campagne d’Activisme pour lutter contre la violence faite aux femmes.
Campagne des 16 Jours d’Activisme
Médecins Sans Frontières engagé dans la lutte contre les violences sexuelles en RCA
Le Lundi 25 Novembre démarre la campagne des 16 Jours d’Activisme pour lutter contre la violence faite aux femmes. Initiée par le Secrétaire des Nations Unies, la campagne est focalisée sur la lutte contre les violences sexuelles et la protection des survivantes.[1]. Aujourd’hui, en République Centrafricaine, les violences sexuelles restent un problème majeur, qui va au-delà des contextes de conflit armé, et qui touche toutes les communautés dans l’ensemble du pays. En 2018, le GBVIMS[2] avait rapporté 21 969 cas de violence sexuelle, et Médecins Sans Frontières – MSF en avait identifié 4 256 de plus à travers ses projets en RCA.
En cette occasion, l’équipe MSF du projet Tongolo, ainsi que ‘plusieurs acteurs nationaux et internationaux, participera à la cérémonie officielle organisée par le Ministère de la Promotion de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfant (MPFFPE), pour présenter les activités de l’organisation qui ciblent les survivant(e)s de violence sexuelle à Bangui et en République Centrafricaine. Depuis plusieurs années, MSF est l’un des principaux acteurs non gouvernementaux engagés dans la prise en charge médicale et psychologique des victimes de violences sexuelles en RCA, tant au niveau provincial (avec des activités intégrées dans les projets des préfectures de la Basse Kotto, Haute Kotto, Mambere-Kadei, Mbomou, Ouaka, Ouham, et de l’Ouham-Pende) qu’à Bangui, où des services spécifiques ont été mis en place dans les projets déjà existants à la maternité de Castors, à l’hôpital SICA, à l’hôpital Communautaire et au Centre de Santé de Bédé Combattant. Entre Janvier 2018 et Juin 2019, MSF a soigné 6 252 survivants de violences sexuelles, dont 57% étaient des femmes, 3% des hommes et 40% des mineurs de moins de 18 ans.
Dans le but d’assurer une prise en charge plus ciblée, spécialisée et holistique, le projet Tongolo (« étoile » en sango) a ouvert ses portes en décembre 2017 par MSF à Bangui (l’hôpital Communautaire et au Centre de Santé de Bédé Combattant). Le projet offre une prise en charge gratuite et de qualité pour les survivant(e)s de violences sexuelles, à travers des services adaptés aux différents profils de patient(e)s (femmes, hommes, mineurs et adultes). Le personnel MSF qui travaille dans le projet a été spécifiquement formé pour identifier et soigner les victimes, ainsi que pour mener des activités de sensibilisation ciblées au niveau communautaire, avec la possibilité d’apporter du soutien et de la formation aux autres associations et organisations qui travaillent dans le même domaine. En parallèle avec la prise en charge médicale, les survivants(e) reçoivent un soutien psychologique pendant plusieurs mois jusqu’à la sortie du programme, avec une amélioration de leur état, ainsi que la possibilité d’orientation pour la prise en charge juridique et la protection. Depuis le début de l’année, 770 survivant(e)s ont été pris en charge au projet Tongolo, ce qui montre un taux de plus de 42% de fréquentation par rapport à la même période en 2018. Cette augmentation du nombre de patients est probablement aussi liée à l’expansion des activités au Centre de Santé de Bédé Combattant et au développement du volet de la promotion de la santé dans la communauté.
A l’occasion de cette célébration, MSF rappelle que la prise en charge des victimes violences sexuelles ne se limite pas seulement à l’aspect médical, mais devrait aussi inclure systématiquement la protection, l’appui légal et le soutien au processus de réinsertion socio-économique. Aussi, il est important de souligner qu’une réponse adéquate demande l’intervention de plusieurs acteurs (nationaux aussi bien qu’internationaux), qui agissent dans les différents volets de la lutte aux VBG en RCA et rendent plus efficace le système de référence.
Le mandat de MSF consiste à apporter une aide médicale neutre, impartiale et gratuite à ceux qui en ont le plus besoin lors de conflits, déplacements de population ou d’épidémies. L’organisation est présente en République centrafricaine depuis 1997 avec des projets à Bria, Bangassou, Bambari, Kabo, Batangafo, Paoua, Bossangoa, Carnot et Bangui, et dispose d’une équipe d’urgence mobile à l’échelle du pays.