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Scandale du mercure dans les mines d’or centrafricaines

Publié le mardi 13 aout 2019  |  dw.com
Mine
© Autre presse par DR
Mine d`or centrafricaine
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Le Front uni pour la défense de la Nation continue de dénoncer l'attribution de contrats d'exploitation des mines à des entreprises chinoises dans le pays qui polluent l'un des plus importants fleuves du pays

Selon le mouvement "É ZINGO BIANI", qui signifie le Front uni pour la défense de la nation, les permis d'exploitation des mines d'or attribués aux entreprises chinoises étaient des contrats d'exploitation artisanale et semi-mécanisée.

Mis en place par la société civile, le Front accuse les autorités d'avoir ainsi fermé les yeux sur la surexploitation des mines d'or avec l'utilisation de produits toxiques contenant une concentration de mercure quatre à vingt-six fois supérieure à sa valeur admissible dans les eaux de la rivière Ouham. C'est ce qu'explique Gervais Lakosso, coordonnateur du groupe de travail de la société civile au centre du mouvement E Zingo Biani.

"D'abord, les conditions d'attribution des permis d'exploitation ne sont pas orthodoxes. Ensuite, les Chinois ont procédé à une exploitation industrielle non respectueuse de l'environnement. Ils ont non seulement utilisé des produits toxiques très dangereux pour la population et pour l'environnement, mais ils ont surtout détruit l'environnement en utilisant des engins lourds pour racler le fond de l'eau. C'est une véritable catastrophe écologique qui est en cours en ce moment dans deux préfectures du pays."

Mal gouvernance et corruption

Le Front de la société civile accuse par ailleurs le gouvernement de Bangui de corruption, en complicité avec des entreprises étrangères qui pillent les ressources du pays au détriment des populations. Le mouvement a organisé mi-juin son premier meeting à Bangui.

Un rassemblement dispersé par les forces de l’ordre alors que sur les réseaux sociaux, les organisateurs ont été menacés par des éléments se réclamant proches du pouvoir, nous explique le blogueur Rosmon Zokoue.

"Il y a eu quelques appels à la haine sur les réseaux sociaux contre les membre de la société civile. Ces appels venaient des proches du pouvoir et de certains jeunes qui se sont autoproclamés Les Requins de Bangui."

Réaction du gouvernement

Des informations démenties par les autorités de Bangui, qui accusent les organisations de la société civile d'avoir refusé la main tendue du pouvoir, explique Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement.

"La société civile a envoyé un mémorandum au Premier ministre qui a dit qu'il reviendrait vers eux dès qu'il aurait fini de lire le document. Quand le Premier ministre est revenu vers la société civile par une invitation écrite, ils ont refusé de s'y rendre, prétextant que leur réunion précédente avait été interdite par le gouvernement. Ce qui n'a jamais été le cas. Nous l'avons prouvé."

Faux, rétorque le Front uni pour la défense de la nation. Celui-ci a fixé un ultimatum au gouvernement de Bangui - jusqu'à mercredi, 14 août, le lendemain du 59ème anniversaire de l'indépendance du pays - pour débarrasser la République centrafricaine des entreprises étrangères qui, selon le Front, pillent les ressources du pays en complicité avec le pouvoir à Bangui.

Le Front uni pour la défense de la Nation regroupe pour la plupart des sceptiques de l’Accord de Khartoum. Ceux-ci soupçonnent le régime de Bangui d’être de collusion avec les groupes armés à des fins électoralistes. Les détracteurs du Front reprochent à ses membres le rôle ambigu que joue de la société civile dans un regroupemement dont sont membres certains partis politiques de l'oppostion. Gervais Lakosso, coordonnateur de la société civile, ne voit lui aucune incompatibilité dans ce rapprochement.
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