BANGUI , Du vent dans les voiles pour Emile GROS-RAIMOND NAKOMBO, le maire de Bangui nommé par décret. Une originalité centrafricaine, où les premiers magistrats des villes ne sont pas élus, mais nommés à discrétion du pouvoir en place.
Une particularité qui aura des conséquences sur les malheurs actuels du Maire.
Hier à l’Hôtel Ledger Plazza de Bangui, le premier congrès des femmes élues locales (maires) d’Afrique (REFELA) et de Centrafrique qu’il présidait, ne lui aura été que d’une piètre consolation.
Emile voit de gros ennuis se pointer à l’horizon sur sa tête.
Le responsable de ses derniers embêtements, un certain Henri Wanzet-Linguissara, ministre de l’intérieur. Pourtant de son bord politique.
QUE LUI REPROCHE L’AGITÉ WANZET-LINGUISSARA ?
Rien de moins que des malversations financières et des détournements de fonds.
Selon le ministre qui aurait demandé un rapport sur l’affaire, sur plus de 2 milliards F CFA de recettes perçues par la mairie, seulement 13 millions auraient été investis en faveur de la population, soit simplement 0,6% de l’ensemble du montant. Où est passé le reste ?
Un rapport publié la semaine dernière qui a fait l’effet d’une bombe.
WANZET-LINGUISSARA, ministre de tutelle de NAKOMBO avait rejeté le compte administratif de la Mairie de Bangui.
Et n’en restant pas là, il a confié le sort du maire dans les mains des inspections générales d’Etat et des Finances. Car pour lui, il y a “des malversations à grande échelle.”
TOUADERA BOTTE EN TOUCHE
Enfermé dans un mutisme, ou filtrant sa communication, le maire se refuse à tout commentaire, estimant que ces accusations n’étaient que des contre-vérités inventées par WANZET-LINGUISSARA.
Se sentant lâché par son clan politique, il promet de s’exprimer d’avantage sur le dossier, après avoir rencontré Faustin TOUADERA.
Seul problème, Faustin n’est pas vraiment pressé de le rencontrer.
Dans le clan NAKOMBO, on n’hésite pas à parler de complot par jalousie et haine de WANZET-LINGUISSARA contre le maire. Rappelant au passage comment ce dernier avait manœuvré auprès de Faustin pour faire éjecter Jean-Serge BOKASSA de son poste et lui succéder, comme par hasard.
Pour un fonctionnaire de la mairie : “ce type n’est qu’un comploteur. il ne sait faire que ça.”
CENTRAFRIQUE, HAUSSE DES DÉTOURNEMENTS DE FONDS
Cette affaire tombe mal. Dans un contexte très nauséabond, ou selon de nombreux magistrats, l’administration publique centrafricaine serait gangrenée dans tous ses secteurs par des actes de corruption et de détournements de fonds. A tel point que la Haute Autorité à la Bonne Gouvernance a dû début août les dénoncer et promettre des actions judiciaires.