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Centrafrique : caisse participative d’élan national (C.P.E.N), une reforme sociale salvatrice
Publié le mercredi 17 decembre 2014  |  Les Plumes de RCA
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Les dirigeants d’un pays qui malmènent leur peuple sont des dirigeants qui creusent eux-mêmes leur tombe. Les dirigeants qui ne tiennent pas compte des attentes de leur peuple, sont des dirigeants suicidaires. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, depuis plusieurs décennies, les dirigeants successifs de la RCA ont choisi de se suicider eux-mêmes en faisant le choix d’ignorer en permanence les aspirations du peuple centrafricain. D’où les multiples crises qui foisonnent dans le pays de façon cyclique.

Manifestement, le dénominateur commun de ces multiples événements fâcheux qu’ait connu la Centrafrique, est la pauvreté. En toile de fond des mutineries, des multiples putschs et des rébellions prolifiques, se trouve une et une seule chose : LE POUVOIR.
Sans doute, la paupérisation de la population a fait en sorte que tout le monde voudrait vaille que vaille accéder au pouvoir, et de préférence avec un fusil à l’épaule ou une machette en main. Tout se passe comme si le pouvoir est devenu le « distributeur automatique du bonheur » et par ricochet le fer de lance de l’enrichissement illicite. Ainsi, presque tout le monde se précipite vers ce qu’il croit être le centre névralgique du bonheur en espérant échapper à l’extrême pauvreté.

Compte tenu du fait que l’extrême pauvreté a engendré le phénomène des enfants soldats, des coupeurs de route (Zaraguina), des rebellions et autres, il est important que l’on s’attaque à ce problème fondamental. Tant que le panier de la ménagère ne supportera plus la flambée des prix de denrées alimentaires, la grogne populaire continuera encore de se faire entendre. Tant que le fossé continue de se creuser entre les démunis et les nantis, l’on doit s’attendre à tout moment aux bruits de bottes dans le pays. Avouons-le, le vandalisme des maisons bien ciblées et le pillage de certaines personnalités pendant les crises successives ne sont rien d’autres que la face cachée de la haine qui range depuis toujours les démunis, les laisser pour compte.

Sinon, comment comprendre que certains rebelles, une fois désarmés et démobilisés, réussissent sans grande difficulté à regonfler d’autres rébellions, à l’instar du tristement célèbre Djim Wéi? Seleka et Antibalaka abandonneront-ils les braquages, le kidnapping et les demandes de rançons même s’ils enterrent la hache de guerre? A première vue, cela est possible si et seulement si les autorités de Bangui se mobilisent contre la pauvreté. A défaut, ces deux factions rebelles continueront toujours de sévir dans le pays. Qu’on le veuille ou pas, le combat contre la pauvreté doit être celui de tous les Centrafricains sans exception et non l’apanage exclusif des potentiels candidats à la magistrature suprême.

Quoique les prétendants du Palais de la Renaissance disposent réciproquement d’une batterie des projets de société, il serait souhaitable que le pays s’impose une réforme sociale qui va au-delà des aspirations partisanes, ethniques et claniques.

Fort de tout ce qui précède, nous pensons que le système social de la Centrafrique doit être refondé afin d’endiguer la pauvreté basique et son cortège d’événements fâcheux. Ainsi, nous proposons la création d’une Caisse Participative d’Élan National en abrégé C.P.E.N. Je pense à mon humble avis, qu’une telle structure d’aide sociale permettrait d’allouer des subsides à une catégorie des Centrafricains très vulnérables et susceptibles d’être instrumentalisés ou enrôlés facilement par le truchement de quelques billets de banques.

Cet outil social ne pourra être efficace que si les autorités ont le courage de bien définir les critères d’attribution, tels que la tranche d’âge qui bénéficierait de l’aide sociale ; des critères d’évaluation afin de vulgariser les résultats attendus ; la mobilisation des moyens pour la financer ; et enfin, bien cibler les structures qui bénéficieront de la rétrocession des fonds de la C.P.E.N.

Ensemble, nous pouvons d’ores et déjà, tenter d’apporter quelques prurits de réflexion :

Quelle est la tranche d’âge qui pourrait bénéficier de cette aide sociale?

Outre les commerçants qui se « débrouillent » tant bien que mal, et certains salariés autres que les fonctionnaires, nous estimons que la C.P.E.N peut être allouée à une catégorie de couche sociale qui patauge encore dans l’assistanat et très vulnérable. Dans cette catégorie de couche sociale, on dénombre des étudiants, des chômeurs, des ouvriers, des diplômés sans emploi, des Cultivateurs, des élèves etc..Il faudrait souligné que le nombre des personnes, qui travaillent ou exercent une activité lucrative dans cette couche sociale, n’avoisine même pas 1.000.000 de Centrafricains alors que le pays est peuplé de plus de 4 500 000 Habitants. Qu’à cela ne tienne, la plupart des enfants soldats, les rebelles, les braqueurs, les « zaraguinas », les putschistes sont de cette couche sociale. C’est pour cela qu’il est opportun que la C.P.E.N alloue par Mois aux Centrafricains en difficulté sociale, un montant après avis d’experts. L’on pourrait aussi, à travers un dialogue social, définir les modalités de l’octroi du subside. Toutefois, l’aide financière si modeste, soit-elle, peut valablement contribuer à la scolarisation des enfants et aider à la formation qualifiante de tous ceux et celles qui sont dans le besoin.

Comment financer la C.P.E.N ?

La C.P.E.N devrait être d’abord l’émanation de la solidarité nationale. Sa réussite dépend de l’effort des uns et autres. Pour ce faire, il serait souhaitable que la C.P.E.N ponctionne 5% du salaire mensuel du Président de la République, 3% de ceux du Président de l’Assemblée Nationale et du Premier Ministre, 2% des salaires des Ministres et autres personnalités occupant des postes clés. En plus de cette ponction, il est important que le Gouvernement augmente de 25 Fcfa le litre du Carburant (gasoil, essence, pétrole) et qu’il rajoute environ 25Fcfa sur chaque bouteille de boisson vendue depuis la brasserie. Si on part du principe que la brasserie Mocaf vend 5 000 000 de bouteilles par jour. Par un petit calcul rapide, 25 Fcfa X le nombre des bouteilles vendues par jour, une petite cagnotte journalière de la C.P.E.N aura déjà été constituée. Ces fonds, une fois collectés, permettront à la C.P.E.N de faire face mensuellement à ses engagements.

Quelles sont structures potentiels bénéficiaires de la rétrocession d’une partie des fonds de la C.P.E.N ?

Une partie de ces fonds pourrait être rétrocédée au Ministère de l’urbanisme pour la construction des logements sociaux.

En somme, il est important que tous les mouvements associatifs du pays s’approprient les différentes proposition de réforme sociale et les enrichissent dans l’intérêt suprême de la nation. Quant à nous, nous ne cesserons d’utiliser les mots contre des maux de la Centrafrique.

Rodrigue Joseph Prudence MAYTE
Chroniqueur, Polémiste
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