À la suite du décret portant avancement en grade et nomination des FACA à des postes de responsabilités, certains officiers, sous-officiers et hommes du rang des forces armées centrafricaines ne cachent plus leur colère. Ils accusent ouvertement le chef de l’État de vouloir transformer l’armée nationale à une milice d’autodéfense de son clan au pouvoir.
Si à l’origine, selon certains observateurs militaires, l’objectif initial était de contrer l’influence grandissante de l’ex-chef de l’État François Bozizé au sein de l’armée nationale depuis son retour au pays après six ans d’exil en Ouganda, le dernier tableau d’avancement en grade de certains officiers supérieurs a considérablement créé une frustration au sein de l’armée nationale, et met à mal au passage la cohésion entre les différents corps de la famille militaire.
« En moins de trois ans, certains officiers ont été élevés successivement, et à titre exceptionnel, de capitaine au colonel, d’autres de lieutenant-colonel à général alors que bon nombre des officiers, des sous-officiers, y compris les hommes du rang ne sont pas récompensés depuis plus de 5 ans, voir plus. Et à notre grande surprise, ce sont toujours les mêmes qui multiplient le tableau d’avancement », s’alarme un officier général des FACA après la publication du dernier décret portant avancement en grade et nomination des FACA à des postes de responsabilités signées par le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA.
Une position, loin d’être isolée, est largement partagée au sein des quatre corps militaires. Le cas de l’ex-chef Anti-Balaka Charles Ngremangou est sur toutes les lèvres.
Ce capitaine des FACA, basculés dans la milice Anti-Balaka au début de sa création en 2013, a été nommé contre toute attente directeur de cabinet du chef d’état-major des FACA avant d’être promu au grade de commandant en août 2017, puis au grade du colonel à titre exceptionnel ce début 2020 par le chef de l’État Faustin Archange TOUADERA.
Il est aussi important de souligner que Charles Ngremangou est aussi l’un des officiers de l’armée qui ont mis en place la milice du pouvoir « le requin » l’année dernière avant d’être dissous quelques mois plus tard, sous la pression de la communauté internationale.
Depuis le retour au pays de l’ex-chef de l’État François Bozizé après six ans d’exil en Ouganda,la tension ne cesse de monter dans le pays entre ses partisans et ceux du chef de l’État Faustin Archange TOUADERA, le tout sur un fond des rumeurs du préparatif de coup d’État imaginaire.