Bangui - « Non à la France ! » ; « Mobilisons-nous pour le départ sans condition de la Sangaris » « Nous avons assez de la France » ce sont autant de slogans hostiles à la France que l’on pouvait lire sur les banderoles et bouts de cartons tenus par la bouillante foule de manifestants ce 15 décembre devant la Primature centrafricaine. Ils entendant ainsi protester contre ce qu’ils ont appelé, les manipulations de la France et réclamer la vraie indépendance de la RCA de son ancienne métropole, la France.
Une pétition est en circulation dans les mains des manifestants qui comporte les revendications du Front républicain uni pour l’indépendance (FRUI). Il s’agit entre autres de demander aux populations civiles musulmanes et non-musulmanes de se mobiliser pour former un seul peuple, afin de faire échec à la politique de ‘’diviser pour régner’’ mise en place par France pour nous opposer et ainsi, nous dominer ; interpeler les milices Anti-balaka et ex-Séléka à ne plus céder aux manipulations des forces françaises de la Sangaris et autres, à cesser toute hostilité les unes envers les autres et envers les populations ; interpellé l’exécutif à remplir pleinement son rôle défini expressément par la Charte constitutionnelle en ses articles 26, 27 et 28 , à faire preuve de plus d’ingéniosité de poigne et de mesures envers les protagonistes de la crise, les Ong et institutions onusiennes ; exiger la constitution et la mise en service dans un délai des Brigades d’Intervention rapides bloquées par la France et leur équipement avec les armes récupérées par troupes françaises de la Sangaris ; exiger de la France, la révision de l’ensemble des Accords de coopérations de 1960 avec le gouvernement de la RCA ; exiger aux autorités de la transition d’autoriser la destruction de la tombe de Bobangui attribuée au Président fondateur de la RCA Barthelemy Boganda, afin de pratiquer un test ADN sur le corps qui s’y trouve.
Silakamako Agouna Nzola
Selon Silakamako Agouna Nzola président du FRUI, ce mouvement est un signal fort, mais si jamais les revendications n’ont pas trouvé satisfaction, l’action pourra prendre de grande envergure. « Ce n’est qu’un début d’actions en prélude à une manifestation généralisée dans le pays, jusqu’à ce que le peuple centrafricain puisse avoir gain de cause. » a-t-il rassuré avant de poursuivre « Nous disons assez aux manipulations de la France qui n’ont fait que nourrir la haine et des tueries dans notre pays. Ils [les français] ont tout fait pour nous maintenir dans le chaos, et ceci à travers l’usage de deux subterfuges, à savoir premièrement le vote du Referendum de 1958 qui marque notre rentrée dans la communauté avec la France et deuxièmement l’Accord de coopération signé au temps du président David Dacko en 1960 qui consacre justement cette rentrée dans la communauté avec la France. En faisant cela, la France nous a verrouillés pour nous dominer. »
Notons que ce mouvement intervient au moment où la France a déjà annoncé le retrait progressif de Sangaris de la RCA.
Bangui / Fred Krock / Corbeau News Centrafrique