En effet, si tout le monde est d’accord sur le fait que l’insécurité qui continue de régner est une menace pour la tenue effective des élections, les divergences se révèlent quand il s’agit de reporter ces scrutins. Faustin-Archange Touadéra dirige la Centrafrique depuis bientôt 5 ans. Vacance au sommet de l’Etat Devant le conseil de sécurité de l’ONU, l’émissaire de l’ONU pour la Centrafrique Mankeur Ndiaye a soutenu vendredi 25 octobre “qu’un sérieux retard dans la tenue des prochaines élections pourrait créer une situation de vacance au sommet de l’Etat et conduire à une nouvelle transition politique qui serait dommageable à la consolidation de la démocratie, de la stabilité et de la paix en République centrafricaine”. Alors que le mandat de la mission onusienne en Centrafrique expire le 15 novembre prochain, Mankeur Ndiaye appelle la communauté internationale à doter cette mission d’un nouveau mandat adapté aux exigences actuelles et à financer les élections à venir. D’après le rapporteur de l’agence nationale des élections, Julius Rufin Ngouade-Bada, le budget électoral s’élève à un peu plus de 41 millions de dollars dont 15 millions ont été promis par l’Union européenne. Le PNUD qui assure la centralisation des appuis financiers a déjà avancé une partie des fonds, explique aussi Julius Rufin Ngouade-Bada. D’après le calendrier électoral, le premier tour de la présidentielle devrait avoir lieu en décembre 2020. Certains craignent une reprise des troubles en cas de report des scrutins. Les préparatifs ont commencé L’Agence nationale des élections (ANE) a débuté l’identification des locaux devant abriter les bureaux de vote et la mise au point de son centre de traitement de données. D’après le rapporteur général et porte-parole de l’organe en charge des scrutins, le fichier électoral sera également disponible à temps. Julius Rufin Ngouade-Bada affirme ainsi que rien ne justifie les inquiétudes exprimées par les uns et les autres. “Evidemment il y a des acteurs politiques centrafricains aujourd’hui qui pensent que pour des questions de sécurité à l’intérieur du pays, on ne peut pas organiser les élections. Ce ne sont pas des considérations techniques pour nous. Je vous dis que sur le plan opérationnel, rien ne peut empêcher l’organisation des élections”, martèle Julius Rufin Ngouade-Bada. Anicet-Georges Dologuélé est le chef de file de l’opposition et député à l’Assemblée nationale L’ANE doit encore convaincre Pour le chef de file de l’opposition, Anicet Georges Dologuélé, certains chefs rebelles continuent à gagner du terrain, ce qui constitue un mauvais signe pour le retour à la stabilité avant les élections. “Je ne pense pas qu’on puisse dire que les choses sont en bonne voie”, se plaint-il. Par ailleurs, l’opposant arrivé deuxième à la présidentielle de 2015 estime que le pouvoir en place “ne fait pas mystère de son souhait de truquer massivement les élections et nous voyons que ces élections, si elles ne sont pas bien préparées, vont nous conduire à des crises très importantes. Donc c’est toute la classe politique qui est inquiète”. L’Union africaine soutient elle aussi la tenue effective des élections en 2020 et 2021.