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Centrafrique : Les déplacés de Kaga-Bandoro se souviennent des victimes d’octobre 2016

Publié le dimanche 13 octobre 2019  |  Corbeau News Centrafrique
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© Autre presse par DR
Une vue des victimes-déplacées de la Basse Kotto dans le 7e arrondissement de Bangui, lors d`une rencontre avec les Affaires sociales sur leur prise en charge, le 17-11-2017
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Bangui (République centrafricaine) | CNC – En souvenir des victimes des violences armées du 12 octobre 2016 sur un site de déplacés à l’évêché de Kaga-Bandoro, trois ans après, les rescapés ont commémoré sobrement et dans la prière l’anniversaire de l’attaque ce samedi 12 octobre 2019.



Souvenir lointain ou oublié pour les uns, mais non les pour les personnes vivant sur les sites des déplacés à Kaga-Bandoro qui ont tenu rappeler au monde le drame qu’ils avaient vécu en octobre 2016, quand les ex-Seleka avaient déclenché une attaque meurtrière sur le site d’accueil de l’évêché de la ville, attaque qui avait fait 40 morts, selon un bilan du bureau des affaires humanitaires de l’ONU à l’époque.

« Que nos parents morts ne soient les oubliés de l’histoire. Que justice soit faite. Nous voulons retrouver notre dignité en retournant vivre chez nous », souhaite une veuve qui avait perdu son mari et ses deux fils dans ces violences.

La MINUSCA a demandé que la commémoration soit faite en différée mais « nous avons refusé. Le 12 octobre 2016, est pour nous un jour inoubliable », témoigne Sylvain, un jeune père de famille.

« Nous espérions qu’avec la signature de l’accord de Khartoum, tout allait s’arranger et nous retournerions vivre chez nous enfin. Mais hélas, il ne se passe pas un jour sans qu’il y ait des cas de braquages, d’assassinats ou d’autres formes de violences commises par les hommes en armes », a-t-il indiqué.

Pour rappel, à la suite de la mort d’un milicien ex-seleka du MPC qui tentait de voler un groupe électrogène, ses camarades de combat ont attaqué le camp de déplacés de l’évêché, dans la nuit de mercredi 12 octobre. Il s’en est suivi des scènes de pillage des maisons individuelles, bâtiments administratifs, bureaux d’ONG, maison de l’évêque et bâtiments de la mission catholique…

« Toutes les ONG avaient suspendu leur activité et les personnels ont été évacuées car, personne n’avait été épargnée par les attaques, les vols et les violences», relate un humanitaire qui se souvient encore de cet épisode. Les dégâts ont été à l’époque considérables comme en témoigne l’état du camp de déplacés de l’évêché : les deux tiers du site avait été incendié.

En célébrant ce jour mémorable, les déplacés ne souhaitent qu’une chose : l’arrestation des auteurs de ce drame.



Cédric Wa-Gomba
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