En Centrafrique, le gouvernement s’attaque à la mortalité maternelle et infantile. Des assises se sont tenues cette semaine pour étudier la question. Les chiffres sont effrayants : 1/3 de la mortalité maternelle est causée par des interruptions volontaires de grossesses non médicalisées (882 décès de femmes pour 100 000 naissances).
En Centrafrique, les IVG non médicalisées sont la première cause de mortalité maternelle. L’avortement est illégal et est punissable de plusieurs années d’emprisonnement. Seul l’avortement thérapeutique dans certaines conditions est légal.Chaque jour, ce sont six femmes qui meurent des suites de leur grossesse ou de leur accouchement ; c’est pourquoi le gouvernement a lancé une analyse sur la situation de la santé de la mère et de l’enfant pour adapter sa politique.
« Aujourd’hui le cadre légal sur l’avortement qui le limite à l’avortement thérapeutique est dépassé, affirme Pierre Somse, le ministre de la Santé. Il est dépassé justement du fait du caractère criminel que confère cette loi à l’interruption volontaire de grossesse, la plupart des femmes se cachent et donc se cachent pour mourir. »
Diminuer la mortalité maternelle
Pour le ministre, une nouvelle loi fait partie d’un ensemble de critères nécessaires pour diminuer la mortalité maternelle. Parmi ces facteurs : une meilleure éducation à la sexualité ou encore un meilleur accès aux méthodes de planification des naissances.
Les croyances peuvent être dans certains cas un frein, mais le ministre appelle au pragmatisme : « Ici il s’agit de combiner l’idéalisme et le réalisme. Le gouvernement, l’État, a l’obligation de protéger la santé publique. Et on ne peut pas avoir pour ambition de réduire la mortalité maternelle et infantile et occulter une cause majeure de cette mortalité infantile qui est l’avortement non médicalisé. L’idéalisme ici doit plutôt être placé dans le sens de sauver des vies, dans le sens d’assurer la santé et le bien-être des femmes. »... suite de l'article sur RFI