Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU a eu lieu ce vendredi (25 octobre) à New York sur la situation en République centrafricaine. Pas de déclarations à la fin, nous indique notre correspondante sur place. Mais il s’agissait de faire un point de la situation. L’Onu a récemment décidé d’alléger l’embargo sur les armes imposé à ce pays.
Un geste salué par les autorités qui se montrent préoccupées par la reconstruction de l’armée centrafricaine. C’est aussi dans cette logique que le président Faustin-Archange Touadera, présent au sommet Russie-Afrique à Sotchi (23 au 24 octobre) a demandé à son homologue Vladimir Poutine de lui fournir davantage d’armes. Une demande qui suscite diverses réactions en Centrafrique où la coopération militaire avec la Russie est suivie de très près. Engagement militaire La Russie s’engage militairement depuis quelques années dans ce pays en crise.
Un engagement bien apprécié par la ministre centrafricaine de la Défense Marie-Noelle Koyara. “Les Russes nous appuient en matière de formation au combat. C’est bien pour notre armée. Mais pour déployer cette armée sur le terrain, les soldats ont aussi besoin d’armes”, explique la ministre. A Sotchi, le président centrafricain a donc demandé que la Russie livre encore plus d’armes à son pays. Mais en Centrafrique, certains s’interrogent. Le pays est en plein processus de paix avec les groupes armés qui écument le territoire national.
Un accord de paix a été signé en février et des chefs de guerre ont obtenu des postes. Pourquoi donc demander encore plus d’armes ? Réactions méfiantes Djouma Narkoyo, ex-officier de l’armée centrafricaine qui a rejoint un groupe armé espère que ces armes demandées ne vont pas être retournées contre son groupe et contre les autres. “Nous, ça fait longtemps qu’on a tendu la main au gouvernement”,assure-t-il. “Si le gouvernement a vraiment envie de faire la paix, il n’a qu’à changer sa politique ! Toutes ces armes là c’est pour nous protéger, et non contre nous.
Et s’il préfère amener ces armes contre nous, l’avenir aussi nous le dira !”, affirme Djouma Narkoyo. Méfiant lui aussi, Gervais Lakosso, acteur de la société civile centrafricaine pense que “la demande en elle-même ne pose pas un problème. Il faudrait bien que notre armée soit équipée. Et il y a des armes !
La Russie avait déjà fait deux dotations par le passé. Alors s’il (le président Touadera) demande des armes maintenant, on ne sait pas pourquoi faire. Il lui faudrait d’abord réviser sa politique !”
La Centrafrique devrait organiser des élections législatives et présidentielle entre 2020 et 2021. Mais le fait qu’environ 70% du territoire soit sous le contrôle des groupes armés fait douter de la tenue de ces scrutins à bonne date.