L’embargo décrété 02 mois après la prise du pouvoir par les rebelles de la Séléka avait pour objectif d’empêcher les groupes armés de se financer par le commerce des pierres, mais…
Pas une pierre. Pas un carat. Depuis le 23 mai 2013 et sa suspension du processus de Kimberley – un régime de certification de l’origine des diamants bruts –, la République centrafricaine (RCA) n’a officiellement exporté aucun des diamants dont regorgent ses rivières. Un manque à gagner important pour cet Etat en faillite. En 2012, même si la majeure partie des pierres était déjà exportée frauduleusement, près de 372 000 carats sont sortis légalement du pays pour une valeur d’environ 45 millions d’euros.
Aujourd’hui, l’ambassade de France à Bangui plaide pour une levée des sanctions
L’embargo décrété deux mois après la prise du pouvoir par les rebelles musulmans de la Séléka avait pour objectif d’empêcher les groupes armés de se financer par le commerce des pierres, mais cette mesure a fait exploser la contrebande. De quoi inquiéter le Conseil mondial du diamant (CMD), qui, le 30 juin 2014, a menacé de sanctionner tous les contrevenants à cette mesure d’interdiction. Cette déclaration du CMD faisait suite à une perquisition menée deux semaines plus tôt à Anvers, dans les locaux de la société Kardiam.
Des enquêtes sont en cours pour déterminer si des pierres centrafricaines se trouvaient à l’intérieur de «lots mixés» venus de Dubaï. Plusieurs sources au fait de ces trafics expliquent que l’une des techniques utilisées pour «blanchir les gemmes exportées de pays sous embargo consiste à les mélanger avec des pierres d’autres origines.