CONVENTION REPUBLICAINE POUR LE PROGRES SOCIAL (CRPS)
JUSTICE-PAIX-DEVELOPPEMENT
RENTREE POLITIQUE 2014-2015
ALLOCUTION DU PRESIDENT DU DIRECTOIRE POLITIQUE PROVISOIRE
Me NICOLAS TIANGAYE
( 13 décembre 2014 )
Distingués invités;
Républicaines et républicains;
Mesdames et messieurs
Je souhaite la bienvenue à nos illustres invités dont la présence en ces lieux, malgré leurs multiples occupations, rehausse de manière éclatante cette cérémonie. Qu'ils acceptent ici l'hommage de notre sincère reconnaissance pour leur bienveillante sollicitude.
Je salue ceux des militants de provinces qui, malgré l'insécurité régnante encore dans les différentes contrées de notre pays ont fait le déplacement, témoignant ainsi leur indéfectible attachement aux idéaux de notre formation politique. En mon nom et en celui de tous les membres du Directoire Politique Provisoire, qu'ils reçoivent nos félicitations républicaines.
Comment ne pas évoquer le soutien constant et sans faille de nos frères de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition (AFDT) aux côtés desquels nous menons le même combat pour l'avènement d'une société démocratique débarrassée de tout relent de violences inutiles. Cette rentée politique est aussi la leur.
A vous tous chers républicains, j'adresse mes salutations militantes à l'occasion de cette rencontre qui éclairera d'un jour nouveau notre vision sur l'avenir de notre pays actuellement dans la tourmente et qui fait douter plus d'un.
C'est le moment de porter un regard sur le fonctionnement du parti, de faire notre critique et notre autocritique sans complaisance pour baliser le chemin des luttes à venir. Mais c'est aussi une opportunité pour nous prononcer sur les défis majeurs que notre pays doit relever ici et maintenant pour sa propre survie.
Distingués invités;
Chers républicaines et républicains;
Mesdames et messieurs;
AU PLAN ORGANISATIONNEL
Si notre parti a vu le jour le 24 mai 2008, il avait participé aux élections législatives de 2011 et n'avait pas présenté de candidat à l'élection présidentielle. Ces élections entachées de fraudes massives et sans précédent dans l'histoire de notre pays avaient été considérées comme "sujettes à caution" par les observateurs internationaux.
Face à l'ampleur des fraudes, la Convention Républicaine pour le Progrès Social, avec l'Alliance pour la Solidarité et le développement (ASD), le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) et le Candidat indépendant Ange Félix Patassé, avait formé le Front pour l'Annulation et la Reprise des Elections de 2011 (FARE 2011).
Le FARE 2011 avait contesté la légitimité des institutions issues desdites élections et avait fixé comme objectif stratégique leur annulation.
Face à cette crise institutionnelle, et sur la suggestion de l'Ancien Président Sénégalais Abdou DIOUF, alors Secrétaire Général de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le Président Tchadien Idriss DEBY ITNO avait effectué au mois de mai 2012 une mission de bons offices à Bangui en compagnie de l'Ancien Président burundais Pierre BUYOYA, Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l'OIF.
Ces hautes personnalité avaient vivement recommandé au Président François BOZIZE de faire une ouverture politique envers l'opposition démocratique. Son refus avait conduit à l'impasse politique.
Le FARE 2011 dans l'intérêt de la lutte avait accepté l'élargissement de la base politique de l'opposition démocratique afin d'atteindre une masse critique sans laquelle le combat serait voué à l'échec. C'est dans ces conditions que sera né le Collectif des partis et associations politiques membres de l'opposition démocratique au régime du Président BOZIZE et regroupant 9 formations politiques:
- L'Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP)
- L'Alliance pour la Solidarité et le Développement (ASD)
- La Convention Républicaine pour le Progrès Social (CRPS)
- L'Association Politique LONDÖ
- Le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC)
- Le Mouvement démocratique pour la Renaissance et l'Evolution de Centrafrique (MDREC)
- Le Parti Africain pour une Transformation Radicale et l'Indépendance des Etats (PATRIE)
- Le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC)
- L'Union Démocratique du Peuple pour le Progrès (UDPP).
C'est dans cette atmosphère politiquement tendue que la coalition SELEKA avait lancé son offensive contre les Forces Armées Centrafricaines (FACA) le 10 décembre 2012 à N'délé.
En l'espace de quelques jours seulement, cette coalition hétéroclite était arrivée à Damara après avoir parcouru plus de 600 Km sans rencontrer de résistance et en commettant sur son passage des crimes abominables: massacres à grande échelle, viols, incendies volontaires, pillages, destructions d'édifices publics et privés etc... Cette progression fut d'une rapidité sans précédent dans l'histoire des rébellions.
Face à la gravité de la situation, les Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) se réunissent le 21 décembre 2012 à N'Djamena au Tchad et tiennent le 1er Sommet Extraordinaire qui décide de fixer une "ligne rouge" à ne pas franchir à DAMARA, d'appeler à la cessation immédiate des hostilités et à l'ouverture de négociations à Libreville entre les belligérants élargie à l'opposition.
Le 11 janvier 2013, se tient le 2ème Sommet Extraordinaire des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEEAC à Libreville au Gabon à laquelle l'opposition démocratique était conviée.
Ainsi était signé l'accord politique de Libreville le 11 Janvier 2013 afin de mettre un terme à la crise. C'est cet accord qui avait mis en place un Gouvernement d'Union Nationale qui devait être dirigé par un Premier Ministre issu de l'opposition démocratique. Celle-ci avait porté son choix sur ma modeste personne. Malheureusement les violations répétées de cet accord par le Président BOZIZE avait servi de prétexte à la coalition SELEKA pour s'emparer du pouvoir.
Le processus de transition qui avait suivi la prise de pouvoir par la SELEKA n'avait pas laissé indifférent le parti qui, aux côtés de ses partenaires avait décidé de créer le 4 janvier 2014 l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Transition (AFDT) dont l'objectif principal est de soutenir ledit processus afin d'aller à des élections crédibles et transparentes en 2015.
Pendant cette période, le Directoire Politique Provisoire et les structures du Parti ont vu leurs activités baisser d'intensité. Cette faiblesse doit être rapidement corrigée.
Si la direction du parti a été récemment remaniée dans l'optique de procéder au remplacement de ceux des membres décédés: Pierre NGUISSSABORO, Jean-Christophe N'GREKAMBA, Aimé-Bernard SEREMALET, Francis-Albert OUAKANGA ou des membres défaillants, les organes de base sont en phase de restructuration aussi bien à Bangui que dans les provinces.
C'est ici l'occasion de saluer la mémoire de nos militants disparus ainsi que de celle de nos milliers de compatriotes arrachés à l'affection de leur famille par la barbarie des SELEKA et ANTI-BALAKA. J'invite respectueusement l'assistance à se lever et à observer une minute de silence en leur souvenir.
Le parti doit œuvrer pour la réconciliation nationale, la paix et l'unité de notre pays. Il doit se préparer aussi aux futures échéances électorales. Les fédérations choisiront les candidats à travers des primaires pour les élections législatives. Le Congrès qui se tiendra en mars 2015 investira son candidat à l'élection présidentielle.
Je voudrais profiter de cette opportunité pour informer mes compatriotes dont certains se perdent en conjectures inutiles sur la question de mon inéligibilité, que je ne suis plus concerné par cette restriction depuis le 14 janvier 2014, date de la remise de ma démission à Bangui à l'Autorité Nationale compétente, c'est à dire au Président du Conseil National de Transition. Pour leur gouverne, je les renvoie à la lecture de l'article 104 alinéa 2 de la Charte Constitutionnelle de Transition qui dispose: "Le Premier Ministre reste en place jusqu'à la nomination de son successeur par le futur Président élu démocratiquement".
N'étant plus en fonction depuis le 14 janvier 2014, je suis légalement délié de cette obligation qui ne pèse désormais que sur le Premier Ministre qui assumera cette charge lors des élections de 2015.
Mais il est de mon devoir de lever l'équivoque sur les mensonges et les affabulations répandues sur le Parti , sur son Président ainsi que sur nos partenaires de l'AFDT.
On prétend que c'est le Président du MLPC Martin ZIGUELE et moi qui avions amené les SELEKA à Bangui.
Ceux qui colportent ces ragots sont incapables de dire à quel moment, à quel endroit, et comment, c'est à dire par quels moyens nous avons amené les SELEKA à Bangui. Or le peuple veut des réponses claires à ces trois questions pourtant très simples: où? Quand? Comment?
En tout état de cause, le soutien à une rébellion se matérialise sous 3 formes:
1/ Le financement;
2/ La fourniture d'armes;
3/ Le recrutement des combattants.
Nous attendons toujours que nos détracteurs présentent au peuple centrafricain qui n'est pas dupe, les preuves que Martin ZIGUELE et moi, avions financé les SELEKA, fourni des armes et recruté des hommes pour cette coalition rebelle.
Nous avions vu les responsables de la coalition SELEKA pour la première fois le 11 janvier 2013 à Libreville au sommet de la CEEAC. Personne ne peut prouver le contraire.
Aucune rébellion armée au monde ne demande l'avis ou l'autorisation des partis politiques dont elle n'a pas le soutien pour déclencher une lutte armée.
L'histoire récente des rébellions antérieures dans notre pays constitue la meilleure illustration.
Nos détracteurs prétendent que nous avions soutenu les SELEKA à leur arrivée à Bangui.
Nous disons que notre plateforme politique avait condamné cette prise de pouvoir par des voies non constitutionnelles. Au demeurant, à l'arrivée des SELEKA au pouvoir, certains partis politiques avaient organisé au vu et au su de tout le monde une marche de soutien au profit de cette coalition. Nos partis avaient refusé de participer à cette marche. Le problème, c'est que tout le monde aujourd'hui devient amnésique et personne ne parle de ceux qui avaient organisé et participé à cette marche de soutien et qui occupent actuellement des positions de premier plan dans certaines institutions de la Transition. La raison est simple : diaboliser au maximum par le mensonge Nicolas TIANGAYE et Martin ZIGUELE pour des motifs qui n'ont rien à voir avec les intérêts de nos populations.
Certains affirment que nous avions collaboré avec eux pour diriger le pays
Qu'est-ce qu'on entend par collaboration? Cela traduit une méconnaissance du processus politique de la Transition. La clé de voûte de la transition est sans conteste l'accord politique de Libreville du 11 janvier 2013 qui consacre une gestion consensuelle et inclusive du pouvoir comme schéma de sortie de crise. Après la chute de François BOZIZE, d'autres actes fondateurs de la transition étaient venus renforcer cet accord: la Déclaration de N'Djamena du 18 avril 2013 et la Charte Constitutionnelle de Transition du 18 juillet 2013 ; d'où la mise en place d'un Gouvernement d'Union Nationale de Transition et après la chute de François BOZIZE, d'un Conseil National de Transition regroupant toutes les forces politiques et sociales du pays y compris les partis de l'ancienne majorité présidentielle dont le KNK de François BOZIZE. La diaspora n'avait pas été oubliée.
Outre les injures, invectives et récriminations malveillantes, nos adversaires ne présentent pas d'autres schémas alternatifs de sortie de crise.
Retenez que contrairement aux supputations distillées ça et là, sur les 135 membres que compte le Conseil National de Transition (CNT), mon Parti la CRPS n'a qu'un seul représentant. Il en est de même du MLPC de Martin ZIGUELE. Et le KNK a deux conseillers nationaux.
Tous les conseillers nationaux ont participé à l'élection de Michel DJOTODIA comme Chef de l'Etat par acclamation, en violation flagrante de l'article 50 alinéa 4 de la Charte Constitutionnelle de transition qui impose le vote à bulletin secret lorsqu'il s'agit d'élections de personnes.
Tous les segments de la société centrafricaine ont été représentés dans toutes les institutions de la transition. Si c'est cela la collaboration, alors tout le monde a été collaborateur des SELEKA.
On me reproche de ne pas avoir dénoncé les exactions de la coalition SELEKA
Un proverbe chinois dit que si quelqu'un ne veut pas voir un éléphant, il suffit de ne pas le regarder. Non seulement j'avais condamné les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis par les SELEKA, mais mieux, j'avais encore envisagé des actions contre eux:
1/ J'étais la première personnalité politique à avoir demandé publiquement et officiellement le désarmement forcé de la coalition SELEKA le 15 mai 2013 devant le Conseil de Sécurité des Nations-Unies c'est à dire un mois et vingt deux jours seulement après sa prise de pouvoir. Non seulement cette initiative salvatrice prise pour mettre un terme aux souffrances de notre peuple n'avait pas reçu de soutien, mais j'avais été vilipendé et traité d'irresponsable par certaines personnalités politiques sans que cela n'émeuve personne.
Alors que le pays n'avait ni armée, ni gendarmerie, ni police pour protéger nos populations qui étaient massacrées, martyrisées, pillées, humiliées, comment des responsables politiques pouvaient-ils s'opposer à l'intervention des forces internationales comme seule alternative pour porter secours à leurs frères et sœurs égorgés, leurs pères et mères assassinés, leurs femmes et filles violées? C'est à ceux-là que notre peuple doit poser la question suivante: pourquoi étiez-vous contre le désarmement de la coalition SELEKA?
2/ J'avais également demandé aux Nations Unies la création de commissions d'enquête pour que les auteurs des crimes contre nos populations civiles soient poursuivis et jugés. Deux commissions d'enquête onusiennes sont à pied d'œuvre actuellement. Je me réjouis de ce que tôt ou tard, ces criminels répondront de leurs actes devant la justice.
3/ Les menaces de mort proférées à mon encontre par les " généraux" SELEKA à la Section des recherches et d'investigations (SRI) où je m'étais rendu le 3 décembre 2013 à la demande de Michel DJOTODIA et dont les images avaient été largement diffusées sur les chaines de télévision françaises, l'attaque et le pillage par eux de ma résidence le 5 décembre 2013 alors que j’étais en mission à Paris ainsi que la torture et l'assassinat de mes gardes de corps au Camp de Roux les 5 et 13 décembre 2013, ôtent toute crédibilité aux accusations fantaisistes sur ma prétendue complicité avec la coalition SELEKA.
Mes adversaires me reprochent de n'avoir pas démissionné
Là-dessus, une mise au point s'impose. D'abord je ne suis pas un aventurier qui cherche un poste ou susceptible de s'y accrocher puisqu'en mai 1996 déjà, j'avais décliné le poste de Premier Ministre que m’avait proposé le Président PATASSE. A l'époque, j'étais Bâtonnier de l'ordre des Avocats et Président de la Ligue Centrafricaine des Droits de l'Homme dont j'étais le fondateur. Ensuite, je n'étais pas un Premier Ministre nommé discrétionnairement par François BOZIZE et Michel DJOTODIA et donc révocable ad nutum, c'est à dire à tout moment puisque ma nomination tirait sa source et sa légitimité dans l'accord politique du 11 janvier 2013 de Libreville qui avait concédé ce poste à l'opposition démocratique dont j'étais le coordonnateur.
Ceci dit, ma démission n'aurait pas changé le rapport de forces au plan politique puisque ce serait un membre de l'ancienne opposition démocratique qui m'aurait remplacé et qui se heurterait à la même hostilité de la coalition SELEKA.
Enfin, pourquoi mes détracteurs n'avaient pas demandé la démission de Michel DJ0TODIA puisque les exactions sur nos paisibles populations étaient commises par les SELEKA dont il était le chef et non par une milice du Premier Ministre? En réalité l'argument de ma démission faisait objectivement le jeu de la coalition SELEKA en vue de la monopolisation de tout l'espace politique par cette dernière.
Je ne suis plus Premier Ministre depuis janvier 2014, est-ce que les exactions sont finies et les problèmes du pays réglés?
Je pense que nous devons nous serrer les coudes afin de relever ensemble les défis qui mettent en péril l'existence même de notre pays. Quels sont-ils?
AU PLAN SECURITAIRE
La République Centrafricaine, confrontée à la crise la plus aiguë de son histoire est paradoxalement le seul pays au monde qui n'a pas de force de défense et de sécurité disposant d'une capacité opérationnelle pour faire face aux agressions intérieures et extérieures.
C'est le lieu ici de saluer les forces internationales sans l'intervention desquelles, le pays aurait connu une implosion. Je veux citer la FOMAC devenue la MISCA et ensuite la MINUSCA, ainsi que la Force SANGARIS et l'EUFOR. Je m'incline devant le sacrifice de leurs soldats tombés pour la paix en Centrafrique. Nous avons à l'égard de ces pays frères et amis une dette éternelle de reconnaissance, un devoir inoubliable de gratitude.
Si le défi sécuritaire n'est pas correctement réglé, il est à craindre que les autres aspects de la crise ne puissent trouver leur épilogue.
Le désarmement des forces négatives, à savoir les SELEKA et les ANTI-BALAKA est un pré requis pour la stabilisation de la situation sécuritaire. C'est pourquoi, tout en louant les efforts de la communauté internationale, nous appelons à une approche et à une lecture plus cohérentes des résolutions des Nations Unies qui placent le mandat des casques bleus sous le chapitre 7 de la Charte. Nous pensons que certaines situations requièrent l'usage de la force par les soldats de la paix.
La CRPS considère que "les mesures de confiances" signées de manière exclusive par les Commandants de la Force SANGARIS et de la FOMAC sont inopposables aux autorités centrafricaines, outre le fait qu'elles sont de surcroit inadaptées à la situation sécuritaire actuelle. Seules les résolutions du Conseil de Sécurité répondent aux exigences de stabilisation du pays.
Nous soutenons l'initiative du Chef de l'Etat de la Transition qui a envisagé la création d'une unité d'intervention rapide dont les contours seront examinés avec l'aide de nos partenaires extérieurs.
Le forum de réconciliation nationale de Bangui
Nous adhérons à la tenue de ce forum à condition qu'elle soit précédée d'un dialogue à la base dans les 16 préfectures du pays afin que les populations qui ont souffert dans leur chair puissent donner l'orientation qui convient.
Nous pensons qu'il doit être inclusif et impliquer la participation de tous les acteurs de la crise et de toutes les forces politiques et sociales du pays. Autrement dit, il s'agira d'un forum sans exclusive.
Nous invitons les autorités de la Transition de tout mettre en œuvre avec l'appui de nos partenaires extérieurs afin que la Radio Centrafrique et les autres radios privées aient une couverture nationale avant , pendant et après ce forum pour une meilleure assimilation par nos populations des messages de paix, de pardon et de réconciliation.
La CRPS estime que ce forum ne doit pas porter atteinte à la stabilité et l'intangibilité des institutions de la Transition. Elle ne doit pas non plus déboucher sur une loi l'amnistie au profit des auteurs des crimes abominables dont notre peuple a souffert, lesquels doivent répondre de leurs actes devant la justice nationale et internationale.
Le processus électoral
La prolongation de 06 mois de la Transition jusqu'en Août 2015 est conforme à la Charte Constitutionnelle de Transition, les élections ne pouvant se tenir comme prévu en février 2015. Toutefois cette décision prise par la communauté internationale sans concertation avec la classe politique accrédite la thèse de la marginalisation de cette dernière.
La CRPS opte pour la nécessité de surseoir à la biométrie et au couplage des élections présidentielle et législatives pour les élections de 2015 exclusivement.
La CRPS réitère avec force que sans le désarmement des forces négatives, les élections feront courir à notre pays le risque en amont d'une perturbation du processus électoral et en aval d'une déstabilisation des institutions issues du suffrage universel d'une part et d'autre part de la consécration définitive de la partition.
Ce danger est d'autant plus perceptible aujourd'hui que les forces négatives ont la prétention de se muer en partis politiques tout en gardant leurs armes.
La CRPS s'étonne du silence des autorités sur la création de partis politiques par des bandes armées. Elle rappelle que l'ordonnance du 02 juin 2005 relative aux partis politiques et au statut de l'opposition en République Centrafricaine dispose en son article 9 qu' " aucun parti politique ou groupement politique ne doit...-disposer d'une organisation militaire, paramilitaire, d'une milice ou de mercenaires".
La CRPS s'opposera fermement à l'agrément de ces pseudo-partis par l'administration.
Pour terminer, la CRPS considère que deux périls majeurs guettent notre pays: son implosion et sa partition. Au delà de la classe politique, ce sont toutes les forces vives de la nation qui doivent, par un sursaut patriotique former cette union sacrée dictée par l'instinct de survie pour éviter que notre pays ne sombre définitivement dans l'abîme. Au regard des périls qui nous guettent, nous ne devons voir que l'intérêt supérieur de la nation si nous voulons être les dignes héritiers de Barthélémy BOGANDA, d'illustre mémoire.
C'est pourquoi la CRPS place sa rentrée politique sous le tryptique " JUSTICE-PAIX-DEVELOPPEMENT" qui est sa propre devise.
Cette devise est tout un programme. Et sans avoir la prétention d'être une vision prophétique, c'est aussi une source féconde de réflexion au regard du drame que connait notre pays. Quel développement au service des plus démunis sans la paix? Peut-il y avoir de paix quand les injustices sont criardes?
Distingués invités
Républicaines, républicains
Mesdames et messieurs
La Convention Républicaine Pour le Progrès Social vous invite très respectueusement et très humblement à partager avec elle cette réflexion.
Je vous remercie.