La présidente de la Transition invite cette juridiction internationale à enquêter sur les crimes et atrocités commis dans son pays.
En séjour à New York aux Etats-Unis, dans le cadre des assises de la 13e assemblée générale des Etats-parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI), Catherine Samba Panza a, à nouveau, interpelé cette juridiction internationale sur les crimes et autres atrocités commis pendant la crise dans son pays. En réponse à une requête des autorités centrafricaines en mai dernier, la CPI a ouvert une enquête en septembre dernier sur ces crimes. Mme Samba Panza reconnaît tout de même que cette décision a ravivé l'espoir d'une justice dans l'esprit de certains Centrafricains, tout en faisant comprendre aux auteurs de ces abominations qu'ils ne seront jamais à l'abri des poursuites. Raison pour laquelle la présidente de la Transition reste convaincue que le retour à la paix et à une véritable réconciliation passe nécessairement par une justice équitable. «Si nous voulons œuvrer pour obtenir une paix et une réconciliation durable entre tous les Centrafricains, nous ne pouvons fermer les yeux sur ces crimes. Pour sceller la réconciliation et rétablir durablement la paix en Centrafrique, il faut que la justice soit rendue aux victimes, dans un pays dont les fondations se sont écroulées et où la justice a jusque-là disparu», assure-t-elle.
Dressant un état des lieux de la situation, la présidente de la Transition parle de la plus grande crise de l’histoire de la Centrafrique. «Depuis août 2012 au moins, la République centrafricaine est profondément ébranlée par l'une des crises les plus graves de son histoire récente. Je parle ici d'un conflit armé dans lequel les atrocités et les crimes les plus odieux ont été commis», souligne-t-elle. Au chapitre de ces exactions, elle cite pêle-mêle : «des viols, d’autres formes de violences sexuelles et à caractère sexiste» avec pour principales cibles les femmes et les enfants. Dans un communiqué publié lundi dernier à New York, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) mentionne que sur 2,3 millions d’enfants touchés par la crise en Centrafrique, 10 000 enfants auraient été enrôlés par des groupes armés et plus de 430 autres tués et mutilés l’année dernière.