Le président de l’assemblée nationale Laurent Ngon Baba est dans tous ses états, après le rejet de son rapport d’activités par les députés de la nation réunis en plénière, pour « irrégularités manifestes et incohérences avérées ». Pour tenter de calmer leurs ardeurs, il a décidé de mettre la main à la poche et de corrompre les présidents de tous les groupes parlementaires, nous ont rapporté des sources émanant des états – majors des différents partis politiques siégeant à la représentation nationale.
Lors de sa rencontre avec ses heureux invités à qui, en sortant des enveloppes dont le montant varie selon la taille du parti, des sommes de 800.000 Fcfa à 1.000.000 de Fcfa ont été gracieusement remises, le président du PAD qui se comporte comme un vrai « ayatollah » ou « un responsable religieux » dont la doctrine et les enseignements ne doivent souffrir d’aucune contestation ou d’aucune contradiction, s’est plaint de la réaction de ses collègues élus et a tenté de se justifier, en ces termes :
« Chers collègues, ce sont les membres du bureau qui n’ont jamais voulu travailler avec moi. Je vous demande de transmettre ce message aux autres et solliciter leurs soutiens pour le renouvellement de ce bureau au mois de mars prochain. Cela créera une nouveau climat fait de confiance réciproque pour une bien meilleure et franche collaboration bénéfique pour notre institution ».
Pour la manifestation de la vérité, nous avons tendu notre micro à un membre de ce bureau qui a bien voulu répondre à ces graves accusations, ainsi qu’il suit :
« Les accusations portées contre nous seront reformulées et portées contre lui, dans les jours à venir, comme celles qui ont été portées à tort contre le président Méckassoua. Pour la simple raison que le président Laurent Ngon Baba qui refuse systématiquement toute collaboration avec les membres du bureau, pour des raisons qui lui sont propres, se trouve bel et bien aujourd’hui dans les liens des dispositions de l’article 70 de la constitution et celles de l’article 12 du règlement intérieur de l’assemblée nationale. Introverti, renfermé et trop suffisant, c’est lui qui a refusé de travailler avec nous pour jouir des avantages moraux, matériels et financiers à lui conférés par son élection et ses charges. Jugez – en vous – mêmes, M. le journaliste ! Pour ce qu’on appelle communément « les bonnes vendredi », l’homme empoche 900.000 Fcfa, les vice – présidents 100.000 Fcfa et les autres membres 40.000 Fcfa, en dépit du relèvement substantiel des crédits y relatifs à 50 millions de Fcfa. Pour les frais de carburants, alors qu’il bénéficie d’une enveloppe de plus d’un million sept cents mille (1.700.000) Francs CFA par mois, les 4 vice – présidents ont droit à Cent Quatre Vingt Mille (180.000) Francs CFA et les autres membres à Cent Mille (100.000) Francs CFA. En sus d’une indemnité de plus de 7 millions de Fcfa par mois et 2 millions de Fcfa de frais de logements versés mensuellement sur deux comptes ouverts dans deux banques de la place. Dans son vocabulaire, les mots « délégation de pouvoirs » ou « autoriser à représenter le président de l’assemblée nationale empêché » n’existent pas. Tenez, par exemple, l’homme a piqué, de son retour au pays, une vive colère lorsque le 1er vice – président Jean – Symphorien Mapenzi avait autorisé le député Dimbélet à le représenter à une mission en Afrique du Sud, alors qu’il était empêché ! Ce qui l’intéresse, ce sont les missions et les avantages qu’elles lui rapportent. Il est là pour lui et ses petits intérêts et non pour nous et l’assemblée nationale. N’avait – il pas préféré se rendre en Libye, au Soudan et au Congo, alors qu’il était attendue en Afrique de l’Ouest à une réunion de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, disposée à financer d’importants projets pour l’assemblée nationale ? Son rapport, il l’a établi, seul, avec son directeur général des finances qui ignore tout en matière du droit budgétaire et de la comptabilité publique et qui est incapable de monter un état d’exécution budgétaire et son secrétaire général. C’est parce que le document produit par eux est impropre à la consommation que nous l’avons rejeté et nous l’utiliserons contre lui ».
De ce qui précède, nous pouvons légitimement soutenir sans risques de nous tromper que les heures du président Laurent Ngon Baba à la tête de l’assemblée nationale seraient comptées. Au moment où nous mettons sous presse, les mangues seraient trop bien mûres qu’elles ne pussent résister un tant soit peu à un petit coup de vent. Celui qui a accusé le président Méckassoua de tous les maux aux fins de s’asseoir dans son fauteuil, en lieu et sa place, serait – il, en réalité, un voleur qui a crié au voleur ? Mesure – t – il au moins la gravité de la situation dans laquelle il se trouve actuellement ? Sait – il que le climat est devenu délétère dans la Maison du Peuple du fait de son égoïsme, son amateurisme, son goût immodéré pour l’illégalité, l’injustice, l’inéquité, le parti pris, son ostracisme, sa mauvaise gestion avérée et ses compromissions avec le gouvernement et le régime de Bangui, au détriment du peuple et du pays ?