En attendant une audience avec le président Touadera.
L’ancien président centrafricain, François Bozizé a fait sa première sortie officielle le 21 décembre à Bangui, lors d’un meeting de son parti, le Kwa Na Kwa tenu dans la capitale centrafricaine, Bangui.
« Des milliers de militants du Kwa Na Kwa ont pris part à ce grand meeting», a souligné le secrétaire général du parti, Bertin Béa.
« Je suis absent du pays depuis bientôt 7 ans. Après moi, vous avez géré le parti et aujourd'hui, je suis venu retrouver les choses avec des avancées. Je vous remercie pour les efforts fournis et pour les peines endurées pour la cause du parti et du peuple centrafricain », a lancé François Bozizé lors de son meeting.
Au sujet de son renversement, Bozizé a indiqué que « ce qui s'était passé fait partie des aléas de la vie » ajoutant que « dans la vie d'un parti, le phénomène que nous avons vécu existe même dans les pays développés. L'essentiel est que vous n'avez pas eu peur ».
Bozizé n’a pas évoqué ses intentions politiques futures, ou s’il va se porter candidat ou non à la prochaine présidentielle en décembre 2020.
« Depuis le retour au pays du président Bozizé le 15 décembre, il y a eu beaucoup d’interprétations mais l’intéressé voudrait parler avec le président de la République, M. Faustin Archange Touadera, pour que la situation soit clarifiée, vu que ce retour est placé sous le signe de la paix », a noté Bertin Béa.
D’après le secrétaire général de Kwa Na Kwa, une demande d’audience, de l’ancien général Bozizé, a été déposée à la présidence de la République centrafricaine.
Il faut noter que le meeting qui a mis en communion Bozizé et ses partisans samedi, le premier depuis son renversement en 2013, avait été initialement programmé dans la cour de l’école primaire « Kpangaba », dans la commune de Bimbo, une banlieue de la capitale Bangui, avant d'être transféré au stade du quartier Boeing.
Une circulaire signée le 20 décembre par le ministre de l’Éducation nationale avait interdit toute action visant à réunir des personnes dans les lieux éducatifs.
« En dehors des activités pédagogiques, il est fait interdiction formelle d’organiser une réunion, un meeting, ou un rassemblement quelconque, à l’intérieur de tout espace scolaire, et ce, jusqu’à nouvel ordre », avait averti le ministre Aboubakar Moukadas.
Pour rappel, François Bozizé a retrouvé Bangui dans la soirée du 15 décembre, après un périple par la route depuis Kampala (Ouganda).
Chassé du pouvoir par un coup d’Etat en mars 2013, la justice centrafricaine avait transmis au mois de mai 2013 à Interpol et au Cameroun, où il avait pris refuge, un mandat d'arrêt contre François Bozizé dans le cadre de la convention de Tananarive qui lie les deux États.
Le gouvernement de transition de la Centrafrique de l'époque l'accusait de crimes contre l'humanité et d'incitation au génocide.