Les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEMAC ont réaffirmé vendredi leur "volonté de disposer d'une monnaie commune, stable et forte", à l'issue du sommet extraordinaire des chefs d'Etat d'Afrique centrale sur la situation économique et monétaire dans la zone CEMAC.
"Concernant particulièrement la coopération monétaire avec la France, portant sur le Franc CFA, ils ont décidé d'engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d'une nouvelle coopération", indique le communiqué final.
Ils ont chargé la Commission de la CEMAC et la Banque des Etats de l'Afrique centrale de "proposer, dans des délais raisonnables, un schéma approprié, conduisant à l'évolution de la monnaie commune."
Il a également été sollicité auprès de tous les partenaires au développement, une mobilisation accrue des ressources financières en vue de parvenir à l'objectif de transformation structurelle des économiques vers une industrialisation plus large.
Les chefs d'Etat et de gouvernement ont renouvelé leur détermination à améliorer le climat des affaires en zone CEMAC par des réformes structurelles d'envergure, afin de promouvoir l'investissement privé, diversifier leurs économies pour les rendre plus fortes, résiliantes et davantages compétitives.
Franc CFA : "une décision avant tout politique"
Dans un récent entretien à Afrique Média TV, le président tchadien Idriss Déby a une nouvelle fois plaidé pour une révision des accords monétaires qui lient les pays de la zone CFA à la France. Il a toutefois insisté pour l'unité des pays de la zone CFA afin d'aller dans le sens d'une monnaie commune, plutôt qu'en ordre dispersé.
Lors d'un séminaire avec les étudiants de l'Ecole nationale d'administration (ENA) du Tchad, le gouverneur de la BEAC, Abbas Tolli a rappelé que la décision visant à faire évoluer la monnaie est avant tout politique. Il a indiqué que son institution est techniquement prête à aller dans le sens d'une volonté politique qui conduirait à des changements.