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Lyon : le discours – bilan des 3 années de la gouvernance de Touadéra aux Centrafricains de la diaspora

Publié le lundi 14 octobre 2019  |  letsunami.net
Discours
© Présidence par DR
Discours de son excellence le professeur Faustin Archange Touadera, président de la république, chef de l’ETAT
LYON, le 10 octobre 2019
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Discours de son Excellence le Professeur Faustin Archange Touadera, President De La République, chef de l’état
À l’occasion de la rencontre avec la diaspora Centrafricaine

LYON (France),

Mes Chers Compatriotes de la Diaspora;
Je voudrais tout d’abord vous saluer chaleureusement et vous remercier d’avoir répondu avec empressement à mon invitation.

J’ai voulu saisir cette opportunité que m’a offerte le Président Emmanuel MACRON de participer, au nom de notre pays, à la 6ème Conférence de reconstitution des ressources du Fonds Mondial de lutte contre le VIH-SIDA, la Tuberculose et le Paludisme, pour vous rencontrer afin de m’enquérir de votre situation et échanger avec vous sur la situation de notre pays.
Je retrouve avec plaisir la belle ville de Lyon, par amour et respects pour mes Compatriotes qui s’y sont installés. Certes, il y a toujours des lignes à faire bouger, des réponses à apporter, mais c’est le patriotisme avant tout qui me conduit à Lyon, au milieu des miens pour échanger, réfléchir ensemble et enregistrer vos propositions de solutions à la crise que traverse notre pays depuis 2012.

Nul n’ignore que les Compatriotes de la diaspora et plus particulièrement ceux résidant à Lyon ont beaucoup contribué à mon élection à la Magistrature suprême de l’Etat.
Je leur dois en plus des remerciements, des réponses à leurs questions sur la situation de notre pays.

Notre pays revient de loin. Nous avons frôlé le pire. J’ai choisi de restaurer la vérité en ne cachant rien de l’état préoccupant dans lequel j’ai pris la destinée de notre pays.
La longue crise militaro-politique de 2012 dont les effets néfastes qui se manifestent encore requièrent la participation de ses filles et fils dans la mise en œuvre du programme de relèvement et de reconstruction en vue de la résolution définitive de cette crise.

Je voudrais indiquer ici que cette crise qui a occasionné de nombreuses pertes en vies humaines, les destructions des édifices publics et privés, les violations massives des droits de l’homme du fait des bandes armées composées en majorité des mercenaires venus du Tchad et du Soudan ; s’inscrit dans des actions de déstabilisation du pays.

La RCA, à cause de sa situation géographique, de pays carrefour entre le Nord du continent africain arabo-musulman et le Sud en majorité chrétienne et animiste a toujours fait l’objet de convoitises géopolitiques, géostratégiques et géoéconomiques à cause de ses énormes potentialités minières, agricoles, forestières, fauniques et hydrauliques.

En effet, notre pays est situé entre deux grands foyers de terrorisme que sont la Corne de l’Afrique à l’Est et le bassin du Lac Tchad à l’Ouest.

Il continue de faire face aux atrocités de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) de Joseph KONY, au phénomène de transhumance armée, à la criminalité transfrontalière, au phénomène de BOKO HARAM dans la région et aux menaces terroristes diverses, car la crise a affaibli l’Etat faisant de notre pays le maillon faible de la sous-région.

En dépit de cette situation, il est à regretter que notre Armée, symbole de la souveraineté, a été placée sous embargo, par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Malheureusement, cette décision onusienne, justifiée par le contexte de l’époque, a été ressentie comme un appel d’air par les groupes armés qui ont utilisé des circuits parallèles pour renforcer leur armement et donc accroître leur capacité de nuisance.

C’est donc avec un plaisir renouvelé que je me présente devant vous, mes Compatriotes de Lyon et ceux venus d’ailleurs, animés d’un esprit de reddition de compte, pour vous présenter brièvement ce qui a pu être fait depuis ma prise de fonction, ce qui se fait actuellement et ce que nous aurons à faire ensemble pour notre pays.
Mais avant tout, je vous prie d’observer une minute de silence en mémoire de tous nos Compatriotes et des soldats de la paix, victimes de la crise que traverse notre cher et beau pays depuis 2012.
Je vous remercie!
Mes très Chers Compatriotes,

En dépit de cette situation sombre brièvement décrite, je dois vous avouer que notre pays est en pleine reconstruction, avec l’appui de la Communauté Internationale et de nos partenaires et amis.
Cette reconstruction témoigne de la mise en œuvre de ma vision traduite en programme de Gouvernement et pour laquelle je me suis engagé le 30 mars 2016 à rebâtir un Centrafrique nouveau, fort, uni, prospère, privilégiant le dialogue, la justice et l’esprit de réconciliation nationale.
Au cours des trois années écoulées de mon mandat, nous avons ensemble, dans l’ordre et la dignité, travaillé pour la poursuite de la marche irréversible vers la paix, la sécurité, la réconciliation nationale, le vivre ensemble, la cohésion sociale, l’assainissement des finances publiques et la relance des secteurs productifs de notre pays.
En poursuivant la mise en œuvre du processus DDRR, je n’ai eu de cesse d’exhorter les groupes armés de renoncer volontairement et consciemment à la violence comme mode de revendication politique et d’adhérer au processus DDRR pour un retour définitif de la paix dans notre pays.
Des stratégies et initiatives ont été élaborées pour la réalisation d’un Programme National de Démobilisation, Désarmement, Réintégration et Rapatriement (PNDDRR).
Le succès du « Grand DDRR » dans la région Ouest sera étendu aux autres régions afin de stabiliser l’ensemble du territoire.

Nous avons mis en place la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères et de Petits Calibres qui est opérationnelle depuis avril 2018.
Mon ambition est de faire de la République Centrafricaine un pays sans armes et tourné résolument vers son développement.

En matière de de Réforme du Secteur de Sécurité (RSS), les capacités opérationnelles en matière de formation, d’équipement et de réhabilitation de certaines infrastructures de nos Forces de Défense et de Sécurité Intérieure ont connu des avancées majeures grâce aux appuis divers des partenaires tels que la France, les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, la Chine, l’Union Européenne à travers l’EUTM.

En ce qui concerne la reconstruction des FACA, j’ai fait doter notre pays pour la première fois d’un Plan National de Défense qui constitue ma vision de notre armée nationale.
Il s’agit d’une feuille de route, d’un projet ambitieux que possède toute armée moderne. Ce Plan National de Défense donne le cap d’une mutation majeure, le passage de l’Armée de projection à une Armée de garnison.

A cet effet, quatre zones de défense, un bataillon de parachutistes et de forces spéciales sont créées, ceci avec le soutien permanent de la mission militaire européenne EUTM-RCA.
Les FACA seront dotées de moyens nécessaires à leur structuration grâce à la loi de programmation militaire pour la période 2019-2023 déjà promulguée.
Le départ à la retraite de 786 militaires, financé par le gouvernement américain, permet aujourd’hui le recrutement de 1023 jeunes citoyens par an, en tenant compte de l’équilibre régional, du concept genre à hauteur de 15% d’effectif féminin.
Plus de 232 ex-combattants ayant adhéré au DDRR ont été incorporés dans les Forces de Défense et de Sécurité après le contrôle puis la formation par l’EUTM, grâce au dialogue que j’ai ouvert avec les Groupes Armés dans le but de permettre à nos populations de vivre dans un pays pacifié.

Le Gouvernement continue à déployer d’importants efforts dans la poursuite des formations par l’EUTM-RCA, par les Experts Russes sur l’emploi des armes en vue du renforcement des capacités opérationnelles de notre Armée.
Partout en Afrique, en Europe, en Chine, plusieurs formations sont en cours d’être dispensées à nos Forces Armées dans divers domaines.
Nos Forces Armées ont pu bénéficier d’un appui substantiel de la part de la Communauté Internationale en équipements non létaux, grâce à une bonne coordination des échanges avec le Comité de sanctions des Nations Unies et ceci dans le cadre de l’appui logistique et de la dotation en équipements aux unités à déployer.
Un accent particulier a été mis sur la question de réhabilitation des infrastructures militaires.
C’est ainsi qu’un financement de plus d’un milliard 250 millions de FCFA a été approuvé en vue de la réhabilitation de la garnison de Bouar et d’autres camps militaires ainsi que la construction des armureries répondant aux normes internationales.
En ce qui concerne l’emploi des forces, plus de 1300 éléments des FACA ont été déployés conjointement avec la MINUSCA dans certaines régions jadis sous l’influence des groupes armés, notamment à Paoua, Bambari, Bouar, Bangassou, Kaga-Bandoro, Alindao, Ndélé, Bria et Birao, pour des missions immédiates de sécurisation sur le terrain, sous le commandement de Commandants de Zones de Défense nommés. Ces efforts vont se poursuivre et s’amplifier.
Malgré les contraintes qui s’imposent à nous, et qui sont essentiellement d’ordre financier, nous avons espoir que notre armée sera rebâtie conformément à l’attente de la population.
Dans le domaine de l’action humanitaire et la réconciliation nationale, la prise en charge des déplacés internes et des réfugiés a été rendue possible grâce aux efforts déployés par le Gouvernement.
En effet, 4 100 réfugiés ont bénéficié de rapatriement facilité et 10 000 retours spontanés ont été enregistrés.

Je vous rappelle avec insistance que s’il y a un combat de chaque instant que nous devons gagner ensemble, c’est celui de la réconciliation nationale.
C’est pour cela que je m’y suis engagé personnellement et je puis vous assurer à nouveau que cette réconciliation nationale est bel et bien en marche.
C’est ainsi que vingt-quatre (24) Comités Locaux de Paix et de Réconciliation ont été mis en place et sont opérationnels dans six (6) régions sur les sept (7) que compte notre pays.
La troisième année de mon mandat a vu naître plusieurs initiatives de paix et de réconciliation. Ce sont ces initiatives couronnées par celle de l’Union Africaine, qui ont abouti à la signature d’un Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation le 6 février 2019 au grand soulagement de tout le monde.
Conformément aux termes de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation du 6 février 2019, j’ai procédé à :
– la création, le 8 février 2019, d’une Commission inclusive chargée d’examiner tous les aspects liés aux évènements tragiques des conflits en République Centrafricaine ;
– la création le 8 février 2019, du mécanisme de mise en œuvre et de suivi de l’Accord ainsi que les organes connexes dont les représentants nommés travaillent aujourd’hui d’arrache-pied ;
– la mise en place le 8 février 2019, du Comité Technique de Sécurité de l’Accord Politique ;
– la mise en place le 1er mars 2019, de la composition des différents organes du Mécanisme de mise en œuvre et de suivi de l’Accord Politique ;
– la formation d’un Gouvernement inclusif et les nominations des représentants des groupes armés aux Cabinets de la Présidence de la République, de la Primature et dans certains Ministères et Institutions de la République.
La mise en œuvre de cet Accord Politique est un grand défi dont je me porte garant de l’application effective et du bon fonctionnement des organes de suivi pour que l’objectif recherché soit atteint.

Tous les espoirs d’une paix possible reposent sur cet Accord Politique sur lequel les leaders des groupes armés signataires s’appuient pour manifester leur désir de renoncer à la violence comme mode de revendication politique. Ils se sont engagés à faire cesser toute existence de groupes armés dans un bref délai.
En ce qui concerne la sécurité intérieure, mon souci est de déployer les effectifs de la Gendarmerie et la Police sur l’ensemble du territoire national afin de renforcer notre dispositif, de mieux contrôler nos frontières dont la porosité rend possible des multiples entrées clandestines et les trafics illicites de tous genres.

Pour atteindre ces objectifs, nous avons, avec l’appui des partenaires, formé 250 Gendarmes, sans oublier que des Officiers et Sous-Officiers suivent actuellement des formations en France, en Chine et dans des Ecoles Militaires Africaines, au Maroc et au Cameroun.
Dans le cadre de la réhabilitation des infrastructures, sept (7) armureries dans les différentes unités ont été réhabilitées sans oublier la dotation en moyens roulants et de communication.
Dans le cadre de l’appui à la restauration de l’autorité de l’Etat, des Gendarmes ont été déployés dans 14 Préfectures sur les 16 que compte le pays.
Nous avons en perspective:
– le recrutement de 1000 jeunes Centrafricains dont 500 pour la Police et 500 pour la Gendarmerie dans le cadre du renforcement des capacités des Forces de Défense et de Sécurité est en cours ;
– la création de deux unités anti-terroristes dont la formation est programmée sur place en Centrafrique et sera assurée par des Experts de la Police Chinoise ;
– la création d’un Commissariat de Sécurité Publique dans le futur arrondissement de la ville de Bangui ;
– la création des Légions de Gendarmerie Mobile Territoriale dans le ressort des Cours d’Appel de Bambari et de Bouar ;
– enfin 80 Policiers et 80 Gendarmes vont faire l’objet très bientôt d’une formation spécialisée en Chine.

S’agissant de la Police Nationale, les efforts déployés par le Gouvernement ont permis la formation de 250 Policiers avec l’appui des Partenaires. D’autres Policiers sont en ce moment en formation en République Démocratique du Congo et en Guinée Equatoriale.
Pour résorber le chômage et en même temps répondre aux besoins en effectif de la Police, nous avons décidé d’intégrer des auxiliaires dans la Police, après une formation complémentaire.
Certains Commissariats tant à Bangui qu’en provinces ont été réhabilités et ont reçu des dotations en moyens roulants et de communication, ce qui va contribuer au renforcement des capacités opérationnelles de notre Police.

En 2018, nous avons redéployé les Policiers à Bangassou, Bocaranga, Bambari, Paoua, Dékoa et ce redéploiement va se poursuivre.
Abordant la question de la justice, je dois vous assurer de ma ferme volonté de lutter contre l’impunité, l’un des maux qui ont rongé notre pays. Avec l’appui de nos partenaires nous avons réhabilité la Chancellerie, le Conseil d’Etat, l’Inspection Générale des Services Judiciaires et 14 tribunaux sur les 24 que comptent les trois Cours d’Appel. La Cour des Comptes a regagné son nouveau siège et celui de la Cour Pénale Spéciale est opérationnel.
Les documents stratégiques tels que la stratégie de réinsertion sociale des détenus en RCA, la politique nationale de santé dans les établissements pénitentiaires, la stratégie de démilitarisation des établissements pénitentiaires de la RCA ont été validés en dépit de la modicité des finances publiques.

En matière de lutte contre l’impunité, outre les audiences ordinaires des Cours et Tribunaux, les Cours d’Appel de Bangui et de Bouar ont tenu des sessions criminelles au cours desquelles plusieurs chefs de guerre ont été condamnés. Un projet de loi portant organisation de l’aide légale est soumis à l’Assemblée Nationale pour permettre aux justiciables démunis d’avoir accès à la justice.
En matière de promotion de la justice traditionnelle, conformément à l’article 11 de l’Accord Politique, j’ai mis en place, le 8 février 2019, la Commission Inclusive chargée d’examiner tous les aspects liés aux évènements tragiques du conflit en RCA, de qualifier et de proposer toute action susceptible d’être prise en matière de justice.
Dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires, nous avons soumis à l’Assemblée Nationale un projet de loi fixant le plafonnement des dommages et intérêts en cas de licenciement abusif.
Sur le plan économique, le Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix (RCPCA) est mis en œuvre depuis 3 ans. Le coût estimé des besoins, lors de la Conférence Internationale de Bruxelles de 2016, s’élevait à 3 milliards 500 millions de dollars américains sur cinq ans.
Le taux actuel de mobilisation de ressources qui est de 76% correspond au financement approuvé de l’ordre de 2 milliards 655 millions de dollars américains dépendant à 90% des ressources extérieures.
Pour cette année 2019, la priorité est la relance de la croissance et l’augmentation des recettes dans les secteurs productifs et commerciaux afin d’améliorer les investissements nationaux en vue d’une meilleure intégration des financements au plan national.
La bonne qualité des outils et des mécanismes de suivi mis en place ont permis d’atteindre un très bon niveau de la disponibilité des ressources financières, avec un taux de décaissement effectif enregistré dépassant 54%, pour la réalisation de plus de 372 programmes et projets actuellement en cours d’exécution sur toute l’étendue du territoire.
Le travail se poursuit en vue de réduire l’impact des principaux goulots d’étranglement afin d’améliorer l’utilisation et l’absorption de ces ressources axées sur les résultats du RCPCA.
L’une des priorités annoncées lors de mon investiture concernant l’assainissement des finances publiques, couvre la mobilisation des ressources financières nécessaires à la reconstruction de notre pays et leur utilisation transparente et efficace.
Pour mobiliser des recettes domestiques, le Gouvernement en dépit de la situation sécuritaire préoccupante dans notre pays, a pris de mesures courageuses qui ont permis de renforcer le recouvrement, la relance rapide des entreprises défaillantes, l’effectivité du paiement différé de la TVA à l’imposition etc.
Nous avons ainsi grâce à ces mesures, enregistré des taux de dépassement, de recouvrement et de réalisation très encourageants. Par exemple, les recettes cash cumulées ont atteint 112,30 milliards FCFA pour un objectif fixé à 104,30 milliards, soit un dépassement de 8 milliards FCFA.
Pour la mobilisation des recettes fiscales, le Gouvernement a réalisé 55,90 milliards sur une prévision annuelle de 50,19 à fin décembre 2018 soit un taux de recouvrement de 111, 38%.
S’agissant des recettes douanières, le Gouvernement a mobilisé à fin décembre 52,80 milliards sur une prévision annuelle de 53,10 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 99,43%.
Cette belle performance est due à l’équipement de l’antenne de Douane de BELOKO, qui permet désormais la déclaration informatisée des importations par les opérateurs économiques, la révision de la structure des prix de pétrole, la rationalisation des redevances et la rationalisation des exonérations.
Pour la mobilisation des recettes au niveau du Trésor, il convient de noter que sur une prévision annuelle de 5,87 milliards, le Gouvernement a réalisé plus de 3,6 milliards, soit un taux de réalisation de 62%.
Cette performance est le résultat de la modification de la loi qui fixe le Cadre Institutionnel et Juridique applicable aux Entreprises et Offices Publics du 13 février 2008, notamment en ce qui concerne la tutelle financière du Ministère des Finances sur les agences avec l’appui du FMI, d’une part et, d’autre part, par la consolidation du compte unique du Trésor par les prélèvements de la parafiscalité opérée par les Offices Publics.
Je mentionne au passage que les prévisions des dépenses à fin décembre 2018 étaient de 161,94 milliards alors que les dépenses réalisées se chiffrent à 132,40 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 81,76%.
A côté des dépenses primaires, les dépenses d’investissement financées sur ressources propres ont atteint 12,38 milliards de FCFA sur une prévision de 16,40 milliards soit un taux d’exécution de 75,51%.
A l’intérieur des dépenses primaires, les dépenses du personnel, c’est-à-dire les salaires ont atteint 58,41 milliards de FCFA, sur une dotation de 60,61 milliards, soit un taux d’exécution de 96,37%.
Les ressources extérieures mobilisées au titre des appuis budgétaires s’élèvent à 59,9 milliards FCFA provenant de la BAD (5,4); de l’Union Européenne (11,8); du FMI (18); de la Banque Mondiale (13,7) et de l’AFD (6).
Pour conclure sur ce volet, je dois préciser que des efforts ont été déployés dans tous les domaines et ont permis de mobiliser des ressources et d’améliorer la gestion des Finances Publiques, permettant ainsi au Gouvernement de répondre aux besoins sociaux de la population.
D’autres réformes dans ce sens ont porté sur la mensualisation des pensions et le numérique.
Le week-end dernier, j’ai lancé le projet de paiement mobile des salaires des fonctionnaires et de numérisation des services des impôts et taxes qui va contribuer, j’en suis persuadé, au relèvement du niveau des recettes domestiques et la qualité des services publics fournis aux usagers.
Je dois vous informer que depuis 2016, notre économie a retrouvé le chemin de la croissance. Le taux du PIB qui était de – 36% est aujourd’hui estimé à 4,3 en 2018 et 5% en 2019 avec une pression fiscale de 10%.

Cependant, cette embellie financière reste tributaire de la situation sécuritaire du pays et de l’évolution galopante des cours du pétrole sur le marché international. Le blocage du seul corridor Bangui/Béloko par le groupe armé de Martin KOUMTAMANDJI dit Abdoulaye MISKINE pendant près d’un mois et visant à asphyxier l’économie nationale, a impacté négativement sur les résultats attendus.

Parlant de mauvais exemple, il faut retenir que tant que l’insécurité continue de sévir dans certaines villes de notre pays, tant qu’il y aura entrave à la libre circulation des personnes et des biens d’un point à l’autre de notre territoire, l’activité économique va souffrir et par conséquent nous enregistrerons des pertes des recettes de l’Etat.
Le Gouvernement n’a ménagé aucun effort pour exécuter convenablement le programme appuyé par la Facilité Elargie du Crédit conclu avec le FMI en juillet 2016. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, nous avons réussi 6 programmes avec le FMI, ce qui offre de meilleures perspectives pour les années à venir.

L’un des volets, non des moindres, est l’activation des secteurs productifs, notamment l’agriculture, les ressources naturelles et les eaux et forêts, l’énergie, les infrastructures, le commerce, les télécommunications et les TIC, la communication et les médias.
Parmi les axes majeurs de la politique de développement économique et social du Gouvernement figure la transformation structurelle de notre économie, à travers l’intensification du programme de réhabilitation, de construction et d’équipement dans les secteurs des routes, du transport, de l’énergie, de l’eau potable, de l’agriculture et de l’élevage.

Le vaste programme de réhabilitation et de construction des routes et ouvrages doit se poursuivre afin de rapprocher nos populations, de faciliter les échanges et d’accroître la compétitivité économique de notre pays.

L’agriculture est l’un des atouts de premiers plans pour la croissance et la résorption du chômage des jeunes. Le Gouvernement, appuyé par les partenaires, poursuit les réformes institutionnelles dans toutes les structures opérationnelles de la politique agricole dont l’ACDA, l’ORCCPA et l’ONMAP.
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