L’interventionnisme occidental et singulièrement américain tranche avec l’idéal de démocratie que prônent ex cathedra les pays occidentaux et les Etats-Unis d’Amérique. Certaines parties de la planète telles que l’Afrique et le Moyen-Orient en proie à des multiples conflits, catastrophes et autres calamités, représentent pour eux des zones de prédilection pour y mener des interventions dites humanitaires mais qui s’apparentent beaucoup plus à un humanitarisme caractérisé par des conceptions humanitaires utopiques et désavantageuses pour les bénéficiaires.
Loin d’être des actions philanthropiques, ces grandes puissances passent par ce qu’elles considèrent comme humanitaire pour faire du lobbying et tirer les bénéfices à leurs propres comptes. Pour y parvenir, elles mènent d’abord des campagnes ciblées et éhontées par médias interposés montrant à longueur de temps rien que le côté négatif de certains pays africains et du Moyen-Orient. Il n’y a que les images affligeantes tournant en boucle ou meublant les contenus des programmes télévisés des populations civiles massacrées dans des conflits meurtriers dont ces puissances en sont d’ailleurs les instigatrices, des enfants et des femmes affamés et décharnés, des morts et des blessés.
Ensuite, des collectes de fonds sont lancées en faveur de ces populations affectées. Des centaines de millions de dollars sont recueillis dont une grande partie va profiter aux entreprises et aux organisations philanthropiques occidentales et américaines. L’aide humanitaire envisagée consiste en l’envoi des produits alimentaires et pharmaceutiques, des bâches, des couchettes et autres broutilles fournies par leurs propres entreprises. Les pays bénéficiaires de cette aide planifiée ne peuvent pas faire la tête car ils ont été mis d’autorité dans une situation de dépendance totale.
Somme toute, l’aide humanitaire constitue un business juteux pour ces puissances. Pour exemple, les produits destinés à toute aide humanitaire doivent être achetés sur le territoire des Etats-Unis auprès des agriculteurs américains. Ils sont ensuite acheminés à destination par les moyens de transport américains.
Du coup, les entreprises agricoles ou industrielles ne peuvent pas s’afficher pour augmenter leurs chiffres alors qu’ on pouvait leur fournir ces prestations pour leur permettre de participer au développement économique de leurs pays. Selon plusieurs experts, l’aide humanitaire favoriserait l’accroissement de la pauvreté dans les pays en développement car elle affaiblit la croissance d’un pays. En recevant une aide, ces pays ne peuvent pas valablement envisager de développer leur économie et restent tributaires de ladite aide.
Toutefois, l’aide humanitaire peut se justifier ponctuellement en cas de catastrophe naturelle. Souvent, une importante part des aides destinées aux pays pauvres permet de développer les réseaux de corruption. Aujourd’hui, l’Afrique toute entière a plus besoin des investissements que de l’aide humanitaire. Des investissements pour développer l’agriculture et l’agroalimentaire afin de subvenir aux besoins alimentaires des populations et par ricochet favoriser l’essor économique des pays en voie de développement.
Les multinationales ne veulent pas cette option parce que pour elles, l’Afrique est désormais convoitée par les puissances émergentes, mais également par les puissances industrielles pour ses ressources (biodiversité, forêts, hydrocarbures, mines, terres arables) et pour un marché qui, de 900 millions de personnes en 2010, doit en atteindre 2 milliards en 2050.
Raison pour laquelle la situation de paupérisation et de crises récurrentes arrangent les puissances occidentales qui y trouvent leurs comptes à travers la fameuse aide humanitaire.