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Centrafrique: un an et un trimestre d’arrière de pension, les retraités centrafricains ne savent plus à quel saint se vouer
Publié le jeudi 18 decembre 2014  |  Centrafrique Libre
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Depuis la semaine derrière les retraités centrafricains occupent la devanture de la vieille bâtisse du trésor public situé en face de l’hôtel de ville de Bangui et à deux mètres du palais de la renaissance positionné sur l’angle droit. Centrafrique Libre était présent au deuxième jour de cette grève. Ils réclament de plein droit l’apurement du dernier trimestre de l’année 2013 et règlement des quatre de l’année 2014 qui est en train de se terminer. Les anciens ont en effet été abandonnés au profit des fonctionnaires en activité et dont les salaires sont pris en charge par la communauté internationale depuis l’arrivée de Cathérine Samba Panza au pouvoir. Les retraités ne comprennent pas le sort qui leur est réservé après avoir servi loyalement leur pays.

Notons que ces derniers sont négligés par les régimes qui se succèdent depuis trois décennies même si on ne manque pas d’attester un léger progrès observé durant les dix années de règne du président François Bozizé. Un grand nombre de retraités ont perdu leurs biens au passage du tsunami Séléka et dans une autre mesure à l’installation du brouillard Anti Balaka.
Etant entre le marteau et l’enclume ces derniers comptaient sur la réhabilitation de l’Etat et la bonne foi des nouvelles autorités pour se refaire une santé. Ce n’est qu’une peine perdue. Alors qu’ on les retrouve encore dans les camps de déplacés, les retraités dont les maisons ont été saccagées et qui sont devenus des locataires par la force des choses ne peuvent plus payer leurs loyers. Ceux qui continuent de faire des enfants en dépit de leur âge avancé ne peuvent ni régler les soins de santé à leur famille, ni assurer les frais de la scolarité à leurs enfants. Quant aux grands parents devenus parents de leurs petits fils orphelins du sida, la situation est plus dramatique.

C’est dans ce contexte d’animosité que les anciens fonctionnaires ont décidé d’occuper la voie qui mène au palais et qui sépare le trésor, la mairie et la présidence. « Nous les retraités nous voulons le départ de Samba-Panza, présidente voleuse» ont écrit les retraités visiblement déterminés à être enterrés vivants s’il le fallait sur la voie devant les gendarmes centrafricains dont il faut saluer le professionnalisme. Ces derniers sont courtois et n’ont jamais semblé brutaliser ces retraités survoltés et des journalistes dont le reporter de centrafrique Libre qui se trouvait sur le site «Ce sont des des gens sans coeur, nous les avons formés, nous sommes maintenant à la retraite et ils nous considèrent comme des animaux, et même lorsqu’on a un chien chez soi , on le nourrit. Nous avons des petits fils qui vivent avec nous, nous avons cotisé depuis longtemps, nous demandons seulement notre argent qui a été thésaurisé. Il y’a des retraités qui louent depuis que leurs biens ont été détruits, Vous voulez que nos enfants et petits enfants restent à la maison et deviennent des godobés( voyous) pendant que vous envoyez les vôtres à l’étranger? On a pas perçu nos pensions au cours de l’année 2014 et on s’achemine vers sa fin, nous demandons qu’on nous les apure un point, un trait » tempère un responsable des retraités en colère.
Ayant constaté notre présence, un afflux des retraités viennent à nous pour la réclamer la parole et dire leurs quatre vérités aux autorités centrafricaines. Soudain, une dame la soixante bien entamée arrache le micro et s’exprime modérément en ces termes:« Je suis une retraitée, j’ai honte de vous dire çà mais j’ai faim, il y’a des collègues qui enfantent encore, il y’a ceux qui sont devenus des parents des orphelins abandonnés par leurs enfants morts du sida. C’est la rentrée nos enfants sont restés à la maison faute de fournitures scolaires. Nous avons semé quelque chose et on nous refuse aujourd’hui le fruit qu’elle a produit. On paie nos jeunes frères et soeurs qui sont en activité, c’est une politique de deux poids, deux mesures, nous les retraités nous souffrons, nous demandons à notre mère Cathérine Samba-Panza de nous aider en réglant vite nos dus« .

Un troisième retraité survient et fait la déclaration suivante« Nous sommes des pères et des mères, nous avons travaillé, nous sommes à la retraite, depuis que Mme samba-Panza est au pouvoir, elle ne nous a pas reçus, l’état nous doit quatre trimestre 2014 et un trimestre de 2013, et elle n’arrête pas de voyager avec une forte délégation de bras cassés. nous exigeons qu’on nous paie nos pensions« .

Les difficultés des retraités centrafricains ne concernent pas que Cathérine Samba-Panza et Mahamat Kamoun qui ont promis répondre aux frondeurs dans un bref délai. Avec les échéances qui s’approchent à grands pas , les candidats doivent se saisir de ce fléau qui n’a que trop duré. Au Burkina Faso par exemple, il y a une caisse autonome des pensions qui fonctionne à merveille et qui pourrait être une source d’inspiration pour les jeunes fonctionnaires centrafricains qui seront confrontés à ce problème un jour s’il n’était pas résolu.

Wilfried Maurice SEBIRO
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