L’une des réussites ou prouesses du régime de mathématicien de Boy-Rabe se justifie à l’aune des démissions des cadres de l’URCA, parti fondé par Anicet Georges Dologuélé. Pour preuve, la démission du député suppléant de Bocaranga 1, circonscription dans laquelle est député le président de l’URCA, sonne comme une victoire pour le régime en place au point d’en faire un éditorial lu par le Directeur général de la Radio Centrafrique, caisse de résonance du MCU.
Si sous d’autres cieux, les Gouvernements mesurent leurs réussites à partir des indices sociopolitiques en renversant le taux de chômage chez les populations actives, les constructions des écoles, l’accès équitable de tous aux services de santé de meilleure qualité et l’amélioration de condition de vie des gouvernés, mais en Centrafrique et avec ces gens-là, c’est lorsqu’il y a des démissions dans les partis d’oppositions que le pouvoir de Bangui apprécie le baromètre de ces succès.
Le cas patent est celui de la démission de Jean Gayi de son de député-suppléant de Bocaranga 1 et de l’URCA dans une note en date du 27 décembre 2019 adressée à Anicet Georges Dologuélé.
Une nouvelle de démission qui a fait bondir les caciques du MCU allant jusqu’à faire de cela un sujet d’éditorial, lu par le Directeur général de la radio d’État et reconnu être un militant de la première heure du MCU, le parti né au pouvoir, en employant tous les vocabulaires pour démontrer à l’opinion nationale que la solution aux problèmes centrafricains, c’est la vague de démission enregistrée par le challenger n°1 de Touadera entre les deux tours de 2015-2016.
Depuis que le Chef de l’État Professeur Faustin Archange Touadera a sa formation politique, le MCU, l’on ne cesse de voir que les partis politiques se vident au profit de ce mouvement politique, « sitôt né, sitôt hégémonique », selon un homme politique de l’opposition.
Un départ qualifié d’un non-évènement par l’URCA, « cette démission n’est aucun cas un coup dur pour l’URCA. Je vais même plus loin en vous disant que cette démission est un soulagement que les démissionnaires d’hier et d’aujourd’hui sont de la mauvaise graisse. Nous allons à une compétition et quand on va à une compétition, on se prépare. Et lorsqu’on se prépare, on perd de la mauvaise graisse qui n’a rien à faire dans notre corps alors l’URCA qui se prépare à aller aux élections perd de la mauvaise graisse qui n’a pas sa place au sein de l’URCA », c’est en ces termes que Christian Gazam BETTY, conseiller en Stratégie de Communication du Président de l’URCA.
En poursuivant, il a indiqué que l’on rentre et sort librement d’un parti et nul n’est besoin de pérorer là-dessus et cela traduit le manque d’éthique et de professionnalisme de la part de ce journaliste.
Mais même si l’URCA ne veut pas le reconnaitre, une telle vague de démission cache un réel malaise au sein du parti qu’il faut vite y remédier. Car l’année dernière, quelques membres du bureau politique ont claqué la porte et tout indique aujourd’hui que le parti dirigé par Anicet Georges Dologuélé minimise ces départs alors que les élections groupées s’approchent et qu’il ne doit pas aller en ordre dispersé s’il veut briguer la magistrature suprême prochainement.
L’urgence apparait pour l’URCA maintenant, selon certains cadres du parti, de convoquer son congrès et de repartir sur une nouvelle base.