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Centrafrique : à un an des élections, l’épiscopat interpelle le gouvernement et les acteurs politiques

Publié le mardi 14 janvier 2020  |  Centrafrique Presse blog
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© Autre presse par DR
« L’heure est grave. La Centrafrique se meurt » : dixit le Collège des évêques de Centrafrique
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Les évêques de Centrafrique se sont adressés au gouvernement, aux acteurs politiques et aux groupes armés dans un message publié, dimanche 12 janvier, à l’issue de leur première session plénière de l’année 2020.



L’épiscopat centrafricain rappelle au gouvernement son « devoir régalien » de « respecter le cadre constitutionnel des élections » et « d’organiser dans le délai constitutionnel des élections libres et transparentes répondant aux exigences démocratiques d’un État de droit ».

A cette adresse contenue dans le message final de sa première session plénière – qui s’est déroulée à Bangui du 6 au 12 janvier – s’ajoute une autre, destinée aux acteurs politiques. « Nul ne doute de votre rôle comme animateurs et acteurs de la vie politique », affirment les évêques centrafricains avant d’ajouter : « L’heure est aux débats des idées et propositions concrètes et constructives. Ne soyez pas esclaves de vos intérêts privés et convictions politiques au point de vous radicaliser. Faites preuve d’un esprit de flexibilité politique et de concessions éclairées dans l’intérêt du peuple. »

Un message qui intervient alors qu’en l’intervalle de trois semaines, les deux anciens présidents centrafricains exilés François Bozizé et Michel Djotodia sont revenus au pays.

Le 16 décembre dernier, François Bozizé a quitté Kampala en Ouganda où il s’était réfugié après sa chute pour rentrer à Bangui. Mais ce n’est que six jours plus tard qu’il a fait une apparition publique, acclamé par des milliers de partisans qui l’encourageaient à « reprendre le pouvoir ».

À 73 ans, Bozizé est sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par la Centrafrique en 2013 pour « crimes contre l’humanité et incitation au génocide ».

En 2013, François Bozizé avait été renversé par la coalition rebelle Séléka, avec à sa tête, le chef de l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), Michel Djotodia, qui s’était autoproclamé président de la République, le 24 mars. Il avait ensuite démissionné en janvier 2014, sous la pression internationale, et s’était réfugié au Bénin.

Groupes armés

L’épiscopat centrafricain s’est en outre adressé aux multiples groupes armés – qui contrôlent à peu près de 70 % du pays — s’exaspérant des « intentions manifestes de certains chefs de groupes armés à boycotter l’Accord politique pour la Paix et la Réconciliation en République centrafricaine ».

Depuis le début de la crise en Centrafrique en 2013, 8 accords ont été signés entre le gouvernement et les groupes armés. Le dernier a été conclu le 6 février 2019. À cette date, le président Touadéra avait signé, avec 14 groupes armés, à Khartoum, au Soudan, un accord de paix dans lequel les parties s’engageaient à renoncer aux recours aux armes pour régler leurs différends.

Mais la mise en œuvre de l’accord se heurte à de nombreuses difficultés. « Nous rappelons que l’avenir de ce pays ne se situe pas au bout du canon. Il y a un temps pour tout, « un temps pour la guerre, un temps pour la paix », ont martelé les évêques. La cohérence et le respect des engagements sincères pour la cessation de toute hostilité nous permettront d’écrire ensemble une histoire d’une Centrafrique prospère par la voie de la paix et du dialogue. »
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