L’ancien ambassadeur de la RCA a l’ONU et Observateur de la vie politique centrafricaine hausse le temps et plaide pour une large consultation à la base avant le grand forum de janvier 2015. « Aller à l’état actuel des choses au dialogue, c’est exclure certains Centrafricains de ce grand rendez-vous », a-t-il dit au reporter du RJDH.
Charles Armel Doubane reconnait que derrière tous les fora organisés en Centrafrique, l’exclusion de l’arrière pays est manifeste. « Le forum qui devait intervenir cette fois est un forum qui vient après d’autres qui ont eu lieu dans le passé et dont on connait les résultats et entre autres résultats, il a toujours été décrié l’idée selon laquelle le point de vue de nos compatriotes des provinces n’est pas pris en compte », a-t-il argumenté.
Il s’en explique, « La République Centrafricaine est d’abord l’intérieur du pays. La ville de Bangui ne représente que le tiers de la population du pays. Les huit régions et les 16 préfectures sont toutes de l’arrière pays. Les problèmes de cohésion, de vivre ensemble varient d’une province a l’autre. C’est pour cette raison qu’il est indispensable de commencer à mettre nos compatriotes de l’arrière pays au cœur de ce forum », a démontré le Ministre de l’Education du régime de François Bozize.
Il indique que tout peut encore être fait pour impliquer les populations de l’arrière pays. En 10 jours, les consultations à la base peuvent valablement se dérouler, avant le véritable forum prévu en Janvier 2015. « Nous avons localement des associations et des plates formes religieuses. La présence de la communauté internationale à travers les casques bleus est une chance. Nous pouvons en 10 jours réunir les personnalités représentatives de leurs localités dans les provinces et discuter localement avant de venir à Bangui », a-t-il proposé.
Quant a la participation des anciens présidents François Bozize et Michel Djotodja aux prochaines assises, Charles Armel Doubane, reconnait l’importance du rôle que jouent ces derniers dans la crise centrafricaine. Il admet toutefois une exception : « François Bozize et Michel Djotodia sont deux chefs d’Etat qui ont naturellement une réelle influence sur les différents acteurs de la crise centrafricaine. Mais au même moment au niveau international, il y a des démarches allant dans le sens de la lutte contre l’impunité qui sont menées. Des interdictions et suspensions sont prises. Il faut donc utiliser aussi bien les manettes politiques que les manettes judiciaires pour les faire participer a ce forum».
La solution pour l’ancien ambassadeur de la République Centrafricaine est à trouver entre une présence physique et une présence au travers des représentants. « F. Bozize et M. Djotodja peuvent être physiquement présents au grand forum de Bangui comme ils peuvent se faire représenter et participer en esprit », projette-t-il.
Charles Armel Doubane rejoint ainsi les leaders de la plate forme religieuse, Mgr Dieudonné Nzapalainga, le Révérend Pasteur Nicolas Guerekoyame et l’Imam Kobine Layama, qui décidaient d’être observateurs dans le prochain forum. Car selon eux, « la phase de la consultation à la base n’a été respectée ».
Mister