« Enfin ! vraiment c’est un grand jour. Nous étions fatigués de toute cette violence. Maintenant les gens viendront sans crainte acheter nos marchandises », se réjouit Maï, commerçante au quartier du Kilomètre 5 (PK5). Cette allégresse fait suite à l’annonce officielle, ce mardi 31 décembre 2019 en fin de matinée, de l’interdiction des armes dans le quartier de PK5.C’est, en effet, au pied du monument Georges Koudoukou, du nom de l’ancien combattant et figure emblématique de l’armée centrafricaine, que PK 5 a été déclaré ”zone sans armes”, par le ministre de l’intérieur chargé de la sécurité publique, le général de Brigade Henri Wanzet Linguissara, entouré de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies et Coordonnatrice humanitaire, Denise Brown, du comité local de paix de PK5, et des désormais ex-membres des groupes d’autodéfense.
Bien accueillie, à en croire les mines et expressions de soulagement des populations venues par centaines, cette nouvelle est le fruit d’une série de rencontres dont la dernière en date a rassemblé le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine, Mankeur Ndiaye, et les commerçants de PK5, le 27 décembre à Bangui, à la suite d'affrontements entre commerçants et groupes d'autodéfense.
Rappelons que la population du PK5 avait, à plusieurs reprises, demandé de l’aide pour mettre un terme aux activités prédatrices des gangs criminels du quartier. Ces groupes y ont en effet commis de nombreuses exactions, rançonné les commerçants et attaqué les civils, tout en s’opposant à toute forme de retour de l’autorité de l’Etat.Un cri entendu par le gouvernement et la MINUSCA, puisque tout détenteur d’arme sera immédiatement « désarmé et arrêté ou neutralisé s’il résiste », a averti le ministre de la Sécurité. Un commissaire de police sera installé, et les bases des ex-groupes d’autodéfense contrôlées. « Les patrouilles mixtes Minusca-FSI reprennent ce jour à PK5 », a pour sa part annoncé Denise Brown, ajoutant que « les victimes des violences ne seront pas oubliées. »