La transition est tellement molle et injuste au point que les centrafricains qui croupissent encore majoritairement dans la pauvreté, ne croyaient plus à un divorce réel entre la présidente Cathérine Samba Panza et les responsables des groupes armés qui ont mis la RCA en coupe réglée depuis le départ forcé du président François Bozizé.Alors que presque tous les dirigeants des rares entreprises juteuses nommés par Djotodia en guise de butin de guerre en dépit de leurs limites intellectuelles avérées pensaient remplir leurs poches et profiter au maximum des avantages que leur offre leurs fonctions jusqu’à la fin de la transition, CSP a décidé de siffler la fin de la récréationLa présidente a frappé contre toute attente le coeur de la séléka en terrassant deux seigneurs et sanguinaires qui bénéficiaient d’une totale impunité et qui vivaient comme des princes.Le mercenaire français Eric Neris et son homologue tchado-canadien Moustapha Saboun respectivement Directeur général de l’ANAC( Agence Nationale de l’Aviation Civile) et de l’ART( Agence de Régulation des Télécommunications) ont été relevés de leurs fonctions par CSP il y’a une dizaine de jours.
Si le motif de leurs limogeages n’est pas officiellement connu, l’exécutif centrafricain reproche à ces derniers leur implication dans l’attaque par la séléka de la délégation ministérielle conduite par le ministre des postes et Télécommunications M. Abdallah kadre à Ndélé dans la préfecture de Bamingui Bangoran qui s’est soldée par trois blessés.
Désigné par CSP ministre résident de cette préfecture, le ministre Kadre effectuait une mission de sensibilisation des habitants en prélude du dialogue inter centrafricain et de l’installation des nouvelles autorités préfectorales. Notons que le Bamingui Bangoran, la Vakaga, la Kémo Ibingui, la Haute Kotto et la Ouaka sont encore sous le contrôle de la nébuleuse séléka.
Autre raisons de ces évictions, l’exécutif reproche à ces usurpateurs leur départ à Brazzaville chez le médiateur Sassou Nguesso sans qu’ils aient une autorisation préalable comme c’est le cas dans un pays normal.
On signale aussi beaucoup de manquements dans l’exercice de leurs fonctions. selon nos informations plusieurs missions effectuées par l’inspection générale des finances et l’inspection générale d’état remettent en cause la gestion de ces entreprises et la capacité du management de leurs dirigeants.
Au niveau de l’ANAC M. Néris qui n’a jamais dirigé un service dans une administration en France avant son bombardement à la tête de l’ANAC ne connaissait pas son travail. Il était assisté par M. Télé un ancien agent de l’ASECNA de triste réputation viré pour malversation. L’ancien DG de l’ANAC par effraction était irrégulier au bureau et passait son temps au luxueux hôtel Ledger plazza où il loue une chambre pour la modique somme de 2millions par mois depuis le départ de Bozizé. Il percevait 3 millions d’émoluments par mois. Centrafrique libre a tenté en vain de savoir si M. Neris faisait partie des dignitaires de la séléka qui ont laissé des ardoises de 6OO millions de FCFA à l’ hôtel, lesquelles l’Etat centrafricain en faillite, ne parvient pas à les apurer.
On raconte que Néris a été tancé un jour par la présidente pour avoir bloqué un avion des Nations Unies et tenté d’ extorquer des sous à leur équipage.
Quant à l’ancien DG de l’ART Moustapha Saboun, ce dernier était le champion des missions secrètes. Ce chef de la Séléka qui est très proche du sanguinaire Nouredine Adam prolongeait systématiquement ses missions à l’étranger au point de susciter parfois les inquiétudes des autorités centrafricaines. Pour sa sécurité il avait quatre garde du corps qui se relayaient en permanence.
Il voyageait en classe affaires ce qui est normal, et percevait 5millions de FCFA par mois.
Selon des sources dignes et connues de l’inspection générale d’état, M. Saboun a attribué des lignes téléphoniques aux sujets qui ne sont pas des autorités centrafricaines. Si la Présidente de la Transition, le président du CNT, le PM ou les ministres bénéficient de la gratuité du téléphone , l’on ne comprend pas pourquoi certains proches de M. Saboun et des ex dignitaires de la Séléka qui ne sont plus en fonction puissent continuer à garder leurs lignes.
Un baobab de la Séléka qui pourrait être le sanguinaire Djotodia qui fréquente assidument les Nganda de Cotonou bénéficierait toujours de la gratuité des lignes payées par l’ART.
Depuis que la séléka est arrivée au pouvoir, l’ART qui a traditionnellement une ligne budgétaire de 10 millions oscille désormais entre 80 et 100 millions par mois suivant les opérateurs. D’après nos informations, l’ART devaient il n’y a pas longtemps plus de 100 millions au titre de consommation téléphonique à Télécel Centrafrique. Que dire des autres sociétés de téléphonie mobile: Orange, de Moov et d’Azur?.
Un audit s’avère nécessaire pour rétablir les comptes de ce bijou enfanté par le président Bozizé , le cas contraire l’ART ira bientôt retrouver la SOCATEL au cimetière de NDRESS,
Nous sommes en Centrafrique le pays de tous les paradoxes.
Wilfried Maurice SEBIRO