L’Énergie centrafricaine (ENERCA), l’unique entreprise publique de production, de transport et de distribution de l’électricité en République centrafricaine est depuis quelque temps la cible de ses abonnés qui la soupçonne de pratique douteuse, mafieuse et peu orthodoxe en matière de facturation résidentielle.
Selon les éléments de l’enquête menée par CNC à Bangui, parmi les 500 abonnés de cette société nationale de l’électricité (ÉNERCA) interrogés par notre équipe, près de 90% la soupçonnent de fraude sur la facturation qu’ils reçoivent.
Comment ?
En examinant plus d’une centaine des factures émises par l’ÉNERCA, notre équipe a pu constater que plus de la moitié des abonnés, malgré la présence de compteur, sont facturés d’une manière forfaitaire et non sur la base de leur consommation mensuelle. Ceci dit, la société n’a pas besoin de relever les compteurs avant de produire ses factures. Et ce, sans l’accord préalable des intéressés et d’une manière continue depuis des années.
Cette pratique permet à l’ÉNERCA, selon notre calcul, de faire beaucoup d’argent sur le dos de ses abonnés en sachant pertinemment que dans la capitale Bangui, chaque arrondissement a droit à moins de 8 heures d’électricité à faible intensité par jour.
Pour les ménages qui ont des compteurs et qui utilisent l’électricité pour éclairer seulement leur domicile, une facture forfaitaire leur semble injuste, voire de l’arnaque pure et simple selon un abonné contacté par CNC.
Par conte, d’autres abonnés expliquent à CNC que parfois, l’ÉNERCA, au lieu de passer relever leur compteur et leur ramener des factures de leur consommation exacte, préfère attendre plusieurs mois pour passer. Entre temps, elle émet des factures sur des bases des forfaits que ses agents passent déposer. Et en déposant, ces agents effectuent les relevés des compteurs afin de ramener deux semaines après une autre facture plus salée. Le comble de tout, moins d’une semaine plus tard, elle envoie ses agents pour venir couper , sans avis de passage, le câble électrique de l’abonné pour non-paiement des factures. Une véritable pratique mafieuse, un vol selon les victimes qui ne comprennent pas comment fonctionne ladite société.
Alors que certains abonnés continuent de se plaindre de la fraude à la facturation de l’ÉNERCA, d’autres constatent sur leurs factures des montants forfaitaires répétitifs qui ne reposent sur aucune base de consommation des intéressés.
Malheureusement ce qui est dur dans tout ça, selon les victimes, l’ÉNERCA n’accepte pas une quelconque contestation avant le paiement de cette facture litigieuse. Ceci dit, « LA CONTESTATION N’EMPÊCHE PAS LE PAIEMENT », dixit l’ÉNERCA dans toutes les factures émises.
En tout cas, les Centrafricains se demandent si cette société d’État est en train de devenir un nid des faussaires de la République.