La République Centrafricaine est dans le top de 15 pays dont les plus grandes opérations du Comité International de la Croix Rouge (CICR) dans les huit (O8) dernières années. Ce rang est un signal dangereux pour le pays avec l’indicateur d’une situation humanitaire dramatique.
L’annonce de cette information a été faite ce jeudi 16 janvier, par Valérie Petitpierre, Cheffe de délégation du CICR en Centrafrique, lors d’une conférence de presse consacrée au bilan des activités réalisées par le CICR en 2019 et les perspectives pour 2020.
Comme à l’accoutumée, avant d’amorcer une nouvelle année, le Comité International de la Croix Rouge dresse le bilan de ses activités réalisées sur le terrain au courant de l’année précédente avant de donner les nouvelles orientations de 2020 qui s’annonce un peu rude pour la RCA avec le dégringolade au 14ème rang de la plus grande opération du CICR contrairement à l’année précédente au 15ème .
C’est dans cette optique que le CICR a convié les professionnels des médias pour faire les points sur leur bilan de l’année écoulée qu’ils jugent plus positif du faite que ces derniers ont bénéficié d’un meilleur accès sur le terrain, malgré l’insécurité et les contraintes logistiques.
Mais dans le domaine humanitaire, les besoins exprimées par les populations touchées par le conflit sont énormes, et c’est ce qui est à l’origine de position de la RCA dans ce top de 15 pays, « en 2020, notre volume d’activités restera plus au moins le même qu’en 2019. La République Centrafricaine sera cette année la 14ème plus grande opération du CICR au monde. En 2019, elle était la 15ème ce n’est pas une bonne nouvelle. C’est un indicateur d’une situation humanitaire dramatique, qui se prolonge malheureusement », a déploré Valérie Petitpierre, Cheffe de la délégation du CICR en RCA.
Pour mettre terme à cet indicateur rouge, le CICR pense que l’aide humanitaire n’apportera pas la solution à la crise qui se prolonge en RCA. Mais la solution sera politique. Le CICR appelle tous les acteurs à assumer leurs responsabilités, à faire preuve de volonté, et à respecter le droit international humanitaire, les droits de l’homme et les principes d’humanité.
Dans ce bilan de 2019, le tableau de l’insécurité en RCA reste encore sombre, l’année 2019 a été marquée par des événements graves sur le plan humanitaire, « je mentionne ici les attaques du 21 mai à Bohong, Lemona et Koundjili, qui ont causé des dizaines de morts et poussé des milliers de personnes à se déplacer. Je mentionnerai aussi les affrontements en septembre à Birao, qui ont forcé la quasi-totalité de la population à, se refugier sur les sites. Aujourd’hui, la population à Birao vit dans la peur que les combats reprennent. Elles ont déjà tout perdu, pour la plupart. Elles ne veulent pas revivre à nouveau un tel niveau de violence », a mentionné la Cheffe de délégation du CICR en RCA.
Malgré la signature de l’accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR), le 6 février 2019, entre le gouvernement et les groupes armés, le CICR pense que le niveau d’insécurité reste alarmant dans le pays, « cet accord a redonné un espoir, l’espoir d’une paix durable, tant attendue, qui se traduirait par de meilleure conditions de vie pour tous les Centrafricains », a-t-elle indiquée.
Dans le cadre de leur mission de terrain, le CICR relève qu’après la signature de l’APPR, un vent d’accalmie survole le pays avec la réduction dans le nombre et la fréquence des confrontations armées entre les groupes armés, surtout dans le mois qui ont suivi la signature de l’accord. Mais hélas, le CICR constate tous les jours, les populations restent confrontées à des violences comme, les exactions, taxations, vols, braquages, viols, menaces, arrestations arbitraires, détention illégale, enlèvements, meurtres et lynchages…
Malgré les énormes difficultés enregistrées par le Comité International de la Croix Rouge en 2019, le CICR a pu faire une assistance alimentaire à environ 54.000 personnes, plus de 72.500 personnes ont reçu des biens essentiels entre autres les nattes, couvertures, moustiquaires et savons. Grâce à l’appui multidimensionnel du CICR environ 57.000 personnes ont reçu des semences et outils agricoles et vaccinés plus de 352.000 têtes de bétail.