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Discours de son excellence, le professeur Faustin Archange Touadera, président de la république, chef de l’État

Publié le jeudi 22 aout 2019  |  Présidence
Célébration
© Autre presse par DR
Célébration de la journée nationale de l’arbre 2019 a Pissa
Le discours de son excellence, le professeur faustin archange touadera, président de la république, chef de l’état . Lors dela célébration de la journée nationale de l’arbre 2019 a Pissa
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A L’OCCASION DE LA CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE NATIONALE DE L’ARBRE 2019 A PISSA

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

Honorables Députés ;

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions Diplomatiques et Représentants des Organisations Internationales ;

Monsieur le Préfet de la LOBAYE ;

Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Commune de PISSA ;

Population de la Préfecture de la LOBAYE ;

Distingués Invités ;

Mesdames et Messieurs,

Je suis particulièrement ravi de présider personnellement ce jour, 21 août 2019, la célébration de la Journée Nationale de l’Arbre, édition 2019.

Je voudrais tout d’abord exprimer ma gratitude à l’endroit de toute la population de la LOBAYE en général et celle de la Commune de PISSA en particulier, pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé.

Votre présence massive à cette cérémonie témoigne de votre volonté d’accompagner les pouvoirs publics dans la mise en œuvre de la politique de conservation de la biodiversité, de la lutte contre la déforestation et le dérèglement climatique.

Mesdames et Messieurs ;

Nous sommes réunis ce jour, dans cette belle commune de PISSA, pour célébrer la 35ème Journée Nationale de l’Arbre sous le thème : « Arbre, solution aux effets du changement climatique ».

Le changement climatique qui menace actuellement la survie de l’espèce humaine est le résultat d’une course effrénée des nations pour l’exploitation des ressources naturelles afin de répondre aux impératifs de développement socio-économique.

Cette surexploitation des ressources naturelles a conduit à un grand déséquilibre sur la terre au point que l’humanité toute entière fait face aujourd’hui au déboisement, à la dégradation des forêts, des terres et du dérèglement climatique.
Partout dans le monde, la canicule, des vagues de chaleur extrêmes, des incendies de forêt, des tempêtes et des inondations sèment la dévastation et la mort.

Les pays les moins avancés, comme le nôtre, sont ceux qui souffrent le plus, mais le changement climatique affecte toutes les nations, directement et indirectement.
En effet, la République Centrafricaine n’est pas épargnée par les effets du changement climatique qui est un phénomène universel, dans un monde globalisé où les actions des uns ont des répercussions plus ou moins sur les autres.

Les principaux facteurs qui provoquent le changement climatique dans notre pays sont le déboisement, le système de production et d’exploitation agricole avec les pratiques rurales actuelles consistant à incinérer ou rejeter dans la nature des résidus, les sous-produits agricoles et les sous-produits de transformation, les cultures sur brûlis, les feux de forêts, la prédominance des bois comme source d’énergie culinaire et autres sources rurales de productions de Gaz à effet de serre.

Les équilibres séculaires entre l’homme et la nature semblent aujourd’hui bouleversés : le changement climatique s’emballe sous l’influence de quantités critiques de gaz à effet de serre, la biodiversité diminue à un taux jamais égalé auparavant, les populations rurales de notre pays ont de plus en plus de mal à se nourrir et à trouver un cadre de vie adapté.

Le défi qui nous attend est de pouvoir garantir à nos populations, en commençant par celles qui vivent en milieu rural, des conditions de vie décente, tout en veillant à ne pas hypothéquer le bien-être des générations futures par une surexploitation des ressources naturelles.

En effet, les arbres absorbent du carbone, principalement pendant leur phase de croissance, le stockent ensuite toute leur vie avant de le rejeter après leur mort lorsqu’ils se décomposent ou sont brulés. Le carbone rejeté à la mort d’un arbre est compensé par celui absorbé par la croissance d’un nouvel arbre.

Ainsi, mes chers Compatriotes, les forêts rendent de nombreux services environnementaux qui sont indispensables au bien-être de l’homme, à la sécurité alimentaire, à la réduction de la pauvreté et aux moyens de subsistance.

De par leur richesse floristique et faunique, ces forêts procurent des biens et services divers aux Etats de la sous-région en général et à la République Centrafricaine en particulier, aux populations locales et à la communauté internationale.

Les produits issus des forêts sont des sources de revenus et d’emplois importants, participant ainsi au développement économique du pays.

Devant les nombreuses menaces auxquelles sont exposées nos forêts, j’ai instruis les Ministres chargés des Forêts et de l’Environnement de concevoir et mettre en œuvre des politiques de développement durable à la fois cohérentes, intégrées et compatibles avec les capacités de production et de régénération des ressources forestières.

D’ores et déjà, je dois rappeler que pour relever ces défis, le Gouvernement, avec l’appui de nos partenaires dont je salue la proaction, a élaboré un cadre de priorisation qui est le Plan de Relèvement et de Consolidation de la Paix en Centrafrique, le RCPCA.

La gestion des ressources forestières de notre pays est prise en compte dans le pilier 3 du RCPCA qui vise à « Assurer le relèvement économique et la relance des secteurs productifs ».

C’est pourquoi, il est inadmissible d’assister aujourd’hui à une montée en puissance de l’exploitation illégale du bois dans les préfectures de l’Ombella M’poko et la Lobaye, dont les produits inondent les marchés de la capitale Bangui.

Ces sciages artisanaux illégaux, souvent anarchiques, sont des produits de mauvaise qualité qui, non seulement ne garantissent pas la réalisation des œuvres durables, mais également ne valorisent pas nos bois exportés dans la sous-région.

Le manque à gagner est important pour l’Etat mais également pour la population car ces exploitants illégaux ne se soucient pas de la gestion durable des ressources forestières et ne payent rien dans la caisse de l’Etat en termes de redevance forestières.

Or, ces ressources forestières doivent être reversées aux communes forestières pour l’exécution des œuvres socio-communautaires au profit de leurs collectivités en vue d’un développement à la base, socle du développement national d’un pays.

C’est pourquoi, j’invite les autorités locales et les populations des Préfectures de l’Ombella Mpoko et de la Lobaye à soutenir les actions menées par le Ministère en charge des Forêts dans la lutte contre cette criminalité forestière et environnementale.

Distingués invités ;
Mesdames et Messieurs ;

Je dois souligner que grâce aux appuis de nos partenaires techniques et financiers, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de nos contributions nationales déterminées lors de la signature de l’Accord de Paris sur le Climat en 2015, les programmes suivants sont en chantier :
• la fourniture de l’eau potable afin de réduire la vulnérabilité rurale et urbaine au changement climatique;

• la promotion de petits barrages hydroélectriques pour un meilleur accès aux services énergétiques modernes;
• le programme de réhabilitation et de renforcement de la résilience des systèmes de bassin du lac Tchad exécuté dans les préfectures de l’Ouham et de l’Ouham-Pendé ;

• le programme intégré d’adaptation pour lutter contre les effets du changement climatique sur la production agricole et la sécurité alimentaire exécuté dans les préfectures de la Membéré-Kadéï, de l’Ouham et de la Ouaka;

• le Projet de Restauration des Forêts et Paysages

en appui à la résilience des paysages et des moyens d’existence qui touche Bangui et la zone du Sud-Ouest avec ses 4 préfectures à savoir l’Ombella-M’Poko, la Mambéré-Kadéi, la Lobaye et la Sangha- Mbaéré ;

• l’élaboration de la stratégie nationale REDD+ et du Cadre d’investissement du secteur forestier ;

• le programme de développement régional du Sud-Ouest ;

• Le projet de gouvernance des ressources naturelles.

En dépit de ces luttes menées contre les effets du changement climatique, je ne me lasse point de répéter que la lutte contre la déforestation sous toutes ses formes doit être intensifiée par toutes les couches de la population centrafricaine.

Il est aujourd’hui reconnu que la déforestation contribue de façon extrêmement importante au réchauffement climatique. Elle est à l’origine de nombreux problèmes écologiques, comme les glissements de terrains ou les inondations.

La désertification, la surexploitation des ressources naturelles, la démographie galopante et un mode de consommation non durable sont encore aggravés par le changement climatique.

Cette situation nous invite tous à agir dans le sens de la responsabilité environnementale et de la conciliation entre les activités du développement humain et le respect de l’environnement

C’est pourquoi les actions de reboisement que nous menons depuis plusieurs décennies sont salutaires pour la sauvegarde de cet important héritage qui est le massif forestier centrafricain en particulier et celui du Bassin du Congo en général.

Dans cette optique, j’instruis le Ministre des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche et celui des Finances et du Budget de tout mettre en œuvre pour favoriser la plantation d’au moins Trois Millions d’arbres pendant la célébration de la Journée Nationale de l’Arbre, édition 2020, sur toute l’étendue du territoire, avec l’appui technique et financier du Fonds de Développement Forestier et du Fonds Mondial pour l’Environnement.

- Mes Chers Compatriotes ;

Je saisis cette occasion pour rappeler notre responsabilité de transmettre aux générations futures un patrimoine naturel relativement intact pour la survie, car elles ont, aussi bien que nous, droit à un environnement sain où il fait bon vivre.

C’est dire que face aux nouveaux défis émergents liés entre autres à la préservation des ressources biologiques, à la valorisation des biens et services environnementaux, à la régulation et la stabilisation du climat mondial et d’émergence de l’économie verte, la République Centrafricaine et ses partenaires techniques et financiers vont devoir redoubler d’efforts pour lever les entraves sur la voie de la gestion durable des forêts.

J’instruis donc les Ministres chargés des Forêts et de l’Environnement, à inciter et encourager, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique forestière et environnementale du pays, les initiatives locales en matière de plantation d’arbre et de protection de l’environnement.

J’exhorte chaque communauté urbaine ou rurale à développer une foresterie, à avoir une vision à moyen et long termes de construction de villes vertes, écologiques et durables. Cela passe, de mon point de vue, par des activités de reboisement auxquelles j’associe les écoles, les collèges, les lycées et les Universités.

J’engage surtout la jeunesse centrafricaine à mener ce combat de veille, car il y va de son avenir et de la survie des générations présentes et futures. L’arbre, je dois l’affirmer, est un espace de vie.

En terminant mon propos, j’engage les autorités administratives locales et traditionnelles à assurer la protection des arbres que nous plantons aujourd’hui à PISSA, contre les effets néfastes des feux de brousse et des abattages sauvages.

Je vous exhorte tous, Hommes, Femmes et Enfants, aujourd’hui, désormais et tous les jours, à planter un arbre.

Je vous remercie.
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