Cinq ans après l'assassinat de la photojournaliste Camille Lepage en Centrafrique, sa mère, Maryvonne, continue à faire vivre les engagements de sa fille, dont le destin tragique est le sujet d'un film qui sort le 16 octobre.
Quatre minutes après le SMS, le téléphone sonne déjà. Une heure plus tard, on est chez elle. Quand il s'agit de sa fille Camille, Maryvonne Lepage est du genre zélé. Qu'importe que l'on soit un samedi soir, qu'elle ait un tas de linge à repasser et des paquets de formalités en attente. L'avant-première du film Camille, de Boris Lojkine, est prévue trois jours plus tard, le 1er octobre, au multiplexe Pathé d'Angers (avant une sortie en salle le 16 octobre). Elle est un peu anxieuse, mais elle assure.
Le 13 mai 2014, déjà, elle répondait aux médias. À 6 h 25 - elle s'en souvient précisément -, la cellule de crise du Quai d'Orsay lui avait confirmé que le corps retrouvé, la veille, en Centrafrique dans un 4 × 4 par des militaires français était bien celui de Camille. Sa fille de 26 ans avait été fauchée par une rafale lors d'un accrochage entre les anti-balaka qu'elle accompagnait et des rebelles de la Séléka. Dans la minute qui a suivi, défendre la mémoire et le travail de sa fille est devenu une obsession, sa raison d'être. « J'ai joué le jeu des médias. Ce n'est pas vraiment moi qui parlais, c'était Camille », dit-elle l'air songeur.
Association, site Internet, deux livres de photos publiés en cinq ans, 40 000 images laissées par Camille, qu'il faut trier...... suite de l'article sur Autre presse