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Centrafrique: pourquoi la traque contre Abbas Sidiki et le démantèlement de ses positions dans les sous-préfectures de Koui, Bouar et Baboua par Minusca-Portugal?

Publié le mardi 1 octobre 2019  |  letsunami.net
Abass
© Autre presse par DR
Abass Sidiki , responsable du groupe Retour Réclamation Réhabilitation (3R)
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Les forces spéciales portugaises de la Mission onusienne de paix en Centrafrique (MINUSCA) ont entrepris les jeudi 26 et vendredi 27 septembre dernier, une action militaire contre le 3R d’Abbas Sidiki, le mercenaire peul camerounais dont les éléments ont pion sur rue et contrôlent le triangle Koui-Bocaranga-Ngaoundaye. Objectifs: Démanteler les multiples barrières illégales érigées par Sidiki et ses hommes, confiner les éléments de 3R exclusivement à Koui en vue de faciliter le processus DDRR et la libre circulation des personnes et des biens dans cette région du Yadé, mettre fin aux velléités d’expansion du 3R dans les préfectures voisines de la Nana-Mambéré et de la Mambéré-Kadéï, mettre fin au recrutement d’enfants-soldats et rebelles pour grossir les rangs de 3R tel que cela continue de se faire dans la zone sous contrôle de ce groupe armé en violation des pertinentes dispositions de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine (APPR-RCA) du 06 février 2019. Le succès de l’opération ayant entraîné la fuite-marathon de Sidiki dans la brousse et la débandade générale de ses éléments, salué par tous les Centrafricains épris de paix et de justice, a donné lieu à des récupérations et tentatives de récupération politique pour faire croire que c’est l’appel du président du parti MLPC et député de la circonscription de Bocaranga 2, Martin Ziguélé, qui serait entendu par la MINUSCA, et donc faire comme si c’est Ziguélé qui aurait influencé la MINUSCA pour mener cette opération anti-3R. Apparemment, le but de ces gesticulations politiciennes, malheureuses, boiteuses, erronées et bassement électoralistes, est de positionner Ziguélé comme le sauveur de cette partie de la RCA. Les gens qui pensent ainsi et le disent à haute voix se trompent d’analyse et manquent de repères. Décryptage.
Je ne pense pas que ce soit à cause du plaidoyer d’un seul individu que la décision de la croisade militaire pour « discipliner » Sidiki et ses éléments qui ont pion sur rue à Koui, Ngaoundaye et Bocaranga a été prise. Sauf à se mettre dans la perspective de la stratégie/propagande politicienne (mais foncièrement erronée) ou mauvaise foi congénitale, il faudrait convoquer simplement l’histoire et les faits pour comprendre que plusieurs raisons justifient l’action des forces spéciales portugaises contre Sidiki. Je les énumère un peu en désordre et de manière non exhaustive.
LES RAISONS D’UNE CROISADE DE « DISCIPLINEMENT »
1) Il s’agit d’abord des recommandations du Forum national de Bangui de mai 2015 qui exigeaient entre autres que les groupes armés qui ne respectent pas le peuple et les lois de la république soient mis hors d’état de nuire, militairement et judiciairement; le peuple centrafricain n’a de cesse de demander au président Faustin-Archange Touadéra ce qu’il a fait desdites recommandations qui émanent réellement du peuple par rapport à son fameux Accord de Khartoum. On décode;
2) Les démarches faites par les populations, les notables locaux et les leaders des organisations à assise communautaire (OAC) auprès du préfet de l’Ouham-Pendé en tant que premier dépositaire de l’autorité politique, administrative et sécuritaire de la zone, ainsi qu’auprès de la MINUSCA et des missions gouvernementales ou internationales de passage dans l’UP, n’étaient autre chose que des demandes et plaidoyers pour l’arrestation ou l’assassinat par la voie des armes de Sidiki et ses hommes (je pèse bien les mots);
3) Les multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la République centrafricaine, donnent expressément mandat à la MINUSCA de réduire les capacités de nuisance des groupes armés, de protéger les populations civiles et de faciliter la libre circulation des personnes et des biens;
4) La démarche des députés de l’Ouham-Pendé et de la Nana-Mambéré en 2017 auprès de Sidiki qu’ils ont rencontré dans sa tanière de Koui. En présence du préfet de l’Ouham-Pendé, de quelques sous-préfets et des représentants de la MINUSCA, les élus du peuple avaient clairement engagé la responsabilité pénale personnelle et individuelle de Sidiki par rapport aux crimes et exactions dont sont auteurs ses hommes à Paoua, Koui, Bocaranga, Ngaoundaye, Niem Yélowa, Bouar et Bésson, et l’avaient fermement ordonné de cesser les exactions sur les populations civiles, de lever les barrières illégales, et de faciliter la libre circulation des personnes et des biens. Faute de quoi, il répondrait personnellement de ses actes devant la justice et sera tenu personnellement responsable de tous les crimes et délits qui surgiront après cette rencontre;
5) L’Accord de Khartoum/Bangui n’a non plus laissé aucune chance aux groupes armés de continuer de faire ce qu’ils faisaient auparavant. Malheureusement, les crimes de Paoua et Bohong dont sont auteurs, co-auteurs et complices Sidiki et ses hommes étaient DE TROP. Les réactions d’indignation, de condamnation et d’appel à l’arrestation de Sidiki ont fusé de partout. A propos et sauf erreur de ma part, c’est la plateforme politique E ZINGO BIANI qui a été la première organisation nationale à exiger du gouvernement et de la MINUSCA l’arrestation de Sidiki et non des menus fretins qu’il avait livrés. L’arrestation de Sidiki, le limogeage de tous les représentants des groupes armés dans le gouvernement et les autres institutions de la République, font partie des 12 REVENDICATIONS CITOYENNES de E ZINGO BIANI remises au gouvernement et à la MINUSCA, depuis juin 2019, soit bien longtemps avant la réaction de certains leaders des partis politiques et associations de la mangeoirité présidentielle qui ne datent que de ce mois de septembre. Il faut savoir rendre à César ce qui est à lui;
6) La CPS s’était autosaisie de l’affaire des crimes commis par Sidiki et ses hommes à Paoua et Bocaranga dont Bohong fait partie, avant que le parquet général de Bangui saisi du dossier par le parquet de Bouar, s’en décharge pour transférer le même dossier avec les éléments de preuves à la CPS. Je vois plutôt la main de la CPS derrière l’action militaire en cours à Koui;
7) Le 24 août dernier lors de la réunion d’évaluation de l’état de mise en œuvre de l’Accord du 06 février, Mankeur Ndiaye, Représentant spécial du Secrétaire général de ONU et chef de la MINUSCA, a été clair et menaçant à l’égard des groupes armés: LEURS FRASQUES NE SERONT PLUS TOLÉRÉES! Les médias privés ont mis cela en musique et y ont fait leur affaire au point de mettre mal à l’aise la MINUSCA lors de ses traditionnelles conférences de presse hebdomadaires (chaque mercredi). La pression des médias y a donc joué un rôle déterminant;
8) Le pouvoir de Bangui et la MINUSCA ont très mal gobé la démission de Sidiki de ses fonctions de ministre Conseiller à la Primature, surtout que plusieurs missions de médiation accompagnées de grosses enveloppes de liasses de billets de banques n’ont pu convaincre le mercenaire peul camerounais de changer d’avis. Du coup, Sidiki devenait dangereux et de plus en plus encombrant pour qui on sait, au nom de la vieille idée politique selon laquelle: « OU TU ES AVEC NOUS, OU TU N’ES PAS AVEC NOUS ». Allons-y comprendre le reste;
9) Le dossier Sidiki devenant de plus en plus épais et le comportement des 3R n’étant pas de nature à favoriser le retour de la paix et surtout la tenue des élections de 2020 qui tiennent tant à cœur le pouvoir de Bangui, il urgeait de NEUTRALISER LE MAUVAIS ALLIÉ. Surtout, si l’on veut gagner quelques voix dans cette zone sidikisée le moment venu;
10) Le contingent portugais de la MINUSCA a été désigné pour mener cette opération à la demande insistante de certains médias et associations privés centrafricains dont je tais le nom, qui ont saisi le Secrétaire général des Nations unies sans passer par son représentant à Bangui, pour lui demander de prendre ses responsabilités, sur la base d’informations concordantes faisant état de ce que DES POPULATIONS CENTRAFRICAINES ÉTAIENT EN TRAIN DE S’ORGANISER POUR TUER LES SOLDATS ET FONCTIONNAIRES CIVILES DE LA MINUSCA Á CAUSE DE L’ATTITUDE ON NE PEU TROP COMPLAISANTE DE LADITE MISSION ONUSIENNE VIS-Á-VIS DES GROUPES ARMÉS. Ils ont également souhaité que les opérations d’arrestation ou de neutralisation des éléments des groupes armés soient confiées exclusivement aux forces spéciales portugaises qui font du bon boulot par rapport aux autres. Cet appel a été entendu. Il y a des choses que nous faisons sans publicité, par rapport à certains qui font de la publicité dans la duplicité.
Voilà, à mon humble avis, les raisons aussi bien politiques que juridico-judiciaires qui justifient l’action militaire contre Sidiki et ses multiples bases dans le triangle infernal Koui-Bouar-Baboua qu’il a transformé en patrimoine personnel. Et bien entendu, SI LA MINUSCA SE RETROUVAIT EN FACE DE SIDIKI, ELLE L’ARRÊTAIT PUREMENT ET SIMPLEMENT POUR LE METTRE Á LA DISPOSITION DE LA JUSTICE. On le voit, ce n’est donc pas un individu, fut-il leader politique ou député de Bocaranga, qui a influencé l’action de la MINUSCA contre Sidiki.
DE L’EXEMPLARITÉ DU CONTINGENT PORTUGAIS DE LA MINUSCA
Le contingent portugais de la MINUSCA est le seul actuellement, après ceux des 2 Congo arbitrairement « renvoyés », à faire comprendre aux groupes armés qu’ils n’ont pas le monopole de la force et aucune place dans la République. Ils ont démontré plusieurs fois qu’ils ne sont pas venus en Centrafrique pour pactiser ou s’amuser avec des bandits, mais plutôt pour les écraser et les faire disparaître afin que l’autorité de l’Etat soit rétablie.
C’est grâce à eux que Bambari avait échappé à l’invasion des groupes armés les 09 et 10 janvier dernier, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation (JMA) qui, finalement, n’a pu être célébrée. SI TOUS LES CONTINGENTS MILITAIRES DE LA MINUSCA SE COMPORTAIENT COMME CES PORTUGAIS, LA RÉCRÉATION SERAIT TERMINÉE ET LA PAIX RESTAURÉE DEPUIS LONGTEMPS EN RCA.
Il est donc erroné et malsain de dire, comme certains, que les Portugais pillent nos ressources par leur seule présence au sein de la MINUSCA. Sans faire l’avocat du diable, les Portugais qui étaient en RCA avant et après les Indépendances étaient réputés des commerçants honnêtes, payant régulièrement leurs impôts et respectant les lois et règlements du pays, par rapport aux Libanais très véreux. Que l’on se rapproche de nos frères Centrafricains nés de pères Portugais (les Ferrera, Pachéco et autres) pour constater comment ils gagnent honnêtement leur vie grâce à leur travail et non à cause de la politique comme les Libanais qui sont tous des bienfaiteurs des chefs d’Etat et partis politiques au pouvoir, et qui se font exonérer de façon criminelle au niveau des douanes et des impôts.
En tout état de cause, Sidiki doit être arrêté comme le pouvoir et la MINUSCA l’ont décidé en ce qui concerne Abdoulaye Miskine. Pas de deux poids deux mesures.
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