Les chefs d’Etat et de gouvernement de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) se sont félicités des avancées enregistrées dans leur zone. Ainsi s’est exprimé Denis Sassou N’Guesso qui a pris part au sommet extraordinaire de cette communauté, tenu à Yaoundé les 21 et 22 novembre, consacré aux réformes économiques, à l’avenir du Franc CFA, à la sécurité, mais aussi à la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEMAC..
Le chef de l'Etat congolais Denis Sassou N’Guesso est rentré au pays dans la soirée de vendredi 22 novembre. Avant de quitter Yaoundé, le chef de l’Etat congolais a fait le point sur les conclusions de ce sommet à la presse. « Nous partons de Yaoundé très satisfaits du déroulement du sommet », a-t-il affirmé.
Encore des efforts pour redresser les économies des pays membres
Selon Denis Sassou N’Guesso, les reformes que les chef d’Etat et de gouvernement de la CEMAC ont engagées depuis 3 ans « ont porté leurs fruits ». Mais, a-t-il relevé, « nous avons aussi dit que la situation restait fragile et qu’il fallait continuer de fournir ces efforts pour redresser la situation économique de la sous-région ».
Les dirigeants de la CEMAC ont aussi établi un constat négatif sur « le manque des infrastructures de base, de transport principalement mais aussi de télécommunication, pour quoi pas de l’énergie » qui paralyse la sous-région, selon le chef de l’Etat congolais. « Pour permettre la libre circulation des personnes et des biens, promouvoir le développement tout court, il nous faut ces infrastructures », a renchéri Denis Sassou N’Guesso qui a souligné que lui et ses pairs ont insisté sur « la nécessité d’engager des efforts encore plus importants pour réaliser des infrastructures surtout de transport », notamment.
La libre circulation des personnes et des biens, une préoccupation
Les questions infrastructures, donc celles de la libre circulation des personnes et des biens, a poursuivi Denis Sassou N’Guesso, « sont des questions importantes ». Il a pris l’exemple du Cameroun et du Congo qui ne sont reliés par aucune voie de communication. « … il n’y aucune voie qui relie le Cameroun au Congo », a-t-il martelé, avant de poursuivre : « On ne s’en rend peut-être pas compte. Mais, il n’y a pas de route, il n’y a pas de chemin de fer, il n’y a pas de transport fluvial, il n’y a même peut-être pas de transport aérien » entre les deux pays. « On dirait qu’il y a peut-être une voie, oui, la mer qui relie Pointe-Noire à Douala. Mais, ce n’est pas celle-là que nous attendons », a poursuivi le président congolais qui n’a pas hésité à faire observer comment les différents pays de la zone CEMAC sont coupés les uns des autres, faute de voie de communication. Le cas du Cameroun qui est coupé du Congo.
Il en est de même de la RCA qui est aussi coupée du Congo. « S’il n’y avait pas cette voie d’eau – l’Oubangui - donnée par Dieu, les Congolais n’iraient pas en Centrafrique, parce qu’il n’y a pas de voies de communication. Avec le Gabon, c’est la même chose » a-t-il conclu. Ces exemples peuvent se multiplier dans la sous-région, selon le chef de l’Etat congolais.
Franc CFA : responsabilité et volonté d’aboutir
L’avenir du franc CFA a également été abordé lors du sommet extraordinaire de Yaoundé. Le communiqué final des travaux en dit long, d’ailleurs. Le chef de l’Etat congolais qui a souligné que cette question se discute au niveau de la presse, a affirmé que les dirigeants des Etats de la CEMAC ont pris « une position claire sur cette question délicate » qui doit être traitée « avec esprit de responsabilité et avec la volonté d’aboutir ».
Il sied de noter que depuis un moment, la question du franc CFA, la monnaie unique héritée de la colonisation, divise les économistes et les chefs d’Etat de la zone Franc. Les uns la présente comme un frein au développement, alors que ceux qui militent pour son maintien avancent l’argument de la stabilité qu’offre cette monnaie face aux spéculations.