Le Premier-ministre Firmin Ngrébada s’est entretenu, lundi 5 août à Bangui, avec le syndicat autonome de la police centrafricaine suite aux requêtes envoyées au gouvernement, en présence du ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité publique, Henri Wanzet Linguissara, et du directeur général de la police centrafricaine, Isaac Zokoué, a constaté sur place un journaliste de l’ACAP.
Cet échange s’articule autour de cinq points de revendication formulés par le syndicat autonome de la police centrafricaine, entre autres : La non prise en charge des effets financiers d’avancement ; la situation des menues recettes de la police centrafricaine ; le recrutement et l’intégration dans différents corps de la police ; la frustration due à la promotion à tire exceptionnel et normal dans les différents grades de la police centrafricaine et enfin l’attribution du marché de production des documents sécurisés à la société El madina.
Au cours de cet échange, M. Firmin Ngrébada a souligné que le retard accusé dans l’effectivité des effets financiers prévus par la loi portant statut spécial de la police centrafricaine est lié à la situation aussi bien technique que sociopolitique et économique du pays. Toutefois des dispositions techniques seront prises pour satisfaire cette préoccupation qui, selon lui, est légitime.
Un comité interministériel composé du ministère de l’Intérieur, des finances et du syndicat autonome de la police centrafricaine sera mis en place pour faire des réflexions et des propositions au gouvernement dans le sens de l’effectivité des effets financiers pour donner effet à la loi portant statut de la police centrafricaine, a-t-il promis.
En ce qui concerne les menues-recettes de la police centrafricaine, le Premier-ministre a déploré que depuis 18 mois le régisseur de la police centrafricaine n’a effectué aucun versement au trésor public.
« J’instruis le ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité publique à faire reverser systématiquement les menues recettes au régisseur à charge pour lui permettre d’appliquer la clé de répartition conformément au texte en vigueur et de me faire dans un bref délai un rapport financier détaillé», a-t-il affirmé.
S’agissant du 3ème point sur l’intégration, le chef du gouvernement a fait savoir que les opérations de recrutement sont souvent organisées par des experts qui travaillent en partenariat avec le gouvernement pour faire monter en puissance les forces de défense et de sécurité.
Au sujet de la promotion à titre exceptionnel ou normal dans les différents grades de la police centrafricaine, le gouvernement est en train de travailler d’arrache-pied sur le rapport de la commission d’avancement qui statue sur chaque dossier en vue de la notation de la hiérarchie. L’avancement doit profiter à tous car il s’agit là du plan de carrière de chaque fonctionnaire et agent de l’Etat qui aspire à la promotion, a-t-il indiqué, ajoutant que la nomination relève de l’appréciation de l’opportunité de la mesure à prendre par une autorité compétente et que cela ne doit pas constituer un sujet de frustration ou de perte de confiance vis-à-vis de la hiérarchie.
L’attribution du marché de production des documents sécurisés à la société Al Madina pour la confection des passeports, cartes d’identité, carte de séjour pour l’édition est faite conformément aux textes en vigueur et la problématique demeure celle du montant de l’émission de carte d’identité qui est passé de 4 500 à 15 000 F.CFA, a précisé M. Firmin Ngrébada, demandant que cette entreprise justifie les raisons de cette augmentation avant d’y voir clair.
Cet échange est lié à la grogne visible des gardiens de la paix qui ont exigé au mois de juillet dernier leur intégration dans la fonction publique.
Notons que la demande de l’effectivité des effets financiers d’avancement est induite par la loi N°008. 016 du 20 mai 2008 portant statut spécial de la police centrafricaine.