Ils exigent l’application du prix du transport des marchandises en transit d’ici janvier 2020.
Réunis à Douala jeudi dernier, la crème des transporteurs camerounais, tchadiens et centrafricains a planché sur ces goulots d’étranglement qui mettent en péril leur activité. A l’unisson il a été décidé de l’application immédiate du prix du transport des marchandises en transit d’ici janvier 2020.’ Toute chose sans laquelle, les transporteurs, disent-ils, ne peuvent survivre.
Le prix du carburant à la pompe ne cesse de croître au Cameroun sans qu’il y’ait un réel incident sur le prix du transport des marchandises qui, curieusement, ne fait que décroître alors que celui des taxis et autres aliments de denrées de première nécessité ne fait que croître. Selon lesdits transporteurs, il est plus que jamais temps de rehausser le prix du transport des marchandises en transit. << Le transporteur ne pourra réaliser une marge bénéficiaire que si et seulement si il effectue au moins deux voyages par moins. Ce qui n’est pas évident.
Si nous n’engageons pas des actions pour rehausser le prix du transport des marchandises en transit, nombreux de transporteurs se retrouveront en prison, notamment ceux ayant contracté des véhicules en leasing ne pourront plus s’acquitter des traites auprès de leurs banques respectives… » Déplore le président régional du Syndicat national des transporteurs routiers du Cameroun, Raymond Moungang.
On se souvient que Près d’un an après la hausse des prix du carburant au Cameroun, les syndicats des transporteurs et le gouvernement avaient finalement trouvé un terrain d’entente pour ce qui est des nouveaux prix des transports des marchandises à appliquer sur les corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena.
A en croire Issa Haroun Seid, président de l’Association du collectif des représentants des transporteurs Tchadiens au Cameroun (Ascrit), les nouveaux tarifs qui devaient être appliqués, dès la semaine prochaine, avaient été fixés au terme de nombreuses négociations entre le Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT), et les syndicats. Selon l’Ascrit, les nouveaux prix appliqués étaient, pour le transport des produits alimentaires, de 2,9 millions Fcfa pour Douala Bangui et 3,9 millions Fcfa pour Douala-Ndjamena. Les matériaux de construction quant à eux devaient transiter à 4,5 millions Fcfa pour Ndjamena et 3,4 millions Fcfa pour Bangui.
Rareté du fret
Les engins lourds quant à eux vont devraient transportés à 8,6 millions Fcfa pour Bangui et 11,5 millions Fcfa pour Ndjamena. La boisson devrait transiter à 3,2 millions pour Bangui et 5 millions Fcfa pour Ndjamena. Les volumineux (matelas…) devaient être transportés à 3,8 millions pour Bangui et 5,1 million Fcfa pour Ndjamena. Les matériaux de forage de 6,5 millions pour Bangui et 8,7 millions Fcfa pour Ndjamena. Et le ciment, 10,5 millions pour Ndjamena et 3,9 millions de Fcfa pour Bangui. Des taux qui, selon les syndicats des transporteurs, reflétaient mieux la réalité sur le terrain.
D’où vient-il qu’au jour d’aujourd’hui ces prix ne soient pas toujours appliqués ? Evoquant les causes probables de cette baisse du prix de transport des marchandises en transit, les transporteurs Camerounais, Tchadiens et Centrafricains réunis comme nous le disions à Douala à l’effet d’exposer sur la table les difficultés qui plombent davantage leur activité, évoquent la rareté du fret, le comportement égoïste de certains transporteurs qui négocient individuellement tes prix, la non existence d’une plate forme de collaboration des transporteurs pour fixer le prix plancher….entre autres.
Les transporteurs au bout du gouffre
Au Cameroun, le GPS (Global Positioning System) a été institué par l’instruction ministérielle n°170/MINFI /DGD du 19 mars 2009 du Ministre des Finances. Baptisé NEXUS Cameroun Customs, c’est un dispositif de suivi à distance des cargaisons de marchandises sous-douane en circulation et principalement des marchandises en transit au Cameroun pour les pays voisins, Tchad et République Centrafricaine.
En dehors des véhicules automobiles acheminés sur route et les produits manufacturés sous Tva, le transit sous NEXUS concerne sans exclusion toutes les expéditions par voie terrestre de marchandises à destination du Tchad et de la RCA à partir d’un bureau des douanes Camerounais.
« Dans la pratique, chaque cargaison qui doit effectuer un voyage en transit doit, avant d’entamer le voyage, recevoir impérativement une balise CPS fournie par la Douane. Celle-ci nous revient actuellement à 35 000 Fcfa (location et Tel Douane) par voyage et par cargaison. La balise n’est enlevée qu’à la frontière, après constatation de la sortie de la marchandise du territoire camerounais », expliquent les transporteurs. Pour qui les difficultés rencontrées tant par eux que par les transitaires dans l’utilisation du GPS se situent à deux niveaux, à savoir avant le voyage et pendant le voyage.
« Le nombre de balises disponibles est généralement très insuffisant par rapport à la demande. Cette situation nous cause plusieurs préjudices, par exemple : Parfois jusqu’à deux semaines, de camions déjà chargés mais qui ne peuvent se mettre en route faute de balises GPS au niveau de la Douane, créant des immobilisations qui pénalisent à la fois le transporteur et son client », décrient ces transporteurs qui dénoncent le fractionnement de certains voyages.
Tenez par exemple : << Vous pouvez par exemple vouloir lancer un convoi de 10 camions ou plus dans un voyage et l’indisponibilité des balises vous contraint à les envoyer en plusieurs vagues, avec toutes les conséquences que cela comporte notamment dans nos relation avec nos clients », critique la crème des transporteurs réunis à Douala la semaine dernière.
Aussi tance-t-elle les comportements tra-cassiers de certains fonctionnaires des Douanes chargés du traitement des demandes de balises. Outre les difficultés de transfert du GPS d’un camion à un autre en cas de panne du camion, (transbordement), le coût de cette opération étant de 100 000 Fcfa, somme à laquelle il faut ajouter la prise en charge du déplacement de la Douane , il convient d’ajouter d’autres que le transporteur subit, telle que l’usure prématurée des batteries et bien d’autres.