Les six pays d’Afrique centrale qui utilisent également le franc CFA, mais qui forment une zone monétaire distincte, ne sont pas concernés par cette réforme. Quelle est leur position sur une éventuelle évolution de leur monnaie commune ? Eléments de réponse.
L’annonce a été faite ce samedi 21 décembre à Abidjan en Côte d’Ivoire par les présidents français et ivoirien, Emmanuel Macron et Alassane Ouattara. Huit pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) ont décidé de concert avec la France de signer un accord qui change les modalités de fonctionnement de la zone franc Afrique de l’Ouest et par conséquent du franc CFA, désormais rebaptisé l’éco.
Outre le nom, ce qui change pour l’essentiel, c’est le rôle de la France qui passe de co-gestionnaire à garante (avec la suppression du compte spécial d’opération sur lequel les pays de la zone UEMOA devait déposer 50 % de leurs réserves monétaires). Ce qui reste, c’est la parité fixe avec l’euro pour garantir la stabilité de la nouvelle monnaie.
Les dirigeants des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), qui forme une zone monétaire distincte et ne sont pas concernés par cette réforme, ont, leur d’un sommet extraordinaire à Yaoundé le 22 novembre, annoncé leur volonté de faire évoluer le franc CFA.
Ceux-ci ont examiné « la coopération monétaire avec la France (et) décidé d’engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération », explique un communiqué final. Si le communiqué ne précise pas la nature de l’évolution, les dirigeants ont « réaffirmé leur volonté de disposer d’une monnaie commune stable et forte ».
Dans leurs déclarations post-sommet, les dirigeants de la CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) se sont montrés plus prolixes.
le président tchadien a évoqué sur les antennes de la télévision camerounaise la sortie de la monnaie. « Demain, quand nous sortirons du franc CFA, nous appartiendrons à un seul (cadre monétaire) », a-t-il affirmé. « Nos partenaires français sont ouverts à tous les dialogues possibles avec nous. Les institutions de la CEMAC et la BEAC ont été chargées de négocier, pas dans la précipitation », a-t-il assuré.
« Nous ne devons pas être (liés aux) anciennes puissances coloniales« , a quant à lui déclaré le président équato-guinéen, Téodoro Obiang Nguema.... suite de l'article sur Autre presse