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Journée mondiale de l’alimentation 2019: le président Touadéra augmente le prix du coton graine à 230 fcfa et promet réhabiliter le collège technique agricole de Ngoulinga ainsi que toutes les infrastructures liées à l’agriculture

Publié le jeudi 21 novembre 2019  |  Présidence
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Journée mondiale de l`alimentation 2019: le président Touadéra augmente le prix du coton graine a 230 fcfa et promet de réhabiliter le collège technique agricole de Ngoulinga ainsi que toutes les infrastructures liées à l`agriculture
Le 18 Octobre 2019 à BAMBARI. Journée mondiale de l`alimentation 2019: le président Touadéra augmente le prix du coton graine a 230 fcfa et promet de réhabiliter le collège technique agricole de Ngoulinga ainsi que toutes les infrastructures liées à l`agriculture
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DISCOURS DE SON EXCELLENCE S.E. PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRÉSIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ÉTAT

A L’OCCASION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE L’ALIMENTATION ET DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LA FEMME RURALE 2019

(Bambari, 18 Octobre 2019)
• Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
• Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
• Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
• Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
• Madame la Représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture ;
• Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques, Postes consulaires et Représentants des Organisations internationales ;
• Monsieur le Préfet de la Ouaka ;
• Honorables Députés de la Ouaka ;
• Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bambari ;
• Distingués invités ;
• Vaillants Producteurs agricoles, Eleveurs, Pêcheurs, Pisciculteurs et Forestiers ;

La République Centrafricaine, à l’instar des autres pays du monde, célèbre la 40ème Journée Mondiale de l’Alimentation (JMA) autour du thème « Agir pour l’avenir. Une alimentation saine pour un monde « Faim Zéro », couplée avec la Journée Mondiale de la Femme Rurale.

Je m’empresse de saluer et féliciter les vaillants Producteurs agricoles, Eleveurs, Pêcheurs, Pisciculteurs et Forestiers.

C’est aujourd’hui votre journée, je pourrais dire votre fête, et je ne sais guère vous exprimer toute la joie que j’éprouve à vous adresser mes sentiments de profonde reconnaissance pour cette mobilisation grandiose.

Je vous remercie pour l’accueil chaleureux que vous m’avez réservé ainsi qu’à la délégation qui m’accompagne.

Oui, une fois de plus, vous avez prouvé aux yeux du monde votre hospitalité légendaire ainsi que votre résilience à surmonter la peur que vous imposent les ennemis de la paix pour participer massivement à cette célébration de la Journée Mondiale de l’Alimentation et la Journée Mondiale de la Femme Rurale.

Je constate au vu de cette mobilisation que les reports techniques, le risque d’une apocalypse annoncé, loin de vous démotiver, ont plutôt suscité en vous un sentiment patriotique et renforcé votre détermination à affronter les défis de l’heure pour le relèvement de notre pays.

Grâce à votre résilience, notre pays est resté debout. Je vous encourage à tenir ferme, la paix est à notre portée.

Mesdames et Messieurs ;

Je suis aussi à Bambari pour témoigner l’intérêt que j’accorde au secteur agricole qui constitue pour moi l’une des solutions durables aux défis de la faim et de la malnutrition.

Le choix de la ville de Bambari pour abriter cette importante journée du monde rural est justifié par mon ambition renouvelée de faire de Bambari une ville pilote et sans armes, un modèle de résilience de la population et de relèvement socio-économique du pays, après la grave crise qui a déchiré le pays et dont les effets se font encore sentir.

Zone favorable au développement de l’agriculture et de l’élevage par excellence, la préfecture de la OUAKA a constitué dans le passé l’un des greniers de la République Centrafricaine.
Mon vœu aujourd’hui, est de redonner à Bambari sa splendeur et sa renommée d’antan.

En cet instant solennel, comment ne pas évoquer les cas de nos vaillants Policiers, lâchement assassinés ici à Bambari alors qu’ils défendaient le monde rural, et toutes les autres victimes des crimes barbares, en mémoire desquels je tiens à exprimer au nom de la Nation, notre profonde gratitude.

Mesdames et Messieurs ;

La faim et la malnutrition, non seulement persistent dans notre pays, mais ont même progressé, en raison de la crise qui a détruit la force ouvrière, occasionné la perte de moyens d’existence, le déplacement forcé de la population et les changements climatiques.

Le thème de cette Journée nous invite à agir en faveur des personnes victimes de la faim dans le monde et à garantir une sécurité alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible pour tous.

L’insécurité alimentaire qui en résulte a affecté près de deux millions de personnes de 2014 à 2019.

Dans ces conditions, on peut comprendre la nécessité de l’aide alimentaire d’urgence pour sauver des vies. Mais, à l’heure où nous amorçons la sortie de crise, il est question de reconstruire notre économie en vue d’assurer une alimentation saine de la population et contribuer à terme à la réalisation de l’objectif Faim Zéro dans le monde.

C’est pourquoi, ma vision est de transformer l’agriculture centrafricaine à terme.

Notre agriculture, en principe, est accessible à la majorité de la population rurale qui peut disposer de terres agricoles et la production doit contribuer à la réduction de la pauvreté et l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Elle doit donc, non seulement fournir des aliments variés en quantité suffisante et générer pour les producteurs un revenu stable, mais aussi, constituer une activité inclusive et durable.

Une agriculture inclusive et durable à mon sens, dans le contexte de notre pays, est une agriculture qui attire les acteurs économiques et qui ne compromet pas leur avenir.

Ces acteurs économiques sont les populations rurales, notamment les jeunes, les femmes, et tous les opérateurs économiques qui interviennent en amont de la production et en aval dans la transformation et la distribution.

Parvenir à une agriculture inclusive et durable nécessite de changer d’approche afin de faciliter l’utilisation de moyens techniques plus productifs et rentables pour les agriculteurs et l’émergence d’un entreprenariat qui assure les services d’approvisionnement des exploitations agricoles, de transformation et de commercialisation des produits.

C’est dans ce sens que doit aller les investissements pour la relance de l’agriculture et le développement rural.

Je saisis cette occasion pour exprimer ma gratitude à l’endroit des partenaires techniques et financiers, dont les appuis ont permis la mise en œuvre de projets structurants pour l’économie. Il s’agit en l’occurrence :

(i) du Projet de Relance de la Production Agropastorale dans les Savanes (PREPAS), dans l’Ombella-Mpoko, la Nana-Mambéré et une partie de l’Ouham-Pendé, financé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) ;
(ii) du Projet de Développement des Chaînes de Valeurs Agricoles dans les Savanes (PADECAS), cofinancé par la Banque Africaine de Développement (BAD) et le FIDA, dans l’Ombella-Mpoko, la Lobaye et les environs de Bangui ;
(iii) du Projet d’Appui à la Relance Agricole et au Développement de l’Agrobusiness en Centrafrique (PRADAC), financé par la Banque Mondiale et dont les activités s’étendent dans l’Ouham, l’Ouham-Pendé, la Ouaka, le Bamingui-Bangoran et la Vakaga ;
(iv) du projet de transfert de la Technologie de Juncao de la Chine en République Centrafricaine, qui permet la production à moindre coût de champignons comestibles pour une alimentation saine et diversifiée.

Ces projets constituent un début de solution durable à la crise alimentaire dans le pays car, ils vont dans le sens de la transformation de notre agriculture.

C’est pourquoi le Gouvernement veillera à ce qu’ils conduisent aux changements structurels palpables sur le terrain à travers des résultats tels que l’organisation professionnelle des producteurs agricoles et leurs partenaires, l’étendue des cultures développées, grâce à l’appui de ces projets, la qualité des produits obtenus et le chiffre d’affaire qui en résulte.

A nos partenaires techniques dont je salue l’action en faveur des populations vulnérables, je voudrais partager l’idée qu’investir dans l’agriculture et le développement rural est indispensable pour garantir la sécurité alimentaire et réaliser l’objectif faim zéro.

C’est en travaillant ensemble, Gouvernement et acteurs du secteur, que nous pouvons transformer notre agriculture.

Pour répondre aux défis de la sécurité alimentaire, nous devons aussi agir sur l’une des causes qui impacte négativement sur la production agricole, à savoir le changement climatique.

C’est pourquoi, j’exhorte les agriculteurs et éleveurs à lutter contre les feux de brousse et les abattages des arbres.

Pour éliminer durablement la faim dans le monde, nous devons aussi nous attaquer aux causes profondes du problème, causes qui sont d’ordre économique, social et structurel, j’ajouterai sécuritaire, en ce qui concerne notre pays.

A cet effet, en ce qui concerne notre pays, j’ai engagé le Gouvernement à travers le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, à entreprendre de profondes réformes dans le secteur agricole, lesquelles permettront d’agir pour l’avenir.

L’avenir de notre agriculture, mes Chers Compatriotes, dépend en premier lieu d’un environnement institutionnel propice à la relance de la production et au développement de l’entreprenariat agricole.

C’est pourquoi, les réformes en cours portent sur le foncier agropastoral, l’organisation professionnelle des producteurs agricoles et le cadre légal d’orientation.

L’avenir de notre agriculture dépend aussi des infrastructures d’échanges, de l’accès des producteurs aux équipements, aux matériels, aux intrants agricoles, au financement dans les principales zones de production et au paiement de prix justes.

C’est la condition sine qua non pour développer la production alimentaire et les échanges commerciaux.

S’agissant du paiement de prix justes, j’ai le plaisir d’annoncer aux contonculteurs l’augmentation du prix du coton graine qui passe de 200 à 230FCFA, pour la campagne 2019-2020.

L’avenir de notre agriculture dépend également de la qualité professionnelle des producteurs agricoles. C’est pourquoi, les initiatives de formation et d’installation professionnelle dans l’agriculture sont à féliciter et encourager.

C’est à cet effet que j’ai instruit le Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural de prendre toutes les dispositions nécessaires pour faciliter les formations pratiques et l’installation professionnelle des jeunes agriculteurs qui attendent désespérément, au terme de leur formation professionnelle, l’appui de l’Etat.

Aussi, la concrétisation de l’accord de partenariat avec LASBAD, LERSA, l’ICRA, l’ACDA, sur le projet de transfert des technologies et de valorisation des semences améliorées des cultures de rente tels que le cacao, le caoutchouc, le karité, les cultures vivrières tels que le manioc, le maïs, le sésame, la banane et les épices comme le poivre, le ginseng et l’ail sauvage, permettra de répondre, tant soit peu, à l’objectif fixé.

Aussi, pour répondre au souci de modernisation de notre agriculture, il a été conclu un accord d’accompagnement par les écoles doctorales de l’Université de Bangui, des ingénieurs de l’Institut Centrafricain de Recherche Agronomique (ICRA) et de ceux de l’Institut Supérieur de Développement Rural (ISDR) pour la rédaction des publications scientifiques en vue de leur reconnaissance dans le corps des chercheurs et de leur prise en charge financière.

La participation effective des laboratoires de recherche de l’Université de Bangui à la mise en œuvre du projet sur l’étude de la Chenille Légionnaire du Maïs pilotée par la FAO et le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, contribuera aussi à l’atteinte de l’objectif « Faim zéro».

Par ailleurs, la réhabilitation du Collège Technique de Développement Rural de Grimari et l’opérationnalisation de l’Office National du Matériel agro-pastoral permettront de disposer des cadres d’encadrement technique ainsi que l’aménagement de grands espaces pour la relance de l’agriculture.

Mesdames et Messieurs ;

Pour éliminer durablement la faim dans notre pays, il nous faut augmenter les investissements dans l’agriculture et le développement rural.

Ce n’est qu’à cette condition que notre pays va entreprendre le développement de son agriculture, nourrir sa population, contribuer à nourrir la planète et réduire la faim en 2030.

A cet effet, je voudrais relever que des projets de développement agricole ont été identifiés dans le cadre du Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix (RCPCA).

Aujourd’hui, plus que jamais, il y a nécessité de finaliser ces projets et de les mettre en œuvre avec l’appui de tous nos partenaires.

Pour notre pays, la République Centrafricaine, le défi de « « Agir pour l’avenir. Une alimentation saine pour un monde « Faim Zéro », est majeur.

Telle que rappelée, la situation paraît difficile, mais elle n’est pas insurmontable si nous prenons tous conscience de la pénurie alimentaire qui guette notre pays.

Pour ma part, je ne lésine sur aucun moyen pour rechercher et consolider la sécurité et la paix, indispensables à la reprise des activités dans tous les secteurs vitaux de notre économie.

Notre peuple, comme tous les autres peuples du monde aspire au bien-être. C’est un droit inaliénable.

C’est pourquoi, je demande, à nouveau, aux groupes armés, qui continuent d’imposer des taxes aux paisibles citoyens, de lever l’impôt, d’ériger des barrières illégales, d’exploiter frauduleusement les ressources minières du pays, de respecter leurs engagements contenus dans l’Accord pour la paix et la réconciliation du 6 février 2019.

A ceux qui persistent dans les violences, je leur rappelle que les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et les crimes et délits de droit commun qu’ils commettent aujourd’hui ne resteront pas impunis.

M’adressant particulièrement à la population de la OUAKA, je voudrais rappeler que le Gouvernement a déployé d’énormes moyens pour réhabiliter et construire certaines infrastructures ici à Bambari.

Je sais qu’au moment où nous sommes ici en train de célébrer la JMA et la Journée de la Femme Rurale, certains esprits hantés par les démons de la destruction seraient eux en train de réfléchir sur comment organiser le pillage de ces équipements.

Pour cela, j’en appelle à la vigilance des jeunes, des notables, des forces de sécurité intérieure ainsi qu’à celle des autorités politiques et administratives, aux fins de veiller à la sécurisation des patrimoines de l’Etat qui sont d’ailleurs les vôtres.

Pour la présente commémoration de la Journée Mondiale de l’Alimentation, notre pays, en collaboration avec la Représentation de la FAO en RCA, s’est résolu à mener une action de relèvement en procédant à la remise des kits agricoles pour lutter durablement contre la faim dont sont victimes nos compatriotes en situation précaire sur le plan alimentaire.
Les autres organisations internationales œuvrant dans le secteur de l’agriculture sont pleinement invitées à s’associer à cet élan.

Nous devons renforcer la synergie avec les institutions publiques, les organisations de la société civile et le secteur privé pour établir un partenariat à tous les niveaux, afin de vaincre la faim, l’extrême pauvreté et la malnutrition.

C’est ensemble que nous lutterons contre ces fléaux ; c’est ensemble que nous réussirons.

Pour terminer, j’encourage la population de la OUAKA à retourner à l’agriculture et à l’élevage qui faisaient la fierté de cette Préfecture dans le passé.

Je saisis une fois de plus cette opportunité pour vous inviter à coopérer dans la mise en œuvre de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation car, c’est la voie la plus sûre de sortir durablement de l’instabilité qui compromet notre essor économique.

Je vous demande donc de faire confiance à votre Gouvernement et de prêter main forte aux forces de défense et de sécurité.

L’instabilité empêche les investissements durables, ce qui nous confine dans la pauvreté avec ses corollaires la faim, la maladie et la dépendance.

Je ne terminerai pas sans rendre un vibrant hommage aux femmes centrafricaines et particulièrement aux femmes rurales pour leur combat quotidien pour la paix et le développement de notre pays.
La prospérité économique de notre pays passe par elles. C’est avec elles que nous construirons une société juste, équitable et digne, pour nos enfants et toutes les générations à venir.
C’est grâce à elles que nous parviendrons à conjuguer nos efforts pour affronter et maîtriser les enjeux stratégiques de demain.

Je vous remercie de votre attention et vous souhaite de passer des moments agréables dans cette ville de Bambari qui nous accueille.
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