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Ali Darassa, le nouveau Emir des sultanats de Haut-Mbomou, érige Bambouti en préfecture

Publié le jeudi 31 octobre 2019  |  Corbeau News Centrafrique
Ali
© Autre presse par DR
Ali Darassa
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Bangui – Sous la barbe d’une certaine communauté internationale et d’un gouvernement dépassé par les évènements, le tout puissant seigneur de guerre, Ali Darassa, ministre de la République en charge de la défense du centre-est, a nommé un préfet, sous-préfet et maire ce mardi 29 octobre à Bambouti, en totale violation des dispositions de l’accord politique pour la paix et la réconciliation en Centrafrique.



Ces nominations en lieu et place des autorités préfectorales ont été faites par le représentant du sulfureux chef de guerre, le nommé Ali Abakar. A l’issue d’une réunion de concertation tenue lundi 28 octobre 2019 à la mairie de Bambouti que les nouveaux maîtres des lieux ont jugé impérieux la mise en place d’une administration publique « made in UPC ». Le nouveau Préfet s’appelle Mahamat Ousmane Lepetit, Ali Abakar est sous-préfet et Ismail Gambolipa, le maire de la commune.

Aujourd’hui, à l’évidence, cette région semble avoir été cédée à d’autres personnes nomades, venues d’ailleurs, poussant les autochtones à quitter leurs terres pour d’autres contrées lointaines ou pays étranger(RDC).

Charles Armel Doubane qui s’était mu dans un silence depuis son limogeage du gouvernement, sort de ses gants, pour s’en prendre au Chef de l’Etat sous forme d’une mise en garde dans un post ce mercredi 30 octobre 2019 sur sa page Facebook.

« Je rappelle, si vous l’avez perdu de vue, que le peuple Zande habitant cette zone, ancien sultanat, fait partie d’un important groupe communautaire où la majeure partie se trouve en RDC et en République du Soudan du Sud. Ce peuple, en sa branche centrafricaine, qui a toujours cru en la République, malgré la réclusion et la manière dont il a été traité et considéré, désormais et plus que jamais conscient de cette situation, refuse une mort gratuite. Ces Centrafricain(e)s attaché(e)s à leur RCA natale vont s’organiser au mieux, en faisant appel s’il le faut, aux leurs pour se protéger et défendre la terre de leurs ancêtres. Votre attitude, Monsieur le Président et l’instinct de survie les y ont contraints. Enfin, que demain, personne, ni Vous-même, encore moins, la Communauté internationale -le contingent marocain de la Minusca s’y trouve et ne fait pas grand-chose pour protéger les autochtones- ne vienne dire qu’il ne savait pas. Trop c’est trop », dit-il outré.

Au regard de la situation, la ville de Bambouti est-elle encore en vie ? fait-elle encore partie de la Centrafrique ?
Aujourd’hui cette ville est en proie à l’insécurité occasionnée par la présence de l’UPC de Ali Darassa. Ce n’est pas la première fois que Bambouti fasse objet d’une occupation militaire. A titre de rappel, cette localité a été déjà la cible des rebelles de SPLA de John Garang en 2002. En 2008, la LRA de Joseph Kony a sévi encore dans cette localité avec tout son cortège de malheur que nous connaissons.

Selon un natif de la région, « en 2013 le Gouverneur de la région ouest-équatoriale du Sud Soudan qui est un Zande, au cours d’une rencontre avec le préfet du Haut Mbomou de l’époque se proposait de voler au chevet de la population de Bambouti abandonnée depuis des décennies à travers des investissements », a-t-il rapporté.

Face à toutes ces situations assez complexe qui peut libérer la population de Bambouti ?

Et la réponse du gouvernement et de la MINUSCA.

Par communiqué interposé, la MINUSCA et le gouvernement se sont cloîtrés dans des condamnations formelles. «La Minusca étant facilitateurs de l’APPR-RCA, condamne et demande avec insistance le retrait des éléments de l’UPC dans cette partie du pays. L’UPC n’a pas habilité de nommer une autorité quelconque », déclare Vladimir Monteiro, porte-parole de la MINUSCA, ce mercredi au cours de la conférence de presse de la mission onusienne.

Ce qui est sûr, Ali Darassa est dans une démarche d’humiliation du peuple Centrafricain car, « c’est un partenaire de la paix », selon le gouvernement depuis qu’il a signé l’accord de Khartoum.



Cédric Wa-Gomba
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