoin pour l’aide humanitaire, ces populations attendent une aide qui doit les pousser vers le développement communautaire.

« Le travail fait par les humanitaires est dangereux » précise Denise Brown. En 2019, 130 incidents ont affectés le personnel humanitaire, trois humanitaires ont été tués. Les cambriolages et braquages violents ont blessé deux fois plus d’humanitaires comparé au premier semestre 2018, témoignant une augmentation du niveau de violence.

Les femmes et les enfants sont devenus des cibles du conflit. Les femmes sont victimes de multiples cas de violences sexuelles. Il est temps de dénoncer cela et de mettre fin à cette pratique indigne.

« Que les groupes armés laissent les humanitaires travailler librement pour le bien-être des populations », a lancé Denise Brown. L’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation signé le 6 février 2019 à Bangui entre le gouvernement – les groupes armés et la communauté internationale doit être respecté par les signataires, principalement les groupes armés. Toute initiative enclenchée pour la vulgarisation de l’Accord doit tenir compte du peuple, en d’autres termes il s’agira de mettre le peuple au centre de toutes les discussions.

43% des fonds sont mobilisés dans le cadre du plan de réponse humanitaire 2019. Les besoins sont énormes et urgents. Sur 430 millions de dollars requis, seulement 185 millions de financement ont été reçus soit un déficit de 244 millions de dollars.

Au regard du tableau sombre, la coordonnatrice humanitaire plaide toujours pour réponse humanitaire d’urgence en Centrafrique : « Ce n’est pas maintenant qu’il faut abandonner le peuple centrafricain ».
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